C’est ce jeudi que, à partir de 00 heure, prendra fin la grève d’avertissement de 72 heures que le personnel de l’Agence pour la Promotion des Investissements (API-Mali) observe depuis mardi dernier. Motif: les travailleurs de cette structure accusent un retard de salaire de trois mois (avril, mai, juin).
Dans son préavis de grève en date du 8 juillet, adressé au ministre de tutelle et signé du Secrétaire général adjoint du Syndicat, Gnaragagnan Diourté, le personnel de l’API-Mali souhaite l’ouverture de véritables négociations en vue du règlement de sa plate-forme de revendications, qui s’articule autour du paiement intégral des arriérés, la sécurisation des salaires, le reversement des retenues sociales et fiscales (INPS-ITS) sur le salaire, le paiement des primes des fonctionnaires et l’amélioration des conditions de travail.
Au nombre de 42, 10 fonctionnaires et 32 contractuels, ces agents n’ont pas de mots assez forts pour crier leur amertume et dénoncer le triste sort qui leur est fait. Ils disent avoir épuisé toutes les voies de recours et avoir discuté avec la Direction. Idem avec le ministre de tutelle, qui s’était déplacé au siège de l’API et s’était, pour la circonstance, engagé à éponger les arriérés de salaires.
Une promesse qui ne sera malheureusement pas suivie d’effet, alors que c’est le sort de dizaines de chefs de familles qui est en jeu. De source proche du syndicat, c’est le Projet d’Appui aux sources de Croissance (PAC), financé par la Banque Mondiale, qui prenait en charge le salaire des chefs de départements et une partie des salaires des contractuels.
Les problèmes se sont donc exacerbés avec la fermeture du PAC, en juillet 2012. Devant une telle situation, les malheureux travailleurs, qui ne manquent pas d’idées, ont proposé la sécurisation de leurs salaires à travers leur inscription sur la contribution forfaitaire, comme c’est le cas pour d’autres EPA de la place.
Le ministre en charge de la Promotion des Investissements, Moustapha Ben Barka, est vivement interpellé par la situation de ces travailleurs qui, malgré leur galère, se font un point d’honneur de s’acquitter de leurs obligations, à la grande satisfaction des usagers de l’Agence.
Même s’il n’est pas à l’origine de la situation, l’Etat étant une continuité, le ministre Ben Barka doit se pencher avec diligence sur ce dossier brûlant, si tant est que l’API est un service vitrine de son département. L’API qui, en dépit d’une gestion peu orthodoxe de son ancien Directeur Général, Mansour Haïdara, non moins fils du très respectable et respecté Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, détient de bons points à son actif. Pour la petite histoire, Mansour Haïdara a laissé une derrière lui une ardoise avoisinant les 2 milliards de nos francs (1,7 milliard exactement).
Une triste «performance», qui lui a valu un séjour au lycée populaire de Bamako-Coura, la très tristement célèbre Maison Centrale d’Arrêt de Bamako. Profitant d’une liberté provisoire, l’ancien DG de l’API a filé droit aux Etats Unis d’Amérique, où il se la coule douce.
Plus sérieusement, grâce aux performances de l’API, le Mali s’est classé parmi les meilleurs pays réformateurs d’Afrique, selon Doing Business. Des délégations viennent de partout en Afrique, à l’image de la Guinée, pour des visites d’immersion, afin de s’inspirer de son expérience.
Yaya Sidibé
Le personnel de API Mali service public chargé des investissements, en tant que structure stratégique pour l’économie du pays, est en grève pour quatre mois d’arriérés de salaires. C’est incroyable! Que DIEU sauce le Mali.
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