“Quand deux (02) grands se battent, se sont les petits qui meurent,” dit-on. Cet adage sied bien à la situation que nous font vivre les deux syndicats les plus puissants du pays, à savoir l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et les Syndicats des enseignants signataires du 15 octobre qui regroupent les syndicats des enseignants du secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Même si nous ne pouvons pas parler d’affrontement direct, mais nous n’exagérons rien si nous qualifions d’une véritable guerre froide, ce à quoi ces deux (02) syndicats nous font vivre aujourd’hui. Et tout cela, ce sont nos pauvres populations qui payent les prix forts.
Ainsi, il faut rappeler que les deux (02) syndicats n’évoluent pas dans un même statut, l’un faisant partie du statut général des fonctionnaires et l’autre régit par le statut particulier. Si les enseignants disposent d’un statut particulier qui leur a permis de prendre leur distance vis-à-vis du statut général des fonctionnaires, cependant, ils restent liés à ce statut général dans son article 39, qui stipule que “toute majoration au statut général s’applique de plein droit au statut particulier des enseignants de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’enseignement préscolaire et spécial“.
C’est justement l’application de cette disposition légale qui constitue le point d’échauffement et la source de toutes les tensions déguisées entre les deux syndicats. Si le premier voit en cette disposition une injustice vis- à vis- de leurs militants car, selon elle, les travailleurs de même statut doivent bénéficier de même rémunération, pour le second, cette disposition est le fruit d’âpres luttes qui avaient commencé depuis 2016. Donc, un acquis pour lequel il est prêt à jouir de tous les moyens légaux pour le préserver. C’est pourquoi, après la valorisation de la valeur indiciaire au niveau du statut général en 2018, que les enseignants, en vertu de cette disposition de loi 007 du statut général, s’étaient levés pour exiger l’application intégrale de ladite loi.
Après de multiples grèves et marches ainsi que meetings et malgré les pressions et les intimidations, il a réussi à faire plier le gouvernement qui a fini par céder pour appliquer la loi. Cependant, c’était sans compter sur la centrale des travailleurs, qui s’était farouchement opposée à son application. C’est ainsi que face à ce qu’elle a considéré comme une capitulation du gouvernement face aux enseignants, elle n’a pas hésité à réclamer l’harmonisation des grilles au nom de ce qu’elle a appelé “justice sociale” et en plus de l’harmonisation, une batterie de revendications certaines datant depuis l’avènement de la démocratie en 1992, une harmonisation qui signifierait de facto la suppression du statut particulier des enseignants chèrement acquise.
Forte de sa capacité de mobilisation et ses pouvoirs de nuisance, après une série de grèves, la plus grande centrale syndicale des travailleurs a finalement réussi à faire plier le gouvernement et à obtenir cette harmonisation dont le décret vient d’être pris en conseil des ministres dernier. Du coup, le gouvernement s’est trouvé pris entre le marteau et l’enclume. Cette impasse dans laquelle il s’est trouvé aujourd’hui, n’est plus ni moins due qu’à son manque de courage et son incapacité d’assumer ses responsabilités pour dire le droit. Car, si une loi est votée par l’Assemblée nationale et promulguée par le président, rien ne saurait s’opposer à son application. Nul n’étant au dessus de la loi, et une loi étant une loi même s’il elle amère, elle doit être appliquée à tous et par tout pour le bien être de la communauté. Le respect de cette exigence légale ne saurait être l’objet de revendications de la part de qui que ce soit.
Cette triste réalité, c’est ce que le gouvernement aurait dû faire savoir à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), au lieu de cela, il a préféré céder au chantage pour piétiner le droit des enseignants qui est loin d’être une revendication mais acquis garanti par une loi de notre République.
En jouant à ce mauvais arbitrage, le gouvernement vient de privilégier une revendication d’un syndicat au détriment d’une disposition légale favorable à un autre syndicat. Est-ce que par peur du premier ou du mépris pour le second ? Allez- savoir.
Ce qui est clair, c’est que si l’UNTM peut se targuer d’avoir cette force capable de paralyser le pays et d’asphyxier son économie, il serait également une erreur grossière de minimiser la capacité des syndicats d’enseignants à paralyser l’école et du coup à compromettre l’avenir de toute une génération.
Nous pensons qu’entre ces deux (02) syndicats, le gouvernement n’a pas à faire une préférence mais plutôt il lui faut rester derrière la loi car seul le respect des lois peut nous préserver du pire.
Daouda DOUMBIA
Monsieur Doumbia, j’ai beaucoup de respect de pour toi et pour les enseignants. Nul n’est au dessus de la loi, tu dis. Mais tu dois comprendre que si une loi n’est pas bonne, elle doit être abrogée. Les enseignants eux-mêmes savent que l’article 39 ne devait pas exister. Comment on peut quitter un statut et encore bénéficier ses avantages? Comme le régime d’IBK agissait souvent dans le cafouillage, c’est pour cela que l’article 39 des enseignants a été accepté.
Analyse parfaite, le gouvernement pense que la synergie des enseignants est un maillon faible et a préféré cédé face au chantage de l’UNTM. Pourtant quand on se base sur le respect des lois ,cette apllication de l’article 39 ne doit même pas être l’objet d’une discussion. Le gouvernement en est entièrement responsable de cette perturbation de scolaire. En effet je tiens à dire que c’est regrettable de voir une centrale qui s’oppose au bonheur de veux qui leur ont appris à lire et écrire même s’il n’ont pas été encadrés pas cette génération enseignante et ils doivent faire profil bas en mettant les enseignants dans leurs droit sans quoi on ne peut espérer une éducation de qualité, et l’insécurité ne fera qu’aggraver.
Choquel, c’est Moussa TRAORE qui a, durant toute sa vie, eu un mépris souverain pour les enseignants. C’est lui a introduit la corruption au Mali et a permis le libre service dans les ressources de l’état à défaut de verser les salaires à termes issus. Les enseignants ne gérant que la craie ont broyé la misère. C’est bien ce qui se profile à l’horizon encore. Mais Choguel se trompe d’époque.
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