A l’occasion de la célébration de la fête du Travail (1er mai), l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) a organisé un point de presse, le jeudi 26 avril dernier, à la Bourse du Travail. Au menu ? L’état de l’exécution du protocole d’accord Untm-Gouvernement-Patronat du 28 octobre 2014. Aussi, l’annonce de nouvelles doléances qui seront déposées auprès du gouvernement le 2 mai prochain et un manifeste à l’endroit des candidats pour à la présidentielle.
Outre que le secrétaire général de la centrale syndicale, Yacouba Katilé, le point de presse a enregistré la présence du 1er secrétaire adjoint, Abdourhamane Hinfa Touré, le 2ème secrétaire général, Pr Mamady Kané…
Yacouba Katilé a rappelé qu’il est de tradition pour son organisation syndicale, à l’occasion de chaque 1er mai, fête Internationale des travailleurs, de marquer un arrêt sur ce qui a été fait et de dégager le combat syndical à mener. « Au cours de ces dernières années, nous étions sur un chantier, celui de l’exécution du protocole d’accord Untm-Gouvernement-Patronat du 28 octobre 2014. Ce protocole renfermait 17 points qui ont connu des fortunes diverses dans leur exécution. Je parlerai de ceux qui, à nos jours, n’ont pas pu être exécutés ensuite l’impact positif de ceux ayant amélioré les conditions de vie et de travail de tous les travailleurs maliens», a-t-il expliqué.
Parmi ceux qui n’ont pas pu être exécutés, M. Katilé a évoqué la situation des travailleurs compressés, le maintien de l’Umpp dans le giron de l’Etat, la finalisation de l’octroi des 10% aux travailleurs de la Sotelma, la délivrance des certificats individuels aux travailleurs et leur représentativité au conseil d’administration. « Certaines revendications phares contenues dans ce protocole ont connu un couronnement heureux avec une amélioration des conditions de vie et de travail de leurs mandants… », a-t-il précisé.
Ces points de satisfaction, poursuit le secrétaire général de l’Untm, sont, entre autres, l’augmentation de la valeur du point d’indices (2015, 2016 et 2017), la diminution du taux de l’ITS à partir de juillet 2015, le relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) et l’augmentation du taux des allocations familiales (2015). «Je voudrais aussi vous informer que nos observations et analyses ont montré que par rapport au coût de la vie, des acquis demeurent insuffisants à réduire la précarité des travailleurs et des populations. C’est pourquoi un nouveau cahier de doléances sera déposé le 2 mai 2018, prenant en compte certaines disparités de notre fonction publique et surtout au regard de la situation sécuritaire du pays… », affirme-t-il.
Yacouba Katilé a précisé que ce cahier comportera de nouveaux points qui retiennent l’attention de tous les Maliens. Il y aura notamment des points relatifs à la révision de la grille indiciaire des fonctionnaires avec transposition de la valeur dans le privé, et l’extinction totale des points du cahier de doléances de 2014. «Il sera surtout question, je puis vous assurer, des disparités émaillant notre fonction publique, où à diplôme égal il y a non seulement des grilles de salaires différentes avantageant certaines catégories sur d’autres, mais il y a aussi des âges de retraite différents», selon le patron de la centrale syndicale.
Par ailleurs, M. Katilé a déclaré qu’en vue de l’élection présidentielle à venir, l’Untm déposera un manifeste à l’endroit de tous ceux qui aspirent à gérer la destinée des Maliens.
Mohamed Sylla
ENCADRE
UNTM
Retour sur une grève…
Le 21 et 22 août 2014, le service était réduit au strict minimum dans la quasi-totalité des structures d’Etat. Des départements ministériels aux hôpitaux, en passant par la douane, les impôts et le trésor ; tous ont suivi à la lettre le mot d’ordre de grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm)…
La preuve : seulement une quarantaine de personnes a été recensée dans les 21 ministères visités par nos équipes, affirme le secrétaire général adjoint de l’Untm, Maouloud Ben Kattra. Le secteur privé n’est pas resté en marge. Les entreprises, telles que Orange Mali, Malitel et les banques de la place n’ont pas ouvert les portes. Aussi bien qu’à Bamako, le mouvement a été également suivi dans les régions, où les sections de l’Untm ont su mobilisé leur base. « Nous sommes satisfaits à 90%… la grève a été observée partout à l’intérieur du pays. Toutes les informations qui nous sont parvenues, à travers nos correspondants (les secrétaires généraux), confirment que le mot d’ordre a été suivi», affirme le secrétaire général, Yacouba Katilé. Mieux, « de nombreux travailleurs, qui ne sont mêmes pas affiliés à l’untm, nous ont suivi. Ils ont estimé que les motivations de notre mouvement étaient légitimes », ajoute-t-il. C’est dire que la centrale a gagné son pari. Et cette sortie syndicale aura permis, sans doute, de jauger la capacité de mobilisation de l’Untm qui, rappelle Yacouba Katilé, est aujourd’hui la principale force syndicale du Mali, malgré les quelques quiproquos intervenus lors du dernier congrès.
Katilé espère que le gouvernement va reconsidérer sa position, en veillant au respect des principes de partenariat et du dialogue social. Cela permettra, dit-il, de gérer les problèmes en amont. « C’est l’impossibilité d’accès aux autorités qui nous a amené au dépôt du préavis et à l’observation de cette grève », a-t-il rappelé.