Comment le gouvernement Moussa MARA compte-t-il lutter contre la corruption dans la mesure où il ne parvient pas satisfaire le minimum de revendication des travailleurs ? La réussite de la grève de l’UNTM traduit tout simplement le mécontentement général de la société civile.
De nos jours, la majorité des maliens s’interrogent sur le projet de société du régime IBK. Pour l’heure, le changement tant évoqué et voulu par le peuple n’a pas encore vu le jour. Tout ce que le citoyen lambda comprend, c’est qu’il y a la crise au nord à gérer comme affaire urgente.
Le front social gagne de plus en plus la tension eu égard à certains actes posés par des responsables du régime IBK. A titre d’exemples, on peut citer la rénovation du secrétariat général de la présidence à plus d’un milliard de FCFA qui avait pourtant été rénové sous Modibo Sidibé, l’achat de l’avion présidentiel à près de 20 milliards CFA, l’achat des matériels militaires à coups de milliards dont la gestion est confiée aux seuls membres du parti des tisserands proches du président de la républiques, l’attribution de marchés gré à gré à des sociétés proches des responsables de certaines personnalités du régime en place.
En plus, comment peut-on expliquer l’augmentation des tarifs d’eau et surtout d’électricité au moment où l’interconnexion entre le Mali et la Côte d’Ivoire a pu avoir lieu ? Or, selon les estimations des spécialistes, cela devrait permettre la réduction du coût d’électricité.
On se demande si les dirigeants maliens prennent des exemples sur leurs homologues des pays voisins. Imaginez que le président ivoirien a procédé à l’augmentation des salaires des fonctionnaires ivoiriens cette année à plus de 25%. Or bien avant cette augmentation, leurs salaires étaient déjà supérieurs à ceux de leurs homologues maliens.
En effet, compte tenu du coût de la vie actuel au Mali, il demeure impératif de procéder à une augmentation des salaires. Car il n’est un secret pour personne que de 2012 à nos jours, le prix du carburant augmente sans cesse, les tarifs des transports en commun, même son de cloche. Que dire des produits de première nécessité, des céréales ? Pendant ce temps, les travailleurs de l’Etat se « débrouillent » avec leurs salaires. Dans ce contexte moins confortable, le gouvernement pense-t-il lutter contre la corruption et la délinquance financière. En clair, la réaction de l’UNTM traduit la tension qui couve au sein de la société civile malienne. Si l’opposition demande le départ du PM et son gouvernement, c’est surtout à cause de la gestion hasardeuse des affaires publiques.