Après une première grève de 72 heures (du 18 au 20 novembre 2020), puis une autre de 5 jours allant du 14 au 18 décembre 2020, Yacouba Katilé et ses camarades menacent de reprendre les hostilités si rien n’est fait pour prendre en charge leurs revendications. La centrale syndicale vient de déposer le 26 avril 2021 un préavis de grève de 96 heures allant du 17 au 21 mai 2021, reconductible si leurs doléances ne sont pas satisfaites.
Les négociations entre le gouvernement de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, à la suite des deux grèves du 18 au 20 novembre 2020 et du 14 au 18 décembre 2020 avait permis de trouver un arrangement à la situation. Un accord avait été trouvé entre deux parties et un chronogramme d’application a été retenu. Malheureusement, l’application de cet accord se fait toujours attendre, d’où la colère de la centrale syndicale.
Lors de leur réunion le jeudi, 22 avril 2021, les membres du bureau exécutif ont approuvé le dépôt d’un nouveau préavis de grève de 96 heures sur toute l’étendue du territoire national, allant du 17 au 21 mai 2021, reconductible si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Ainsi, le lundi, 26 avril, l’UNTM a déposé le préavis sur la table du gouvernement.
Ce que revendique l’UNTM
Le premier point portant sur l’éradication des disparités dans les conditions des travailleurs par l’établissement de la justice sociale, le gouvernement et l’UNTM ont convenu de la mise en place d’une Commission adhoc qui travaillera pour une période de trois mois (du 31 décembre 2020 au 31 mars 2021). Les conclusions de cette réunion seront soumises à la validation de la Commission de validation au mois d’avril 2021. Les conclusions validées seront mises en œuvre au 1er juillet 2021.
Sur le même point, il était question de procéder à l’alignement à l’indice plafond 1382 des grilles indiciaires des fonctionnaires du statut général dont le plafond n’atteint pas ledit indice pour compter du 1er janvier 2021. Afin de permettre cette harmonisation, les dispositions des statuts autonomes faisant le lien avec les argumentations de rémunération des fonctionnaires relevant du statut général feront l’objet de concertations avec les partenaires sociaux concernés en vue d’avoir une grille harmonisée.
Le deuxième point portant sur la situation des compressés, les deux parties sont convenues de la mise en place d’une Commission pour déterminer les bénéficiaires et leurs droits afin de procéder aux paiements avant le 31 mars 2021.
Les autres points ont fait l’objet d’accord, notamment : la situation des partants volontaires à la retraite ; l’octroi du bénéfice de la prolongation des âges de départ à la retraite selon les catégories A, B2, B1 et C ; la normalisation de la carrière administrative des divers recrutés de l’enseignement, des catégories D-E de la Fonction publique de l’État; l’intégration dans les Fonctions publiques, pour raison nationale de tous les enseignements des Écoles communautaires (ECOM) au plus tard à l’ouverture prochaine de classes ; la libération des domaines fonciers de l’ORTM et de l’IER illégalement occupés ; les relations professionnelles ( la tenue des négociations sur les conventions collectives, notamment les plus obsolètes comme celles relevant du commerce ainsi que celles qui demandent d’être révisées ; la transposition dans le secteur privé des augmentations de salaires obtenues en 2014 et 2019 ; l’éradication des violations de la liberté syndicale dans les services publics, parapublics et privés, notamment à l’INPS, à la CMSS, SOMISY-SA à Syama et à l’Ambassade du Mali aux USA ; la mise en œuvre des passerelles entre les deux Fonctions publiques ; la suspension immédiate des activités des Bureaux de placement privés ; la reconsidération du statut des travailleurs du secteur de l’hôtellerie (relecture de l’article L20.5 du Code du travail).
F. A
Source : Plume Libre