La grève de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) continue de paralyser de multiples services publics et privés à travers le pays. L’administration générale, des banques, écoles et services de santé sont entre autres secteurs touchés par cet arrêt de travail de cinq jours. Cette nouvelle grève qui a commencé lundi 17 mai passé fait suite à l’échec des négociations entre le gouvernement et l’UNTM, la semaine dernière. Les revendications des grévistes portent notamment sur l’harmonisation des primes et de la grille salariale de tous les travailleurs du pays. Cette grève pourrait causer « une perte estimée à plus d’une vingtaine de milliards de FCFA », selon les spécialistes en économie.
À la cité administrative de Bamako, on peut constater dès l’entrée du bâtiment l’absence du personnel. Seuls les agents de sécurité et d’entretien sont visibles au niveau des différents départements. « Il n’y a personne ici », affirme aussi un agent de sécurité à l’entrée de la direction générale des impôts. Toujours dans la capitale, les banques sont aussi fermées et la circulation semble fluide.
À l’intérieur du pays, à Sikasso tout comme à Gao et Mopti, tous les services publics et parapublics ont suivi le mot d’ordre de grève. Seuls les enseignants, les agents de la justice et de l’INPS travaillent pleinement, rapportent des sources locales. Toutefois à Banamba, dans la région de Koulikoro, les enseignants des écoles communautaires observent la grève. À Ansongo, dans le nord du pays, c’est le service minimum qui est assuré au centre de santé de référence. Par contre, aucune école n’a observé l’arrêt de travail dans la ville. Même tableau à Bankass, au centre du pays où les habitants appellent les parties à négocier pour atténuer la souffrance des populations.
L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) se dit « satisfaite ». Selon ses responsables, le mot d’ordre est largement suivi à 95% par tous les syndicats affiliés à la centrale syndicale. Ils rappellent aussi qu’il s’agit d’une série de grèves pour les prochains jours qui vient de commencer.
« Cet arrêt de travail de 5 jours de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali déclenché ce lundi aura de lourdes conséquences sur l’économie du pays », affirment des économistes. Selon Modibo Mao Macalou « une perte estimée à plus d’une vingtaine de milliards de FCFA » sera enregistrée au cours de cette grève.
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Grève de l’UNTM
Banques et administrations fermées
L’activité économique et sociale dans le pays a été largement perturbée lundi et mardi. Les administrations publiques et les banques ont gardé leurs portes fermées.
Le mouvement de grève a paralysé plusieurs secteurs d’activitéslundi et mardi à l’occasion de deux premières journées de grève nationale lancée par la plus grande centrale syndicale qui entend ainsi protester contre la dégradation des conditions de travail et le non-respect de nombreuses conventions ratifiées par le gouvernement. « Vingt-deux travailleurs relevés (représentants de l’état) pour fait de grève et leur non affection à d’autres postes depuis le 18 décembre 2020 après des menaces de l’administration territoriale à plusieurs interlocuteurs dont les représentants de l’Association des retraites de l’administration territoriale (AREMA) », les « mesures touchantes aux grilles salariales aux primes et indemnités accordés aux catégories de fonctionnaires créent des écarts de traitement, donc les discriminations » figurent parmi les principaux points de litige
Les deux parties s’étaient quittées quelques mois auparavant en gardant en tête que la table de négociation est toujours vivante. Ces pronostics étaient déjoués la semaine dernière au terme de deux jours de discussion qui ont tourné en queue de poisson. L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a très mal pris le recours à des textes invalidant ou limitant la grève, formulé par le ministre de la Fonction publique Me HarounaToureh. Ses interlocuteurs y ont une menace à laquelle ils ont opposé le droit de grève. Il a fallu que l’UNTM fasse violence sur elle- même pour revenir le lendemain vendredi à la table des négociations.
L’activité économique et sociale dans le pays a été largement perturbée. Les administrations publiques et les banques ont gardé leurs portes fermées. « La grève est largement suivie par les banques, le trésor, la douane, les impôts » a indiqué Ousmane Traoré » qui a par ailleurs relevé que « dans toutes les régions et à Bamako, l’administration est paralysée ». Seuls des écoles ont ouvert les portes, des minicars de transport en commun, des taxi-motos sont remarqués et des véhicules privés sur les artères de Bamako.
« On ne peut pas arrêter la grève »
Une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de la Mission des nations-unies au Mali (Minusma) a au cours d’une rencontre avec l’UNTM lundi demandé d’attendre la formation d’un nouveau gouvernement, selon Ousmane Traoré.« Nous leur avons dit que le gouvernement a été dissout en pleine négociation.Donc on ne peut arrêter la grève».
Une grève qui divise l’opinion. La Synergie, qui regroupe plusieurs syndicats d’enseignants, voit d’un mauvais œil une des revendications relative à l’alignement des grilles salariales et primes et adresse une sévère mise au gouvernement : toute augmentation accordée au statut général devrait les profiter automatiquement. Certains citoyens jugent inopportun le moment choisi d’aller en grève alors que le Mali peine à panser ses plaies béantes ouvertes par les crises à étages : sécuritaire, socio-politique et économique.
Georges François Traoré
En intégralité les doléances
L’an deux mille un et le vendredi vingt-trois avril réuni en session extraordinaire à la bourse de travail dans la salle de réunion Bakary Karembé pour une analyse de la situation générale du Mali placée sous le sceau l’objectivité, de la responsabilité et de l’engagement des travailleurs à ne jamais transiger sur les questions nationales.
Le Bureau Exécutif
Vu la convention de l’organisation internationale du travail (OIT) relatives aux droits fondamentaux de l’homme à savoir, la convention No 87-1948, la convention 98-1959 la convention n 135-1971, la convention No 141-1848, les recommandations No 148 et 159 portant sur la liberté syndicale et de la protection du droit syndical, qui sont des garants de la paix et de la justice.
Vu les conventions sur l’égalité de chances et de traitement et sur la non-discrimination notamment la convention No 100-1951 sur l’égalité de rémunération, la convention No 111-1956 sur la discrimination dans l’emploi et la profession, ainsi que la recommandation No 90-1951 assurant le droit au progrès sans distinction de race, de sexe de croyance qui consacrent le principe de l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale et la non-discrimination dans l’emploi et la profession ;
Vu la constitution de la République du Mali en vigueur et la charte de la transition reconnaissant aux citoyens les droits et libertés composants les droits humains fondamentaux.
Vu la loi No 02-053 du 15 décembre 2002 portant statut général des fonctionnaires ; et la loi No 2017-021 du 12 juin 2017 modifiant la loi No 1992-23 septembre 1992 portant code du travail en République du Mali
Vu le statut et le règlement intérieur de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM)
Vu le procès-verbal de conciliation signé le 05 février 2021 entre gouvernement de transition le CNPM et l’UNTM.
Considérant que les mesures touchantes aux grilles salariales aux primes et indemnités accordés aux catégories de fonctionnaires créent des écarts de traitement, donc les discriminations contre lesquels l’UNTM a protesté par les journées de grève du mercredi 09 janvier au vendredi 11 janvier 2019
Considérant l’abrogation par le conseil des ministres des décrets de nomination de vingt-deux travailleurs relevés (représentants de l’état) pour fait de grève et leur non affection à d’autres postes depuis le 18 décembre 2020 après des menaces de l’administration territoriale à plusieurs interlocuteurs dont les représentants de l’association des retraites de l’administration territoriale (AREMA)
Considérant les effets néfastes de la privatisation ayant entraîné des liquidations d’entreprise dont celle en vue la COMATEX SA
Considérant l’inexécution de la mise en œuvre du procès-verbal de conciliation du 05 février 2021 entre le gouvernement de transition du Mali, le conseil national de patronat du Mali et l’UNTM
Exige
L’application immédiate des accords dont les délais sont à termes échus ou dépassés par rapport au délai du procès-verbal de conciliation signé le 05 février 2021.
Le traitement diligent des accords dont les délais ne sont pas arrivés à termes en vue de l’extinction du procès-verbal de conciliation signé le 05 février 2021
La prise en main par le gouvernement de transition des salaires des travailleurs de la COMATEX SA ainsi que le redémarrage de la production dans l’immédiat
L’élargissement de la prime judicature aux greffiers et parquet conformément à l’harmonisation du point 1.1 du procès-verbal de conciliation signé le 05 février 2021
Le retour à leur poste respectif des 22 travailleurs du ministère de l’administration territoriale relevés suite à la grève du 09 novembre au 22 décembre 2020 sous l’effet du décret pris au conseil des ministres du 18 décembre 2020
L’application immédiate du point d’accord relatif au paiement des salaires et accessoires de salaires des fonctionnaires des collectivités territoriales du cadre de l’administration générale conformément aux procès-verbaux de conciliation des 23 mai201724 mai 2018 et 26 juin 2019
L’application immédiate des accords d’établissement des agences de développement régional (ADR) du Mali
Toutes les revendications ayant comme support des accords conclus et signés excepté le point 5 si les exigences ainsi formulées ne sont pas satisfaites , le bureau Exécutif engage tous ses démembrements à observer une grève de quatre-vingt-seize heures allant du lundi 17 mai 2021 à 00 heures au vendredi 21 mai à 00 heures sur toute l’étendue du territoire.
L’UNTM poursuivra cette grève du lundi 24 mai 2021 à 00 heures au vendredi 23 mai 2021 à 00 heures et elle se réserve le droit d’une continuation de la grève à partir du lundi 31 mai 2021 à 00 heures en lui donnant un caractère illimitée
En vous souhaitant bonne réception, veuillez recevoir Monsieur le ministre, l’assurance de notre franche collaboration
Le Bureau Exécutif
Le secrétaire général