Etat d’urgence oblige, cette année pas de défilé ni de manifestations publiques, l’organisation syndicale a plutôt opté pour une conférence de presse aux allures d’un bilan de ses activités depuis le déclenchement de la double crise sécuritaire et politico-institutionnelle qui secoue le Mali. Cette rencontre a été animée par le Secrétaire Général de l’organisation dans la salle de conférence de l’UNTM en présence des militants.
Dans son allocution, le Secrétaire Général de l’UNTM, Siaka Diakité a d’abord retracé les différents événements qui ont conduit à la célébration du 1er Mai comme journée internationale du travail. Selon lui, c’est suite à plusieurs mouvements de protestation parfois radicaux menés par les travailleurs dans le monde entier et ponctués par des grèves, des sit-in, des débrayages que cette journée a été instituée comme la fête internationale pour les travailleurs. Pour le conférencier, la fête du 1er Mai, cette année intervient dans un contexte particulier en raison de la double crise sécuritaire et politico-institutionnelle que connait le pays. Une situation qui s’est d’abord caractérisée par l’occupation des deux tiers du pays par des groupes armés alliés aux narcotrafiquants. Il a indiqué que l’analyse de ces événements ainsi que les voies de sortie de crise qui se dessinent, ne font toujours pas l’unanimité. Même si comme il le précise une écrasante majorité des maliens découvre les vertus du dialogue et prône la nécessité d’un sursaut républicain pour sauver la patrie. Il faut rappeler que l’UNTM avait constitué le principal obstacle au coup d’Etat du 22 mars 2012 rejoignant le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie, formé le 24 mars 2012. En se dressant contre cette usurpation du pouvoir en dehors des schémas constitutionnels traditionnels, l’UNTM entendait repousser toute tentative de prise du pouvoir par la force. Le secrétaire général de l’UNTM a souligné qu’après une année d’occupation du nord du pays par des groupes malveillants, l’horizon est en train de s’éclaircir avec notamment le déclenchement de l’opération Serval et le déploiement des forces de la MISMA. Il a précisé par ailleurs que la vigilance doit rester de mise parce que l’ennemi est certes dérouté mais pas totalement anéanti. Cependant, cette victoire contre les ennemies du Mali est quelque peu entachée par le cas de Kidal, que le Secrétaire général de l’organisation qualifie d’imbroglio politique et militaire. Il dit ne pas comprendre l’intention de la France qui après avoir été si près du but entretient le doute à ce sujet. C’est ainsi qu’il a demandé à ce que les groupes armés qui contrôlent encore la région soient désarmés le cas échéant il n’exclut pas de mobiliser les adhérents de l’organisation à Kidal pour décanter la situation. Toujours dans ce chapitre politique, Siaka Diakité a affirmé qu’il était favorable à la date fixée pour la tenue de la présidentielle en juillet prochain mais pas avant la libération de l’ensemble du territoire ce qui passe par l’entrée à Kidal de l’armée malienne. Il faut dire que pour cette fête du travail c’est surtout la politique qui a pris le dessus, cependant l’organisation syndicale ne déroge pas à ses missions de défense des intérêts socio-économiques et moraux des travailleurs. A ce sujet, Siaka Diakité a indiqué l’existence de quelques difficultés telles que les pertes d’emplois engendrées par la fermeture de plusieurs entreprises, l’essoufflement des projets de développement dû au gel des financements des partenaires techniques et financiers qui reprennent progressivement. Dans le même cadre, il a souligné le démarrage timide des accords passés entre l’UNTM, le Gouvernement et le Patronat. Il a ajouté que l’indemnité de départ à la retraite, l’avancement en grade des fonctionnaires ont obtenu une note plutôt bonne tandis que l’indemnité de résidence des fonctionnaires et des contractuels de l’Etat, les frais de mission des chauffeurs ont pris du plomb dans l’aile. Il a souligné que les conventions collectives adoptées connaissent du retard dans leur application mais que des discussions sont en cours avec le Patronat qui vient de s’engager dans de nouvelles dates. Il a attribué une note de satisfaction à l’Assurance Maladie Obligatoire qui draine aujourd’hui de plus en plus de monde. L’UNTM a aussi vigoureusement dénoncé la récente flambée des prix de certains produits bien qu’un Conseil National des Prix existe dont elle est membre.
Maciré DIOP
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Depuis bientôt 10 ans les fonctionnaires vivent la misère grâce à la complicité de haut niveau avec l’UNTM.
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