Le délai accordé au gouvernement par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) pour la satisfaction totale de ses doléances a expiré le mardi 10 juillet 2007. Le gouvernement et le patronat ont joué aux prolongations en demandant à l’UNTM un sursis d’un jour afin d’apporter des réponses aux revendications. Mais la menace de la grève planait hier après-midi même si un « takokélen » (satisfaction de toutes les doléances) peut encore sauver la situation.
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La rencontre de la dernière chance entre le gouvernement, le patronat et l’UNTM s’est déroulée hier, dans l’après-midi à partir de 15 h 30, au ministère de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions.
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La rencontre dont on ne connaît pas pour l’instant l’issue, a été convoquée par le gouvernement qui avait demandé à la Bourse du travail, la veille, de proroger de 24 h son ultimatum fixé au mardi 10 juillet 2007. Cette échéance a été fixée par l’UNTM au sortir de sa grève de 48 h les 26 et 27 juin 2007 et visait à attendre du pouvoir des réponses concrètes et le cas échéant aller à une grève de 72 h.
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L’UNTM semble décidée à observer les 72 h de grève. Sa présence à la rencontre d’hier était l’occasion d’écouter des propositions concrètes du gouvernement concernant les six points prioritaires. Le patron de l’UNTM, Siaka Diakité, pense qu’il « n’y a plus matière à négocier ». La raison qu’il avance est que, sa commission de négociation a dépassé cette étape depuis l’échec des pourparlers ayant conduit à la grève de 48 h.
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La principale centrale syndicale n’hésite plus à parler de « takokélen » ou l’acceptation d’un seul coup par la partie gouvernementale, de l’ensemble des points en suspens. Pour certains, qui envisagent même d’aller d’emblée à une grève illimitée, la rencontre d’hier est considérée comme celle du quitte ou double de Siaka Diakité, qui n’a pas le droit de décevoir les militants des 13 syndicats nationaux affiliés à l’UNTM.
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A la suite de la grève des 26 et 27 juin, le gouvernement avait tenté, dans une campagne médiatique, de démontrer sa bonne foi en expliquant qu’il avait pu satisfaire 16 des 20 points contenus dans le cahier de doléances de l’UNTM. Par presse interposée, la Bourse du travail a répliqué en soutenant tout le contraire. Selon l’UNTM, le gouvernement n’a pris en compte que des doléances secondaires qui existent depuis trois ans laissant les principales qui demeurent prioritaires.
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Six points prioritaires
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Les six points à satisfaire sont : le paiement des arriérés de salaires, les indemnités de licenciement, les fonds de réinsertion et les droits des travailleurs des sociétés et entreprises d”Etat appelés « les compressés » ainsi que le contenu de l”accord entre le gouvernement et l”Association des travailleurs partants volontaires à la retraite. Aux dernières négociations, le gouvernement avait proposé pour les compressés 3,5 milliards de F CFA contre 20 milliards réclamés par l’UNTM. Le montant proposé pour les partants volontaires était de 2 milliards de F CFA contre 2,5 milliards avancés par l’UNTM avec le bénéfice de la pension de retraite.
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L’augmentation générale des salaires a été annoncée dans le cahier de doléance de l’UNTM du 1er mai 2007 en même temps que la diminution du taux de l’impôt sur le traitement et salaire (ITS) et l’Agenda du travail décent. Le sixième point auquel l’UNTM tient comme à la prunelle de ses yeux, est la baisse du prix des produits de première nécessité, de l’eau et de l’électricité, des médicaments.
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La rencontre d’hier, celle de la dernière occasion, était pour l’UNTM, une opportunité d’écouter des propositions concrètes du gouvernement sur ces différentes doléances qu’elle juge prioritaires et essentielles.
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Le dépôt de préavis de grève de 72 h qui serait d’ailleurs imminent est toutefois suspendu à l’attitude du gouvernement à prendre en compte ou non l’ensemble des points. En tout état de cause tout sera joué au cours de l’assemblée générale qui verra la participation des syndicats nationaux.
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L’Etat, sans que rien ne l’y oblige, a récemment accordé des primes colossales au personnel de commandement (gouverneurs, préfets, sous-préfets). Dès lors, il lui est difficile de soutenir objectivement le manque de ressources pour reléguer dans la poubelle de sa morgue les revendications des masses laborieuses que sont les travailleurs.
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Abdrahamane Dicko
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