Le syndicat national des travailleurs de l’administration d’État (SYNTADE) a entamé ce mercredi une grève de 72h pour protester contre la loi sur l’enrichissement illicite. Les discussions ouvertes depuis lundi et une rencontre avec le président de la République, ont été un échec. « Si le gouvernement ne retire pas purement et simplement la loi contre l’enrichissement illicite, d’autres mouvements pourraient suivre dès le 6 novembre prochain »
Le SYNTADE dénonce l’absence de consultation avec les partenaires sociaux avant l’adoption de cette loi. C’est la première fois qu’un syndicat incrimine la loi sur l’enrichissement illicite depuis son adoption. Les responsables du SYNTADE affirment ne pas être contre cette loi, mais plutôt contre son esprit.
Selon le syndicat, au lieu d’avoir une portée générale, la loi sur l’enrichissement illicite viserait certains groupes de travailleurs bien ciblés. Les négociations ouvertes lundi entre le SYNTADE et le gouvernement ont été un échec. Les responsables du syndicat affirment maintenir leur position jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
La loi contre l’enrichissement illicite a permis en 2014, la création de l’Office contre l’enrichissement illicite. Une structure devant laquelle tous les fonctionnaires mais aussi des élus sont tenus de déclarer leurs biens. L’Office a le pouvoir de saisir la justice sur des faits de corruption présumés.
Le Syndicat National des Travailleurs de l’Administration d’État SYNTADE soutient que cette grève a été suivie sur l’ensemble du territoire parce qu’elle est justifiée, légale et morale. Le syndicat affirme que d’autres mouvements pourraient suivre dès le 6 novembre prochain, si le gouvernement ne retire pas purement et simplement la loi contre l’enrichissement illicite.
Yacouba Katilé, secrétaire général du SYNTADE, l’a annoncé hier sur les ondes de Studio Tamani.
Avec ST
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FRONT SOCIAL: La grève du Syntade critiquée
Certains observateurs pensent que cette grève du SYNTADE est inopportune. Selon eux, toutes les organisations syndicales ont le droit d’aller en grève. Ils estiment cependant que « toute grève doit être justifiée par la pertinence de son aspect moral et la défense des intérêts économiques moraux et sociaux des membres du regroupement ». Pr Clément Dembélé, chercheur politologue, l’a clairement dénoncé hier sur Studio Tamani