Grève de l’Untm : Le régime au pilori

3

La grève de 48 heures déclenchée par la centrale syndicale entre jeudi et vendredi derniers a été un franc succès. Mais au-delà de la cause corporatiste, ce mouvement social est en réalité un signal fort à l’endroit du président IBK qui est embourbé dans un marais qu’il a lui-même contribué à inonder. Pour un coup d’essai, l’UNTM a réalisé un véritable coup de maître!

 

IBK dans Jeune Afrique : « J’ai toujours tenu Mara en haute estime, même quand il me combattait… »
SEM Ibrahim Boubacar Keita et le PM Moussa Mara

 Le succès de la grève est un avertissement pour le régime d’IBK. Peut-être qu’il aura désormais une oreille attentive aux cris de détresse des masses laborieuses qui ne demandent qu’à vivre dignement des fruits de leurs efforts. Si les autorités ne prennent pas au sérieux l’UNTM, volcan syndical risque de se déchaîner contre le gouvernement qui multiplie les erreurs, voire les errements.

 

 

En si peu de temps, le RPM a pu endoctriner des députés de tous bords pour que tout ce que veut le prince passe comme lettre à la poste. Malheureusement, ce gros bloc de la majorité qui ne repose finalement sur aucun substrat social doit se dégonfler à cause du succès de la grève de l’UNTM. Ventre creux n’a point d’oreilles, dit-on.

 

 

En attendant, on peut bien se demander à quoi pourrait aboutir le divorce entre les travailleurs et le gouvernement. D’ores et déjà, c’est un désaveu pour le président IBK même si les Maliens ne juraient que par cet homme qui, selon des analystes, affectionne les discours pleins de litanie et autres références plutôt que des actes concrets.

 

 

Malheureusement, gouverner seulement avec des incantations ne draine foule que pour un temps, surtout quand on rapporte quotidiennement que les maigres ressources du pays sont dilapidées dans les dépenses de prestige. En clair, le contrat de confiance entre IBK et les Maliens n’a pas survécu à la mal gouvernance qui est sur toutes les lèvres. Cette mal-gouvernance détourne les partenaires comme le FMI, la Banque mondiale et l’Union Européenne. Tous ont gelé leurs décaissements en direction de notre pays.

 

 

Ce divorce entre les Maliens et le pouvoir en place est d’abord parti de la composition d’un gouvernement comptant plus de cinq ministres affiliés à la famille du président. Plus tard, les nouvelles concernant des dépenses de prestige et des surfacturations présumées n’allaient rien n’arranger pour une opinion malienne déjà fatiguée d’attendre en vain la fin définitive du conflit qui a endeuille des communautés entières, au nord comme au sud du pays.

 

Marasme économique

S’agissant de la mal-gouvernance, de nombreux citoyens disent être tombés des nues en apprenant qu’un ministre proche du chef de l’Etat est soupçonné d’avoir empoché la rondelette somme de 5 milliards de nos francs. Le mystérieux bénéficiaire aurait encaissé cette fortune sur le dos du peuple, en touchant sa part de commission dans l’achat du fameux avion présidentiel. C’est un scenario digne de Causa Nostra, la mafia sicilienne ayant infiltré le cœur de la vie politique en Amérique.

 

Que dire des mauvaises conditions de vie des travailleurs? Alors que les prix des denrées de première nécessité prennent l’ascenseur, aucune perspective d’amélioration du pouvoir d’achat ne s’affiche. L’augmentation générale des salaires annoncée par IBK fraichement élu est apparue aux yeux des fonctionnaires comme une plaisanterie de mauvais goût. Les salaires n’ont pas été augmentés d’un rond jusqu’ici.

 

Chemin faisant, le marasme économique a atteint son paroxysme pendant les deux derniers mois avec l’installation d’un froid sans précédent entre le Mali et les bailleurs de fonds: le Fonds monétaire international (FMI) en tête. Un tel contexte ne peut qu’accentuer la paupérisation générale et la misère des couches laborieuses dont la souffrance n’a qu’une seule source: la mauvaise gouvernance.

 

Soumaila T. Diarra

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. “ilé on hon oun”!
    c’est de Nahawa Doumbia

    ****
    Je nomine Mara et IBK

    Ça commence à bien faire, l’eau glacée continue son petit bonhomme de chemin sur la tête des stars dans l'”Ice Bucket Challenge” comme la misère et la grande pauvreté rongent crûment les maliens dans le “Hot Buthtub Governance”.

    À cause de la crise dite du nord, dont le pays traine comme un boulet, les maliens observent une nette stagnation voire une régression dans presque tous les domaines de la vie en société.

    Il y a comme une certaine aisance des dirigeants à se cacher derrière une satanée crise pour ne rien faire dans le pays ou justifier leur scandaleuse inaction à la tête de notre pays.

    Et ça commence à bien faire car les travailleurs se réveillent d’un long coma métabolique et réclament des comptes et des sous aux dirigeants.

    L’éducation, la santé, l’emploi, le pouvoir d’achat, les infrastructures économique et sociales, l’environnement, les réformes économiques et sociales, le bien être général, connaissent une nette régression dans le pays dirigé par IBK.

    Mais cela tranche radicalement avec le luxe clinquant et insolent qu’IBK et Mara s’arrogent le droit eux mêmes avec leurs familles et leurs proches.

    Un avion à 21 milliards (20 milliards selon Moussa Mara pour l’achat et 1 milliard pour l’entretien ou la saisie de l’avion aux États-Unis selon le journal le Sphinx) , des motos pour probablement près de 800 millions, des maisons privées rénovées aux frais du contribuables, des marchés publics de plus de 100 milliards passés de gré à gré sans aucun contrôle d’aucune structure de contrôle du pays, c’est sûr qu’il ne restera plus rien pour construire le pays ou soulager la misère des masses populaires.

    Avant que ça ne soit trop tard, je NOMINE donc IBK et MARA pour les travaux suivants À RÉALISER AVANT DÉBUT 2018:

    -Construction et équipement de 5 nouvelles universités (dont 3 dans les régions) avec bibliothèques, laboratoires et centres de recherches ultra modernes pouvant accueillir 300000 étudiants;

    -Construction et équipement de 50 nouveaux lycées (dont 40 dans les régions)

    – Construction et équipement de 500 écoles primaires et d’établissements préscolaires (dont 450 dans les régions)

    -Construction et équipement de 5 nouveaux hôpitaux ultramodernes (3 dans les régions) avec scanner, IRM, chirurgie cardiaque, réanimation chirurgicale, neurologie, urologie, orthopédie, gynécologie, et centres de recherche sur les maladies tropicales et le cancer

    -Formation de 200000 médecins généralistes et de 100000 médecins spécialistes et de 25000 professeurs en médecine.

    -Formation de 50000 maîtres de l’enseignement fondamental, 20000 professeurs de l’enseignement secondaire et 10000 autres de enseignement supérieur.

    -Formation continue de 30000 fonctionnaires, 100000 agriculteurs, 20000 éleveurs, 10000 commerçants, 1000 forgerons, 800 tisserands, 5000 pêcheurs, 20000 artisans, 10000 étalagistes, 50000 femmes rurales, 100000 femmes urbaines et 100000 jeunes déscolarisés dans des métiers de qualification.

    – Construction et équipement de 50 nouveaux centres de santé communautaires et de 25 nouveaux centres de santé de référence.

    -Construction de 5000 km de nouvelles routes goudronnées (dont une autoroute Bamako-Sikasso-Zégoua-Frontière Ivoirienne et une autoroute Ségou-Mopti), entretien et réhabilitation de 5000 km d’anciennes routes goudronnées (dont la route Bamako-Gao) et construction de 8000 km de pistes rurales.

    -Électrification et adduction d’eau potable de 300 villages et localités supplémentaires du pays.

    -Extention 50% du réseau actuel d’électricité et d’eau potable et de 200% du réseau actuel de téléphone et d’internet de Bamako et de toutes les capitales régionales et les chefs lieux de cercles de 50%

    -Aménagement de 100000 ha supplémentaires de terre irrigable dans l’office du Niger à Ségou et 100000 ha dans les autres bassins irrigables du pays.

    -Construction de 5 nouvelles zones industrielles (dont 2 dans les régions) et multiplication de la production industrielle du pays par 300%.

    -Création de 400000 emplois jeunes (privés et publics)

    -Augmentation du pouvoir d’achat de 50% des maliens

    -Construction et équipement de 5 nouveaux centres commerciaux ultra modernes

    – Aménagement et couverture de 4000 km de système d’égout et d’écoulement d’eau usées dans les grandes villes et bitumage de 2000 km de rue dans les villes

    -Reboisement et/ou protection de 50000 ha de forêts, de bosquets ou d’espaces verts

    -Protection de 100 espèces animales en voie de disparition ou menacées de l’être.

    -Renouvèlement du parc autos des transports publics urbains et interurbains et du parc de bateaux de navigation de la Comanav

    -Réfection des voies et renouvèlement des voitures et locomotives de la compagnie ferroviaire du Mali et début des travaux des chemins de fer Bamako-Office du Niger-Mopti.

    -Obtention d’un taux de croissance économique annuel du pays de 9%

    Voila, comme cela si vous arrivez à faire ça, vous aurez mérité votre avion et vos motos.

    Wa salam!

  2. La réussite de la grève est dûe aux conditions de vie et de travail des maliens qui attendaient beaucoup d’un régime qui avait d’autres priorités que les attentes des travailleurs. Heureusement que l’UNTM est là et veille à remettre au pas ce régime qui croyait qu’il pouvait faire des maliens ce qu’il voulait, auréolé des 77% d’IBK aux présidentielles!Maintenant il ne faut plus desserrer l’étau jusqu’au succès total.

  3. Bientôt ses deux là vont tomber. Ils ont trahi tout un peuple. La déception totale. Les maliens n’attendent plus rien d’eux. Plus de confiance c’est fini.

Comments are closed.