En l’espace de deux mois, la première Centrale syndicale, l’Union nationale des Travailleurs du Mali, dirigée par Yacouba Katilé, montre ses muscles après une longue période de négociation avec le gouvernement. Un préavis de grève de 72 heures est déposé pour les 29, 30 et 31 Octobre 2014. La Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire (COSES), regroupant cinq syndicats libres, s’est mise aussi dans la danse. Sa grève est annoncée du 28 au 30 Octobre prochain.
A en croire, le secrétaire générale de la COSES, Adama Konaté, le gouvernement est de mauvaise fois, et « la grève semble être inévitable, car le mémorandum du gouvernement est un document tout simplement vide ».
La Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire (COSES), regroupant cinq syndicats des enseignements fondamental, secondaire, technique et professionnel. Il s’agit du Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement Secondaire (Syntes), le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (Sypesco), le Syndicat national de l’enseignement technique et professionnel (Synestp), le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire évoluant dans les académies (Sypesca), le Syndicat national des professeurs de l’enseignement fondamental (Synapef).
Des négociations prévues entre la COSES et le gouvernement laissent peu d’espoir sur un éventuel accord. Elles auront lieu le mercredi 22 octobre 2014, dans la salle de conférence du département de l’éducation. Le mémorandum communiqué au Syndicat, par le gouvernement, en prélude de ses négociations, laissent perplexes sur la satisfaction des doléances des enseignants : son contenu est vide, selon le Secrétaire général Adama Konaté. « La grève semble inévitable », nous a-t-il indiqué. Nous avons été informés de cette rencontre par courrier le 17 octobre dernier. La grève de trois jours aura lieu, a indiqué Adama Konaté, si nos points de revendications ne sont pris en compte par le gouvernement. Il s’agit de : l’intégration effective de tous les enseignants des collectivités à la fonction publique de l’Etat; l’amélioration du Statut particulier du personnel enseignant de l’enseignement secondaire; la réparation de la disparité de traitement provoquée par l’intégration dans les fonctions publiques de l’Etat et des collectivités. Autres soucis pour la COSES, la signature des arrêtées d’avancements des enseignants du secondaire de 2013 et de 2014 ; le paiement sans délais de tous les arriérés de prime de hiérarchisation, intégration, avancement, heures supplémentaires ; la hiérarchisation sur titre des professeurs de l’enseignement secondaire de 2006 à 2010 ; l’alignement du concours d’agrégation au niveau de l’enseignement secondaire ; la nomination sans délais d’inspecteurs en nombre suffisant ; le respect strict du caractère volontaire de l’AMO, l’arrêt immédiat du prélèvement sur les salaires des non adhérents et le remboursement intégral des sommes indument prélevées…
L’UNTM dépose un préavis de grève
Deux mois passés après sa grève de 48 heures, tenue les 21 et 22 août 2014, les négociations, entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), sont toujours au point mort pour ne pas dire qu’elles se soldent par un échec. La commission ad ‘hoc mise en place pour trouver un terrain d’entente entre Gouvernement et syndicats, n’a pas pu gommer les divergences entre les deux camps qui sont au bord de la rupture. Le syndicat a remis ça, en déposant le 2 octobre 2014, un préavis de grève de 72 heures qui débutera le 29 octobre 2014. Un véritable imbroglio en vue, qui donne du tournis aux plus hautes autorités du pays.
Sur les 17 points des revendications présentées au gouvernement par la centrale syndicale, les discussions achoppent toujours sur cinq points estimés plus importants par le syndicat. Il s’agit entre autres de la mise en œuvre effective du protocole d’accord du 2 octobre 2011, le relèvement significatif du taux de la valeur du point d’Indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salaires, l’augmentation du taux des allocations familiales, la ratification des conventions : 102, 122, 88,181, et 155 et la participation des travailleurs du secteur privé dans les conseils d’administration…
Les revendications de l’UNTM remontent d’une part au protocole accord CNPM-UNTM-GOUVERNEMENT en date du 02 octobre 2011 et d’autre part des nouvelles revendications issues du 12ème congrès ordinaire du syndicat. L’UNTM décide d’observer une grève générale de 72 heures si ses revendications ne sont pas satisfaites. Et cela à partir du 29 octobre 2014, explique le préavis signé par le secrétaire général du syndicat, Yacouba Katilé. « Tenant compte du manque de volonté du gouvernement et du conseil national du patronat du Mali à donner une suite à nos revendications, le bureau exécutif de l’UNTM décide d’observer une grève de 72 heures le 29 octobre 2014 », signalé le Secrétaire général Yacouba Katilé.
Hadama B. Fofana
Youssouf Z Kéita