Mécontents de la non-prise en compte du cahier de charges déposé sur la table de la direction, les travailleurs de la Société nationale des tabacs et allumettes du Mali (Sonatam) ont pris en otage l’usine mardi dernier.
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L’atmosphère était inhabituelle mardi dernier à la Sonatam où aucune machine n’a tourné en raison du débrayage observé par les travailleurs. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont empêché le directeur général, Eric Tangui, et son staff d’accéder à leurs bureaux pour ne pas dire qu’ils ont été bloqués à la principale porte de la société. « Eric va t-en ! On en a assez ! Eric, le dictateur, restituons nous nos droits ! » pouvait-on lire sur des pancartes à la faveur du sit-in organisé par les travailleurs pour dénoncer ce qu’ils appellent les mauvaises pratiques du DG.
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« Il donne de fausses promesses. Au cours des négociations pour le départ de 154 travailleurs en mai dernier, il nous a promis d’augmenter les salaires. Mais, jusque-là, il ne s’est pas exécuté. Aujourd’hui, nous avons compris que c’était un piège pour mettre dehors des collègues. Il n’a pas d’égard vis-à-vis des lois réglementaires et conventionnelles du pays », a critiqué Mamadou Diabaté, secrétaire général du comité syndical de la Sonatam.
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En mai dernier, la Sonatam a compressé 159 travailleurs sur les 286 qu’elle comptait tout en maintenant le même niveau de production et de vente et refuse, selon le syndicat, l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs restants. De plus, il déclare avoir constaté avec amertume l’installation d’un climat d’injustice administrative. Il en veut pour preuve le cas d’un cadre informatique relevé de ses fonctions et mis à la direction des ressources humaines suite à un problème survenu sur le réseau informatique.
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« Dans le cadre du plan social élaboré par le directeur en mai dernier, il avait invité Ousmane Coulibaly à s’inscrire et lui avait proposé 17 millions de F CFA. Une offre que ce dernier a refusée. Voilà, pour un simple problème survenu sur le réseau informatique, le DG n’a trouvé mieux que de le relever de son poste ». Pour le comité syndical, le fameux plan social n’est ni plus ni moins qu’une volonté manifeste du DG d’aller à la réduction drastique du personnel par le truchement du licenciement abusif.
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Au rayon des doléances des travailleurs, l’on peut classer l’augmentation générale des salaires, l’arrêt de la cession du patrimoine de la Sonatam, la mise en place d’une cellule de réinsertion des déflatés, la révision des conditions d’octroi des prêts, l’établissement d’une politique de santé, l’élaboration d’un plan de formation, etc.
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Au regard de la crise de confiance qui s’est installée entre la direction et le personnel, le syndicat exige le départ du DG pour n’avoir pas honoré ses engagements. Grâce à l’intervention de la présidente du conseil d’administration, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, le calme est revenu hier. En principe, les négociations reprennent aujourd’hui entre la direction et les représentants des travailleurs de la Sonatam.
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