Guéguerre au syntade : Katilé veut mettre fin à la «recréation»

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Yacouba Katilé
Yacouba Katilé

Au cours d’un meeting, jeudi, à la Bourse du travail, le nouveau secrétaire général du syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat a apporté des éclairages sur le déroulement du 12ème congrès ordinaire qui l’a vu élire à la tête de l’organisation syndicale.

Depuis quelques temps, rien ne va plus au sein du syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (Syntade). Depuis plus exactement le dernier congrès du syndicat, tenu en juin, au cours duquel le bureau a été renouvelé, avec à sa tête Yacouba Katilé, également secrétaire général de la section UNTM du syndicat national des douanes. Le bon déroulement de ce congrès a été perturbé par les agissements du secrétaire général sortant, Siaka Diakité, qui ne voulait pas d’opposition à sa reconduite à la tête du Syntade. Or, Yacouba Katilé, conformément aux textes statutaires et réglementaires était candidat au poste de secrétaire général contre Siaka Diakité. Ce dernier, selon plusieurs témoignages, sentant que sa fin était proche à la tête du syndicat, sachant également l’échec de sa tentative de faire retirer la candidature de Katilé, aurait tout simplement tout mis en œuvre pour saboter les travaux du congrès du 26 juin. Un congrès qu’il avait lui-même dûment convoqué. Il ne parviendra à faire annuler les résultats du congrès qui ont placé Katilé à sa place et se lance alors dans une campagne d’intoxication au cours de laquelle il prétend toujours être le seul capitaine à bord du bateau Syntade, et que Katilé a été élu à sa place en violation des textes.

 

 

C’est contre cette « campagne de contre-vérités » que le nouveau bureau, sûr de sa légitimité et de sa légalité, a tenu à organiser un meeting d’information afin de mieux édifier les travailleurs des administrations d’Etat sur ce qui s’est réellement passé.

 

 

Ils étaient des centaines de militants à prendre part à ce meeting d’information et de sensibilisation qui visait, selon M. Katilé, à restaurer la vérité sur ce qu’il appelle le drame que le Syntade vit depuis le 26 juin 2013, date de la tenue de son 12ème congrès. En effet, depuis cette échéance, le Syntade reste en proie à une guerre intestine suite à l’élection de l’Inspecteur des douanes, Yacouba Katilé, à la tête de l’organisation syndicale. Que s’est-il donc passé ?

 

 

Des manœuvres dilatoires

Au cours de ce meeting du jeudi, les nouveaux responsables du Syntade ont retracé les péripéties de ce congrès. Dans son explication, le nouveau Secrétaire général a imputé cette situation au fait que les tentatives de M Diakité, visant le retrait de sa candidature au poste de secrétaire général contre celui de 1er adjoint ont échoué. «L’homme, conscient qu’il ne peut inverser la tendance majoritaire autour de ma candidature, a procédé à la mise en œuvre de la technique du dilatoire en introduisant un problème autour de l’article 5 (des Statuts) dont il faisait…une interprétation à laquelle il est le premier à ne pas croire», explique M. Katilé. Interprétation qui aurait été rejetée majoritairement par les congressistes, Siaka Diakité ayant été à maintes fois réélu sur la base de la même disposition, si l’on en croit l’orateur du jour. Selon lui, si problème il y avait sur cet article, il devait être réglé à l’intérieur de la Commission statuts et règlement qu’il fallait mettre en place après la démission du bureau sortant. Après avoir longuement expliqué la composition du Conseil national, chargé de la mise en place du bureau et les «manœuvres» du camp d’en face pour saboter le congrès, l’Inspecteur Katilé a mis au défi le chef de file des contestataires de lui montrer dans les textes de leur organisation une quelconque disposition sur les conditions de quorum pour la tenue du congrès de façon spécifique.

 

 

En effet, Siaka Diakité a également mis en avant cette disposition pour tenter d’annuler le congrès. De toute évidence, il est de mauvaise foi car sur les 141 délégués prévus, 92 étaient présents dans la salle, ce qui fait que le quorum était largement atteint et que toutes les décisions prises au cours de ce congrès sont parfaitement valables. Nul n’était donc besoin que le bureau convoque en congrès tous les membres de toutes les sections ou tous les membres de toutes les divisions, ce qui aurait fait un total de 576 délégués. 141 délégués, soit 07 par section nationale et 02 par division, c’est exactement le nombre des membres du conseil national. Et Siaka Diakité le savait parfaitement car, selon les explications de Yacouba Katilé, le budget prévu par le bureau sortant pour l’organisation du congrès correspondait exactement au nombre des 141 délégués convoqués. Il est donc ridicule que le bureau sortant sorte de son sac de magicien un nombre qui était loin de la réalité, 576 qui n’ont été ni prévus ni convoqués et difficiles à gérer.

 

 

Nettoyer l’administration d’Etat

Pour conclure, le nouveau secrétaire général du Syntade a affirmé qu’il n’entrera pas dans ce qu’il appelle une querelle de chiffonniers dans lequel on voudrait l’entrainer. Il faut à présent se mettre au travail. Aussi, M. Katilé a estimé que Siaka Diakité et ses supporteurs ont tout intérêt à respecter le Syntade et les décisions du Congrès. «Toute patience à des limites, nous ne voulons pas exposer toutes leurs motivations, mais nous disons que la récréation et la diversion sont maintenant terminées», a-t-il mis en garde. Sinon, prévient l’orateur, ce serait un déballage qui peut avoir des conséquences dépassant le simple cadre des syndicats.

 

 

A noter qu’après les douanes, c’est l’administration d’Etat en entier que Yacouba Katilé compte débarrasser de ces prétendus syndicalistes qui ne roulent que pour eux-mêmes et non pour l’ensemble des travailleurs, qui n’ont que leurs propres et seuls intérêts en vue. Après ses brillants résultats à la tête du syndicat national des douanes, personne ne doute plus encore de ses capacités à redorer le blason des travailleurs des administrations d’Etat. Ni même de diriger la centrale syndicale Untm depuis longtemps entre les mains des vieux dinosaures insatiables.

Cheick Tandina et Bakary SOGODOGO

 

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