Selon le constat que nous fait hier sur le terrain dans certains services publics et privés, la grève générale lancée par l’Union nationale des travailleurs du Mali(Untm) a été bien suivie à Bamako. Mais le service minimum était assuré par certains agents.
Suite à l’échec de4 jours de négociations, l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) observe une grève de 24 heures, qui a débuté jeudi et se poursuit encore ce vendredi. La commission de conciliation, qui a été mise en place à cet effet, n’a pas réussi à faire converger les points de vue des deux parties. Cinq points de désaccord sont apparus entre l’Untm et le gouvernement. Il s’agit du relèvement du Smig, du taux de la valeur du point d’indice, de l’augmentation de l’allocation familiale, de la réduction de l’impôt sur le salaire et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité. Résultat : la grève générale bat son plein.
Cette grève générale concerne tous les secteurs, dans le public comme dans le privé. L’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), première centrale syndicale du pays, a lancé cet appel pour jeudi 21 août mais également pour vendredi 22 août. Elle a organisé un premier rassemblement, mercredi 20 août, à la Bourse du travail de Bamako, pour lancer le mouvement.
Selon le constat que nous avons fait sur le terrain, le premier jour de grève a été bien suivi par les travailleurs tant dans le secteur public que privé. C’est dire que l’appel de la principale centrale syndicale des travailleurs du Mali a été bien entendu. À la cité administrative, en passant par la direction générale des Impôts, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique, la cour constitutionnelle, la marie de la commune IV, la direction nationale de la formation professionnelle, les hôpitaux et centres de santé communautaire, entre autres, tous ces lieux sont presque vides. Mais le service minimum était assuré par quelques travailleurs dans ces lieux que nous avons visités, comme le prévoit la loi. Partout la grève se faisait sentir hier à Bamako, même au grand marché et dans la circulation routière. D’autre part, cette grève de 24 heures aurait des conséquences financières, à en croire certains syndicats qui les estiment à plusieurs milliards de nos francs.
Par ailleurs, dans une déclaration faite le 15 août, le comité exécutif national de la Centrale syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) reconnaît la légitimité du cahier de doléances de l’Untm déposé auprès du gouvernement et du patronat. En conséquence, il les encourage à défendre ces revendications et doléances. Il a enfin renouvelé sa disponibilité aux concertations périodiques entre les deux centrales afin d’aboutir à des actions communes.
En outre, le syndicat autonome de la magistrature (Sam) a aussi, dans un communiqué, fait le 19 août, soutenu toute initiative allant dans le sens de l’épanouissement du travailleur malien ; il invite le gouvernement à tenir compte de la situation actuelle très précaire des travailleurs et de l’impérieuse nécessité d’apaiser le climat social par des mesures appropriées, et appelle par conséquent ses militants à la sérénité et à la vigilance.
Diango COULIBALY