La commission de conciliation mise en place, à la suite du préavis de grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali, n’a pas réussi à faire converger les points de vue des parties. Ce qui devrait arriver est alors arrivé. La grève de l’UNTM a eu lieu les 20 et 21 août. Maintenant, que va-t-il se passer ?
Cinq points de désaccord entre l’UNTM et le gouvernement sont à l’origine de la grève de 48 heures décrétée par l’UNTM.
Il s’agit du relèvement du SMIG, du taux de la valeur du point d’indice, de l’augmentation de l’allocation familiale, de la réduction de l’impôt sur le salaire et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité.
Pour le ministre du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, Bocar Moussa Diarra, l’échec des négociations ne signifie pas la rupture des discussions avec la centrale. Il a affirmé que le gouvernement, depuis sa prise de fonction, a pris en compte les revendications du syndicat. C’est dans ce cadre, dira-t-il, que le gouvernement a entamé la révision de la grille indiciaire des travailleurs de la fonction publique.
Selon le ministre Diarra, la mise en œuvre du procès-verbal des revendications de 2011 s’est traduite par une incidence financière de près de 17 milliards de F CFA inscrits au budget national de 2014. Par contre, poursuit le ministre, les “revendications non encore éteintes, dont la satisfaction s’inscrit dans un processus, ont été prises en charge dans le programme de travail du gouvernement qui prend fin le 31 décembre prochain”.
Par ailleurs, après quatre jours de négociations autour des 17 points de revendications, les parties se sont accordées sur 12 points. Sur les points qui font l’objet de désaccord, le ministre a déclaré que le gouvernement a fait des propositions qui ont été jugées insuffisantes par l’UNTM. Il s’agit notamment du relèvement de 10% du SMIG, le bénéfice de l’allocation familiale aux conventionnaires et une proposition d’étude du système fiscal en vue d’une réduction de l’ITS. Ces propositions ont été rejetées par l’UNTM.
« Nous ne discuterons pas avec le couteau sous la gorge et nous ne prenons pas des engagements que nous ne pouvons pas tenir. Nous restons ouverts au dialogue et nous rassurons les travailleurs que le gouvernement travaille pour relever leur niveau de vie.
Face à la situation de notre pays, nous exhortons la Centrale à prendre ses responsabilités, car le gouvernement en fera de même », a-t-il insisté.
Par contre, le ministre a demandé aux grévistes d’observer le service minimum. « Compte tenu de la situation qui prévaut dans le pays, si le service minimum n’est pas observé, nous prendrons des sanctions », a conclu Bocar Moussa Diarra.
A présent que la grève a été consommée, quelle autre arme utilisera l’UNTM pour obliger l’Etat à satisfaire ses revendications ? Une autre grève de 48 heures ou une grève illimitée ? Le temps nous le dira.
Adama DAO