Front social : Les administrateurs civils invitent le Gouvernement à plus de responsabilité dans la gestion des revendications

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Les Comités Exécutifs Nationaux des syndicats de la Plateforme d’Action Commune (SYLTMAT (Syndicat libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration territoriale), SYNAC (Syndicat autonome des Administrateurs civils), SYNTRACT (Syndicat national des Travailleurs des Collectivités territoriales) et le CS-ADR (Comité syndical des Agences de Développement régional)) ont produit deux communiqués de presse, le 1er décembre 2020, pour inviter les autorités de la transition au respect des lois de la République dont les violations répétées ont contribué à la déstabilisation du Mali. En outre, les syndicats invitent le Gouvernement à plus de « responsabilité dans la gestion des revendications légitimes des travailleurs plutôt qu’à s’engouffrer dans des pratiques qui ne feront qu’enliser le dialogue ».

Dans leur premier communiqué de presse rendu public le 1er décembre 2020, les Comités Exécutifs Nationaux des syndicats de la Plateforme d’Action Commune (SYLTMAT, SYNAC, SYNTRACT et le CS-ADR) informent l’opinion publique nationale et internationale que le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a, par lettre circulaire n°002099/MATD-SG du 27 novembre 2020, saisi les présidents des organes exécutifs des collectivités territoriales (Conseils communaux et du District, Conseils de Cercles, Conseils régionaux, Autorités intérimaires et Collèges transitoires) « la continuité des services » rendus par ceux-ci aux populations pendant la période de grève illimitée. Les syndicats de la Plateforme d’Action Commune estiment que l’évocation de la Loi n°98-012 du 19 janvier 1998 régissant les relations entre l’Administration et les usagers du service public (à laquelle le Ministre fait référence) vise à casser la grande réussite du mouvement de grève. Dans leur second communiqué de presse, les syndicats de la Plateforme d’Action Commune (SYNAC, SYLTMAT, SYNTRACT et CS-ADR) indiquent avoir suivi avec intérêt, la nomination des Gouverneurs de Région lors du Conseil des Ministres du 25 novembre 2020. Ils notent que sur 20 gouverneurs, 13 sont des officiers des Forces Armées et de Sécurité, 6 seulement sont du corps des Administrateurs Civils. Les syndicats de la Plateforme d’Action Commune précisent que ces nominations violent allégrement les acquis obtenus lors des différentes négociations en 2018 et 2019 avec le Gouvernement. Au cours desdites négociations, les syndicalistes ont rappelé que le Gouvernement s’était engagé à nommer prioritairement les Administrateurs Civils à ces postes dans un souci de professionnalisation et aussi pour assurer une fin de carrière à des agents qui ont dédié toute leur carrière et leur vie à servir la Représentation de l’Etat. Les syndicats de la Plateforme d’Action Commune attirent l’attention de l’opinion publique que ces nominations battent en brèche l’alibi sécuritaire et dévoilent les vraies intentions des autorités de la Transition à travers la nomination des civils dans les régions les plus en insécurité comme Bandiagara, Douentza et Ménaka et en mettant des généraux dans les circonscriptions les moins en proie à ce problème telles que Bougouni et Koutiala. « Les syndicats de la Plateforme d’Action Commune informent l’opinion publique qu’en pleine période de grève, le gouvernement continue de multiplier ses actions de mépris et de provocation en remettant en cause un point fondamental des aspirations et des doléances des syndicats de l’Administration territoriale portant sur le plan de carrière des Administrateurs Civils. Les syndicats de la Plateforme d’Action Commune sont plus que jamais convaincus qu’ils ont en face un partenaire méprisant et provocateur qui, au lieu de faire face aux vrais défis, s’adonne à des pratiques qui relèvent de la malice et de l’incohérence. Les syndicats de la Plateforme d’Action Commune invitent le Gouvernement à plus de responsabilité dans la gestion des revendications légitimes des travailleurs plutôt qu’à s’engouffrer dans des pratiques qui ne feront qu’enliser le dialogue », conclut le communiqué de presse conjoint des quatre syndicats.

A noter également que depuis le lundi 09 novembre 2020, la Plateforme d’action commune composée du SYNAC, du SYLTMAT, du SYNTRACT et du CS-ADR observe une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire national pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents à travers l’augmentation des primes et indemnités, le renforcement de sécurité des représentants de l’Etat, le paiement des salaires du personnel des ADR et bien d’autres revendications.

Aguibou Sogodogo

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