La joie a cédé la place au mécontentement, moins de deux mois après la signature d’un protocole d’accords entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm). Yacouba Katilé, secrétaire général de la centrale syndicale, ne veut plus rien entendre si ce n’est l’application de l’accord signé. Pour manifester son hostilité au pouvoir en place, la centrale donne juste 5 jours au gouvernement pour réagir à un nouveau préavis de grève déposé en fin avril 2021.
L’Untm reproche au gouvernement de n’avoir pas honoré les engagements pris dans le protocole d’accord dont l’application était prévue pour fin mars dernier. Malheureusement, rien n’a été fait par le gouvernement. Pourtant, ce dernier a déjà procédé à une augmentation de salaire pour les magistrats, alors que cette faveur salariale n’était pas entrée en vigueur sous IBK.
Les enseignants ont eu droit à l’application de l’article 39 qui a permis une amélioration de leur salaire. Mais l’Untm n’a rien eu malgré la signature du protocole d’accord il y a plus d’un mois. Les partants volontaires à la retraite n’ont pas reçu leur dû alors que le gouvernement avait promis d’agir rapidement dans ce sens.
Les travailleurs compressés comme ceux de l’Huicoma continuent de souffrir dans la pauvreté tandis qu’on leur avait promis un début de solution à leur souffrance. La commission censée travailler à l’identification des victimes n’a toujours pas été mise au travail conformément au contenu du protocole d’accord. L’alignement des grilles salariales est aussi loin d’être une réalité, bien que cela doit gommer les disparités actuelles de salaires entre les fonctionnaires de la même catégorie.
Le gouvernement est aussi accusé au sujet du renouvellement du Conseil économique, social et culturel. Tout est fin prêt pour permettre la mise en place d’un nouveau bureau du conseil. Mais l’Untm ne fait pas confiance au président de la Transition, Bah N’Daw, et au vice-président Assimi Goïta, sans oublier le Premier ministre Moctar Ouane. Ces officiels seraient dans la logique de ne pas renouveler le bureau de l’institution.
Selon des sources fiables, la liste des membres de l’Untm devant siéger au sein du conseil est disponible depuis plusieurs mois, mais le gouvernement n’a rien fait pour mettre en place le nouveau bureau. Pour certains, l’Untm devrait avoir des positions bien placées dans cette institution que le pouvoir ne souhaite pas valider.
Le désamour entre le gouvernement et l’Untm est donc plus compliqué qu’on ne l’imagine. Dans le camp des mécontents, il y a aussi le Syndicat national des administrateurs civils et le Syndicat des secrétaires de greffe et des greffiers. Ces derniers avaient déjà envisagé de déposer leur préavis bien avant la décision de l’Untm. Ainsi, le Syndicat autonome des greffiers et secrétaires de greffe et parquet fait partie des protagonistes importants.
Nampaga KONE