Gouvernement-Untm : Comment la rupture est intervenue

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Maouloud Ben Kattra, Seg. adjoint de l'untm
Maouloud Ben Kattra, Seg. adjoint de l’untm

Le 31 juillet dernier, l’Union nationale des Travailleurs du Mali (Untm) avait déposé sur la table du gouvernement, un cahier de doléances avec 17 points. A l’issue des négociations, le constat d’échec a été fait. Pourquoi ?

 

Pour discuter autour du cahier de doléances de l’Untm, le gouvernement, comme lui en fait obligation la loi, a mis sur pied une commission de conciliation composée des représentants du gouvernement, du patronat et de l’Untm. Cette commission qui a travaillé du vendredi 15 au lundi 19 août dernier, a finalement débouché sur un constat d’échec : l’Untm maintient son mot d’ordre de grève de 48 heures : ce jeudi 21 août et demain vendredi 22 août. Ce mouvement de protestation qui intervient sur fond de cacophonie entre le gouvernement (qui donne l’impression d’avoir fait les meilleures propositions) et la centrale syndicale (qui dénonce la mauvaise foi qui a entouré les négociations…)..

 

Dans une intervention télévisée, le ministre du travail, de la Fonction publique et des relations avec les institutions, Bocar Moussa Diarra, a déclaré sur les antennes de la télévision nationale, qu’après quatre jours de discussions, «les parties sont parvenues à 12 points d’accord». Pour le ministre Diarra, 5 points seulement n’ont pas l’objet d’accord. Mais, à l’Untm, l’on ne désarme guère. Aussi, du coté de la Bourse du Travail (siège de l’Untm), la Centrale syndicale ne cache pas son étonnement face à l’attitude du gouvernement.

Après l’échec de la commission de conciliation, l’Untm a tenu une assemblée générale d’information de ses 13 syndicats nationaux. Objectif : les mettre en ordre de bataille pour une mobilisation historique, dans l’épreuve de force engagée avec le pouvoir. Malgré la pluie qui a arrosé la capitale très tôt, les militants sont venus de partout pour écouter le message livré par les membres du bureau de la centrale syndicale. Jusqu’aux delà de 13h, bien après la fin de l’Assemblée, des militants continuaient à arriver au bureau du secrétaire général (à la Bourse du travail) pour prendre des informations sur la grève. Au même moment, des coups de fils ne cessaient en direction de la Bourse. Toutes les sections syndicales s’informent sur la grève…

 

A l’Untm, l’on estime que cette grève générale, se tiendra en conformité avec les conditions fixées par la loi en la matière. Ainsi, souligne t-on, toutes les dispositions sont prises pour qu’un service minimum soit respecté, durant ces deux jours de cessation de travail.

 

Désaccord sur l’essentiel…

Pour Yacouba Katilé, secrétaire général de l’Untm, son organisation maintient son mot d’ordre de grève et est déterminée à «mener jusqu’au bout le combat» pour la satisfaction de doléances qui n’ont autre finalité que l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. S’il ne donne pas à ce niveau une estimation chiffrée des revendications, le secrétaire général estime néanmoins qu’il y a des indicateurs qui doivent guider le gouvernement, en toute bonne foi, à rehausser les salaires des travailleurs maliens, qui sont les plus sous-payés de la sous région.

 

Le cahier de doléances renferme en tout 17 points, dont 5 fondamentaux au sujet desquels aucune tergiversation n’est possible, selon l’Untm. Sur la plupart de ces points (qui ont des incidences financières) le gouvernement a tout simplement refusé d’engager des discussions avec l’Untm. Il s’agit surtout du relèvement du taux du point d’indice, le relèvement du SMIG, aujourd’hui à 28 144 FCFA et que l’Untm entend amener à un niveau raisonnable pour le bien de tous ceux qu’il concerne.

 

L’autre point sur lequel les positions sont restées très tranchées avec le gouvernement, concerne la baisse de l’impôt sur le traitement et salaires (ITS). «Là également, le gouvernement n’a même pas voulu nous écouter à plus forte raison qu’on puisse discuter sur le minimum», a déclaré le secrétaire général de l’Untm.

 

Selon lui, le fossé s’est également creusé avec le gouvernement au sujet du point sur les allocations familiales dont l’Untm demande le relèvement de la valeur. «Nous n’avons pas pu nous entendre à ce sujet. A notre niveau, nous étions prêts à faire des concessions, mais ils n’ont même pas voulu qu’on en discute à plus forte raison faire des propositions dans ce sens. Nous avons estimé que l’essentiel, pour nous, n’était pas atteint, et que dès lors il n’y a pas de raison qu’on lève notre mot d’ordre de grève».

 

Contrairement au communiqué du gouvernement qui fait état d’accord sur 12 points, du coté de l’Untm, on estime que l’essentiel n’a pas été réalisé à l’issue des travaux de la commission de conciliation. «Ils ont fait allusion à des sous points des accords déjà passés, qui ont fait l’objet de protocole, notamment quand on doit revenir sur ces accords. Le cas typique concerne la situation des primes et indemnités qui fait déjà l’objet d’accord. Tout ce qui reste, c’était la mise en application. Malheureusement, la mise en application également n’est pas effective. On a discuté de ces points. Ils n’ont fait donc qu’ajouter certains points nouveaux à ceux-ci pour dire qu’il y a 12 points d’entente. Alors que tel n’est pas la réalité. Le constat que nous avons eu à faire, c’est qu’ils n’étaient tout simplement pas dans la prédisposition de faire quoi que ce soit. Car, autant ils ont utilisé la mauvaise foi à nous recevoir pour discuter de ça, autant, malgré que la loi les obligeait à nous écouter, ils ont utilisé la même mauvaise foi pour ne pas donner satisfaction aux travailleurs», dénonce M Katilé.

 

Oumar Diamoye

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9 COMMENTAIRES

  1. Avec l’actuelle équipe à la tête de l’UNTM, nous savons maintenant que les militants ont une centrale syndicale. Ne reculez pas, car les travailleurs maliens même ceux qui ne sont pas de l’UNTM vous soutiennent. En avant pour l’amélioration des conditions d’existence du travailleur malien! Et s’il le faut, au prix d’une autre révolution.

  2. Des 2 choses, l’une : soit tu mens, soit Katilé et son adjoint Kattra se doivent une explication de mise à niveau. Le débat télévisé entre le ministre et ce dernier a bien prouvé que sur 17 points de revendications, 12 ont fait l’objet d’accord. Que sur les 5, le gouvernement a fait des concessions concernant le smig, relevé de 10% et le taux des allocations, majoré de 11%. Ce n’est pas assez, mais les 2 parties devraient travailler à matérialiser ces acquis avant de retourner à la table de négociation (où d’affrontement).
    L’untm n’a pas le droit, mais alors pas du tout, de s’encastrer dans la logique d’une guerre fratricide qui :
    – Paralysera l’activité économique et industrielle à un moment où le pays n’en a pas besoin
    – Faire annuler les acquis importants pour le bien des travailleurs les plus précaires (smicards et conventionnaires)
    C’est de l’aveuglement, et c’est carrément improductif. Si Katilè avait besoin de marquer son entrée sur la scène syndicale nationale, la meilleure façon serait d’annoncer ces acquis aux travailleurs. Pas de leur en priver par un entêtement obtus et égocentrique.

  3. IBK, il faut tu prend tes responsabilités devant les faux maliens, le Mali est en crise pour quoi la grêve de l’untm, est-ce que les fonctionnaires travaillent bien dans leurs services, je ne comprend les ans passées ces fonctionnaires sont où?, des voleurs réunis eux ce disent untm vous ne travaillent même pas 2heures dans votre lieu de travail épuis vous voulez aller en grêve, hei le Mali là c’est pas n’est pas pour vous ni à vos parents laisse nous respirés un chien élu comme le président de l’untm, ton grand père et ton père quoi au Mali ici va làbas ignorant.

  4. Kasin, vous êtes entrain de me convaincre, l’untm a raison, le ministre a totalement dérouté, lorsqu’il dit que les points accordés sont annulés au cas de grève. Je pense que ce ministre doit partir, il est loin d’être l’homme du jour. Il n’a pas la solution pourtant, il gère un parti um rda. Tout le monde n’est pas fait pour diriger. 😯

  5. L’orpailleur Niyé, ancien gérant de Cyber est en grève en soutien à ses frères fonctionnaires.
    Le Fonctionnaire malien est devenu ponctionna ire.
    Avec Bourama Naloma, le fossé s’est agrandi entre les prolétaires et la classe bourgeoise(Famille)

  6. QUAND TOUS LES RESSORTS DE REACTION FACE L’INCURIE GOUVERNEMENTALE SONT A PLAT (POLITIQUES, ARMEE,…), HEUREUSEMENT QUE LES RESSORTS DE NOTRE CENTRALE SYNDICALE SONT ENCORE INTACTS. VIVEMENT QUE NOTRE CENTRALE ARRIVE A ARRETER L’HEMORRAGIE. QUAND CERTAINS S’ACCAPARENT IMPUNIMENT DU BIEN PUBLIC (RAPPORTS DU VGAL), ON VEUT FAIRE PAYER LA NOTE AUX PAUVRES TRAVAILLEURS. QUAND CERTAINS IRRESPONSABLES GASPILLENT LES BINS DE L’ETAT POUR LEUR CONFORT, ON VEUT REEQUILIBRER LA BALANCE SUR LE DOS DES PAUVRES TRAVAILLEURS (AUGMENTATIONS FARFELUS SUR L’EAU ET L’ELECTRICITE). ATTENTION, ON CONTINUE A MENTIR SUR CES DENRES QUE LE PEUPLE A DEJA PAYE A LA SUEUR DE SON FRONT A TRAVERS LES PLUS GRNDS BARRAGES DE LA SOUS REGION: ON CEDE LACHEMENT LES RESSOURCES STRATEGIQUES DU PEUPLE A NOS PIRES ENNEMIS QUI CONTINUE A NOUS VOLER NOS RESSOURCES AVEC LA COMPLICITE DE NOS CADRES ET NOS DIRIGEANTS.
    BREF, VIVEMENT QUE L’UNTM ARRIVE A JOUER CORRECTEMENT SA PARTITION DS L CHANGEMENT D LA GOUVERNANCE.

  7. Ladji Naloma a cru que l’argent du trésor public du Mali ne finira jamais, pour lui c’est comme l’eau du Woyowayankô.

    Lol!

    Quand tu élis un idiot président N’tountourou d’un pays tu t’assures qu’il est bien entouré pour qu’il ne se comporte pas comme un âne qui a goûté au miel, mais :
    “Kabakoden dando, Faliyé di doun Sébenicoro”

    Lol!

    Mandé Koumatiama fôlà ani Mandé Woriba tièla.

    Lol!

    Mais les maliens ont donné une confiance aveugle à ce président qui avait pourtant toutes les cartes en mains et toute la confiance en main et des maliens et de la communauté internationale pour relever ce pays malade de 48 ans de gabegie, d’immobilisme, de fainéantise, d’affairisme, de corruption en tout genre, de griotisme, et de folie de grandeur.

    Ah tient, FOLIE DE GRANDEUR!!!!

    C’est exactement la dose mortelle qu’a consommé Ladji Naloma dans ce microcosme politique malien fait de gens malhonnêtes et indignes d’un pays à la grandeur d’antan prouvée et respectée.

    Mes chers compatriotes nous sommes mieux que ces 48 dernières années, nous sommes mieux que ces régimes incapables et incompétents qui nous traînent dans la boue depuis 48 ans.

    Il n’y a pas de fatalité au bien être d’un peuple et son bonheur ne tombe pas du ciel.

    Il faut juste travailler.

    Et quand on travaille il faut s’assurer qu’il y a un fruit derrière le travail et qu’on est capable de le préserver, de le sauvegarder et de le faire fructifier.

    C’est ce qui manque au Mali, et c’est pourquoi je gueule depuis 2010 sur internet parce que j’ai suffisamment regardé et analysé la réussite des nations aisées je le compare nuit et jour à ce qui ce fait chez nous et j’arrive à la même conclusion.

    Pour la première fois je m’excuse de vous avoir dérangé sur internet depuis 2010, mais il faut que chacun de vous sache que le Mali ne sera construit que par des maliens et que pour l’instant les maliens ont pris tous les chemins sauf celui de la construction du Mali.

    C’est pour cela que je tire sur toutes les mauvaises politiques et sur tous les mauvais comportements (quelque soit le régime et ceux qui me suivent depuis 2010 sur internet doivent le savoir, ce n’est ni un problème d'”aigreur” ni une jalousie envers qui que ce soit) sinon j’en ai rien à cirer de la politique ni de l’argent de Mali, ni des faveurs d’un malien, Dieu merci.

    Une nation prospère c’est ça mon rêve et je le souhaite du plus profond de moi pour le Mali et les maliens.

    Cela dit il faut que chacun comprenne que les villas inutiles, les voitures inutiles, les envoies inutiles de madame pour accoucher à Miami ou Paris, des “papous” et “bisous” pour frimer inutilement au Canada, aux USA, en Europe au lieu d’étudier, qui sont les préoccupations de 99% des dirigeants maliens, ne servent à RIEN.

    Il faut investir l’argent du Mali dans des usines et dans des entreprises capables de produire des biens et services de qualité et qui permettent de mettre les maliens au travail.

    Une nation qui travaille crée de la richesse, consomme et se développe.

    Il n’y a aucune magie dans cela et aucun charlatan ne peut remédier à ça.

    Au lieu d’être fier d’envoyer ta femme en tant que ministre pour accoucher au Canada, sois fier que le Mali ait des hôpitaux et des maternités digne de ceux du Canada.

    Au lieu d’être fier en tant que président que ton fils est président de la commission de défense de l’assemblée nationale de ton pays, soit fier que 90% des jeunes de ton pays peuvent facilement trouver de l’emploi dans ton pays sans être obligé de se suicider en mer pour immigrer dans un pays d’Europe ou d’Amérique.

    Au lieu d’être fier en tant que premier ministre que tu circules dans des voitures Mercedes neuves, soit fier que 80% des maliens aient la possibilité d’acheter une voiture neuve.

    Pour cela il fait préserver les ressources du pays, renoncer au gaspillage et aux promotions familiales et par complaisance, œuvrer à combattre vigoureusement la corruption et la paresse et encourager le mérite.

    Mais le gouvernement IBK-Mara fait exactement le contraire.

    C’est pour cela que leur tape dessus et avec cette grève de l’Untm c’est sûr désormais que je ne serai plus le seul ou que nous ne serions plus les seuls.

    Personne n’est élu démocratiquement pour voler son pays ou faire la promotion de sa famille et de ses copains mafieux avec l’argent des maliens.

    Il faut que cela soit clair comme l’eau de roche.

    Wa salam!

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