Comme avec la Santé, l’Education et le Collectif des enseignants du Nord, le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, réussit le coup de poker avec le SNESUP et obtient finalement la suspension de la grève, et donc la reprise des cours depuis hier. Dans le milieu universitaire et de la recherche, c’est loin d’être la satisfaction : « On n’a rien obtenu finalement » -tel est le sentiment le plus partagé. En effet, de 3000 le SNESUP n’a obtenu que 1260, soit 260 de plus. Une goutte d’eau dans l’océan de châteaux que les enseignants commençaient à se construire en Espagne. Fini l’espoir d’être aligné ne serait-ce que sur le Burkina Faso ou le Niger (autour de 2500, dit-on). La seule évocation rendrait furieux les négociateurs du gouvernement. Le Bureau exécutif du SNESUP savait qu’à l’heure actuelle, il est quasiment impossible d’obtenir cet indice, mais il espérait un effort substantiel de la part autorités. Conformément, du reste, à leurs engagements au sein des instances sous régionales. De source proche du milieu syndical, on ne comprend nullement que le salaire soit nettement plus élevé dans les pays comme le Burkina Faso voire le Niger (où l’indice serait autour de 2500, mais en deçà au Burkina Faso). Sans parler de la Côte d’Ivoire ou du Sénégal avec lesquels la comparaison est impossible, même si ce ne concerne pas que le domaine de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, faut-il reconnaître. Alors pourquoi cet échec ? La situation sociale actuelle est telle que toute forme de résistance est assimilée à de l’extrémisme. Conception compréhensible dans un pays en proie à toutes les formes d’extrémisme, religieux, identitaire, entre autres. La multiplication des revendications (santé, éducation, enseignants du Nord, etc.). Au finish, seuls les magistrats semblent avoir obtenu quelque chose de substantiel. Ce qui était prévisible, du reste, au regard des dossiers qu’ils avaient menacé de sortir des tiroirs poussiéreux. L’Education ne s’en tire pas non plus puisque sa revendication principale portant sur l’autonomie a été prise en compte. Du moins en théorie, car le problème principal avec ce gouvernement, explique un syndicaliste, « c’est de ne pas prendre les gens au sérieux. On signe un accord et on le met dans le tiroir, comme si de rien n’était ».
La suspension de cette grève du SNESUP met donc un coup d’arrêt à une série de crises. On peut dire chapeau au Premier ministre et au RPM qui font du « Timing » un nouveau concept de la Communication politique au Mali. Dans tous les cas, politique politicienne ou pas, tout le monde se réjouit d’un front social apaisé. Du moins pour quelque temps.
Les enseignants, quoique pas satisfaits, pourraient désormais envisager le carême dans de meilleures dispositions d’esprit, eux qui n’excluaient plus l’idée d’une suspension des salaires. « On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs », dit-on, mais encore faudrait-il avoir des œufs.
Quant à leur Secrétaire Général, Abdou Mallé, il a déjà obtenu beaucoup de choses pour ses militants. Et même ses détracteurs (SNEC notamment) dont on attend qu’ils écrivent officiellement pour dire au gouvernement qu’ils ne sont pas concernés par les points d’accord, y compris les avantages accordés.
S.H
voila pourquoi ils (SNEC) sont devenus ministres c’est payant quand mm leur traitrise
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