Front social : Le clash devient inévitable entre le gouvernement et l’UNTM

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Une semaine après sa réception, la ministre du Travail de la Fonction publique et du Dialogue social, Aoua Paul Diallo, a répondu à la lettre du secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). En effet, jugeant non conformes aux textes antérieurs, là Centrale syndicale conduite par Yacouba Katilé avait, par voie de correspondance, exigé l’annulation pure et simple des arrêtes N°2022-0278/MTFPDS-SG-CNCFP et N°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 du ministre du Travail et de la Fonction relatives respectivement à l’intégration d’agents contractuels dans la fonction publique et à la régularisation administrative de certains agents.

En réplique, la ministre a expliqué aux syndicalistes que les deux arrêtés ont été pris pour honorer des engagements de la Fonction publique en rapport avec des protocoles passés entre l’Etat et des partenaires sociaux. En définitive, mentionne-t-elle, «ces arrêtés ne sauraient être annulés pour quelques raisons que ce soit».

Pour l’arrêté portant intégration dans la fonction publique d’Etat de onze (11) contractuels de l’Enseignement supérieur dans les corps des fonctionnaires, selon la ministre, il résulte de l’application des dispositions de la loi N°035 du 10 août 2009 et du protocole d’accord signé le 18 mai 2017 entre le gouvernement et le syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP). Lequel protocole, précise-t-elle, dispose en son point Nº2 que «le Gouvernement s’engage à intégrer 502 contractuels dans la fonction publique d’État». Après deux tests, notamment en 2019, 60 des 502 contractuels attendent encore leur intégration.

Concernant à l’arrêté de régularisation de la situation administrative, la ministre, tout en soulignant qu’il résulte de l’application d’une décision de justice – notamment les arrêts N° 244 du 29 avril 2021 et N° 771 du 09 décembre 2021 de la section administrative de la cour suprême – explique au secrétaire général de l’UNTM que son annulation ne peut être que du ressort de la justice.

La ministre Diallo ne s’est pas arrêtée à défendre ses deux arrêtés. En plus de ces explications, elle est tombée à bras raccourci sur le leader de l’UNTM en estimant que sa démarche est plus politique que syndicale. La ministre relève, en clair, que la dernière page de la correspondance de l’UNTM «est truffée de revendications d’ordre politique ». Et son département, selon elle, ne peut qu’objecter contre l’irruption de son partenaire social dans le domaine politique.

La hache de guerre enterrée suite à la trêve sociale est en passe d’être déterrée par une levée de bouclier de la principale centrale syndicale, tant sur les arrêtés contestés de la ministre Aoua Paul que sur la montée anarchique des prix des produits de premières nécessités. Comme quoi le clash n’a jamais été aussi latent entre le gouvernement de transition et l’UNTM.

 

Amidou Keita

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