Ce mois d’octobre se dessine comme l’échéance de tous les périls dans le secteur des mines où les syndicalistes, pour divers motifs liés à l’amélioration des conditions de travail et de vie des miniers, ont décidé de se faire entendre. Après l’observation d’une grève de cinq jours au début du mois de septembre 2017, deux syndicats viennent de déposer un préavis de grève auprès de leurs chefs hiérarchiques pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des miniers. Il s’agit de la Section Nationale des Mines et des Industries (SECNAMI) et le Comité Syndical de la Société minière de Syama (SOMISY) tous deux affiliées à l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). La SECNAMI entend observer sa grève du 2 au 8 octobre prochain et celle de la SOMISY SA est prévue du 9 au 14 octobre prochain.
Dans une correspondance, en date du 13 Septembre 2017 dernier, le secrétaire général de la section nationale des mines et des industries(SECNAMI), Fousseyni Touré s’adresse au président des grandes Compagnies et Ministre des Mines, dans de termes non équivoques, relativement à la volonté des travailleurs d’observer une grève de Sept jours, allant du 02 au 08 Octobre 2017, sur toute l’étendue du territoire national. À l’appui de cette correspondance, plusieurs doléances sont visées. Il s’agit notamment : L’arrêt immédiat des licenciements avant la mise en application effective de l’accord de novembre, le respect des engagements consignés dans les différents procès-verbaux signés entre les partenaires, la mise en place des commissions nationales de fermeture dans les autres mines, l’ouverture des négociations sans délai pour l’élaboration des accords d’établissements, l’arrêt immédiat de l’utilisation abusive du personnel expatrié dans les sociétés minières et industrielles, les informations claires et précises sur le projet sulfureux de Sadiola. Le constat des responsables syndicats sur les mines est alarmant : l’inexistence des commissions de fermeture dans certaines sociétés minières; les licenciements massifs programmés dans le secteur des mines; l’absence d’information sur le projet sulfureux de Sadiola ; le manque de concertation sur le cadre organique au ministère du Commerce (DFM). Des exigences formellement mises sur la table de négociation, au sujet desquelles la section nationale des mines et des industries souhaitent une satisfaction intégrale. Faute de quoi elle entend enclencher, dès le début du mois et ce, jusqu’au Dimanche 08 Octobre 2017, une cessation d’activités dans les mines et Administration minière du pays Mali.
Syama en colère
L’ébullition sur le secteur des mines concerne également Syama, dans la région de Sikasso, où les travailleurs, après un récent mouvement de débrayage enclenché depuis le 31 Juillet 2017 au 04 Aout 2017 et du 06 Septembre au 10 Septembre 2017 passée, sont déterminés à remettre ça, en projetant, dès le 9 Octobre prochain, une nouvelle grève de six jours. Ici aussi, les exigences des travailleurs sont nombreux et se rapportent à l’annulation immédiate du licenciement des collègues du Bureau de Bamako; le respect de l’accord du 14 novembre 2014 et le procès-verbal de conciliation du 8 juillet 2016 portant sur la mise en place du plan social, le payement intégral du rappel de la prime de rendements depuis la reprise de la mine par Resolute Mining limited ; l’augmentation des salaires; l’augmentation de la prime de risque en conformité du statut des zones; une augmentation de salaires et de prime de risques à 200 % des Travailleurs au niveau de la mine Souterraine; l’octroi gratuit des futs vide de 1000 litres aux Travailleurs de la SOMISY SA et arrêt des ventes parallèles des avariés. « Vu tout ce qui précède, le Comité Syndical de la SOMISY S.A. décide d’observer une grève de protestation et de revendication pour une durée de 144 Heures allant du lundi 9 octobre 2017 à 00h00mn au Samedi 14 octobre 2017 à 23h59mn, si aucune satisfaction n’est obtenue. Le travail reprendra le dimanche 15 octobre 2017 à 23h 59mn », a conclu le secrétaire général du comité syndical de la SOMISY SA, N’Fa Doumbia. Autant dire que les mines s’embrasent. Ce qui n’est pas de bon augure pour ce secteur économique aussi vital pour le pays. Pendant longtemps, les travailleurs, çà et là, ont dénoncé des licenciements massifs et abusifs dont sont victimes certains agents de la part de certaines compagnies minières qui ne semblent pas être en la matière des championnes de respect strict des droits et même de la dignité des travailleurs. Il est donc impératif, pour les pouvoirs publics et les acteurs concernés, de prendre à bras-le-corps ce lourd contentieux du secteur des mines pour éviter, à ce secteur stratégique de l’économie nationale, de connaître des moments de tension et de turbulence, forcément préjudiciables à toute productivité.
Aguibou Sogodogo