Notre pays, le Mali, vient de commémorer le 1er mai, communément appelée fête du travail. Cependant, force est de reconnaître cette journée dédiée aux travailleuses et aux travailleurs, a été célébrée dans un climat tendu. Oui on a défilé, mais et si on se disait aussi la vérité ?
Le 1er mai 2017 a été fêté sur fond de crise. Ce pays renaissant qui sort au jour le jour de sa crise ne cesse de tanguer. La forte demande sociale, la preuve, des grèves de certaines principales corporations des travailleurs, trouve ses fondements dans le non-respect des engagements pris les autorités. Quand les promesses tenues tardent se concrétiser, c’est l’impatience qui s’installe. Le premier trimestre de l’année 2017 qui s’achève a été pénible. Comme disait l’autre, l’accaparement des terres rurales et urbaines, unités de production jadis propriétés du peuple, les spéculations, un commerce opérant dans logique de fraude, …et autres, constituent des ingrédients qui ont sécrété tant de dérives. A qui incombe la faute ? Ce qui est sure, le Mali ne peut plus être géré comme les années 1990. Là où le bas blesse, c’est le déficit de dialogue qui aura manqué. Les parties font semblant, mais en réalité chacun ne vise que son propre intérêt. Où va-t-on ? En tout cas, ce qu’il faut déplorer, c’est le manque de communication entre les acteurs sociaux.
A notre humble analyse, la tendance doit être vite renversée pour que la confiance s’installe dans les négociations. La situation de l’école qui n’est plus à débattre est connue de tous. Pourquoi sommes-nous tombés aussi bas ? C’est dans la réinstauration du dialogue social sincère et désintéressé que notre pays aura son salut. Ce qui se passe dans le milieu syndical est plus inquiétant pour notre démocratie. Aujourd’hui, les Maliens veulent le concret. En tirant les leçons et enseignements du passé, mais aussi des réalités de l’heure, les uns et les autres doivent faire preuve de retenue pour penser au Mali. L’heure est grave.
Moussa Koné