En dépit du coup de pouce du chef de l’Etat pour décrisper les rapports avec le front social, le gouvernement s’est pratiquement avoué inapte au dialogue avec la Centrale syndicale. Les négociations, reprises il y a une semaine, ont encore achoppé sur une grave divergence d’approche.
Après avoir tiré le bilan du deuxième round de ses pourparlers avec le département de tutelle, vendredi, l’Untm, pour sa part, prévoit aujourd’hui même une assemblée générale extraordinaire en vue de décider de la conduite à tenir. Il n’est peut-être pas exclu que la centrale, sous la conduite de Yacouba Katilé et de Ben Khatra, reparte de belle sur un pied de guerre tant le statu quo est demeuré, au risque de parler d’exacerbation des divergences.
En tout cas, les deux parties se sont quittées sur un très mauvais présage en fin de semaine, et pour cause. Au bout des houleux échanges avec le ministre du Travail, les travailleurs n’ont eu d’autres réponses à leurs doléances qu’une évaluation de leur incidence budgétaire. Jugeant excessif le cout des points de revendication (plus de 225 milliards francs CFA), Moussa Bocar Diarra s’est suffi de ce simple constat sans fixer ses interlocuteurs sur le seuil de l’acceptable.
Ce n’est pourtant pas le mot d’ordre reçu du président de la République.
A l’issue de l’entretien accordé aux travailleurs, au lendemain de leur grève, le chef de l’Etat, à qui il ne revenait point de conduire des négociations, s’est néanmoins chargé de jour le facilitateur en instruisant le chef du département de négocier cartes sur table avec la central syndicale sur les cinq (5) points de revendications ayant fait l’objet d’un malentendu avec le gouvernement.
Au lieu de quoi, Moussa Bocar Diarra a visiblement choisi d’engluer les pourparlers dans les mêmes intransigeances infructueuses que naguère.
En attendant l’issue de l’assemblée générale d’aujourd’hui, pour en savoir sur les implications de ce nouvel échec, l’attitude du ministre est d’ores et déjà perçue par ses interlocuteurs comme une tentative de prendre la centrale syndicale à l’usure.
Il pourrait s’agir tout aussi bien d’une simple inaptitude à négocier de la part de celui auquel les leaders syndicaux reprochent de n’avoir pas été suffisamment imaginatif pour élaborer des contre-propositions face aux leurs.
A. K.