Front social : rnL’UNTM réplique au gouvernement

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Profitant de la grève des 26 et 27 juin derniers de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), le gouvernement a largement diffusé un communiqué indiquant sa bonne foi dans les négociations. Inélégance, volonté de médire de la centrale syndicale ou mépris des revendications posées ? L’UNTM répond et met en garde l’Etat dans le communiqué ci-dessous.

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« Le bureau exécutif de l”UNTM est en grève générale sur toute l”étendue du territoire national depuis le 26 juin 2007 à zéro heure et pour 48 h, suite à l”échec des négociations avec le gouvernement et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM).

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Le gouvernement a fait sa mise au point sur le déroulement des négociations. Il aurait été plus intéressant d”écouter plutôt la commission de conciliation qui a fait preuve d”une absolue neutralité. Notre réplique consiste à mieux éclairer notre opinion publique nationale.

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1. Nous avons soumis au gouvernement et au patronat 20 points de négociation. Ça peut paraître excessif. Mais nous précisons que 18 points étaient en discussion depuis plus d”un an sans proposition concrète. Deux revendications nouvelles issues du 1er mai 2007 ont été ajoutées à la liste. Il s”agit de : l”augmentation générale des salaires dans les secteurs public, parapublic et privé et le chronogramme de l”Agenda du travail décent.

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Notre désaccord a porté malheureusement sur les points clefs, les plus importants qui nécessitent des efforts financiers et non sur le nombre de points d”accord.

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L”arbre ne doit pas cacher la forêt. Nous savons que malgré la crise ivoirienne et ses aléas, l”économie s”est globalement bien comportée, en témoignent les taux de croissance enregistrés.

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Nous avons dénoncé les politiques ultra et néolibérales du gouvernement qui ont profondément affecté le développement économique et social de notre pays. Malgré la liquidation de secteurs ou d”entreprises stratégiques pour le pays, le gouvernement est dans l”impossibilité de présenter le bilan de la privatisation qu”il a conduite.

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Parlons un peu des conditions dans lesquelles se sont opérées la libéralisation des télécommunications (vente des segments), l”assistance en escale, etc. Parlons de la situation déplorable dans laquelle vivent toutes ces victimes des programmes d”ajustement structurel (compressés et partants volontaires à la retraite) pour lesquels on propose des montants trop faibles. Quarante-sept ans d”indépendance n”ont pas inspiré le patronat à donner une impulsion réelle à une urgente relecture des conventions collectives dont certaines datent de 1956.

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Malgré nos alarmes, nous avons enregistré sur ces graves questions la réponse négative d”insensibles interlocuteurs.

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Comme si cela ne suffisait pas, les prix des denrées de première nécessité flambent et mettent en état d”insécurité maximum la vie des citoyens. L”enfer de la pauvreté nous transporte sur de nouvelles pages inédites de la dépersonnalisation et de l”humiliation. Nous préférons inviter ceux qui en doutent à visiter nos marchés. Ceux qui n”en souffrent pas doivent justifier de leurs revenus. Le gouvernement n”avait pas besoin d”attendre le dépôt de notre préavis de grève pour tenter d”agir, alors qu”il dispose de mécanismes appropriés.

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Quand, sous nos tropiques, les salaires fondent comme beurre au soleil et que le chômage bat des records inusités, nous ne pouvons qu”exiger du gouvernement et du patronat une augmentation générale de salaire et l”élaboration et la mise en œuvre d”un chronogramme de l”Agenda du travail décent 2007/2015.

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Mais lorsque, on nous refuse même la prétention d”en parler, la chorégraphie d”une telle attitude ne peut que mériter notre loyale et vertueuse révolte.

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On aurait pu se prononcer sur le taux ou admettre le principe d”une augmentation de salaire, surtout que nous n”avons pas demandé ces efforts financiers pour cette année budgétaire 2007.

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Le rapport du vérificateur général remis solennellement au Président de la République, en son palais, le 25 juin 2007 peut confirmer la justesse de nos revendications.

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Alors nous avons envie de dire comme Emile Zola « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les coffres forts ».

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Merci de votre aimable attention ».

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