L’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) était face à la presse, mardi 15 juillet 2014, dans les locaux de leur centrale pour exposer l’état d’évolution des doléances auprès des autorités. A ce jour, ses responsables estiment que les autorités n’ont daigné accorder le moindre égard à fortiori ouvrir les négociations sur les légitimes revendications.
Le bureau de l’union nationale des travailleurs du Mali (Untm) dirigé depuis peu par Yacouba Katilé a animé, mardi dernier, une conférence de presse pour faire le point de l’état d’avancement des revendications déposées par la centrale syndicale sur la table du gouvernement. D’emblée, les conférenciers ont déploré le fait que les réponses du gouvernement manquent de vision claire dans le traitement du dossier revendicatif. Il s’agit notamment de l’inobservation par les autorités actuelles des engagements de l’Etat du Mali consacrés dans la loi des parties (protocole d’accord 2007 et accords subséquents exigeant, entre autres, une diminution progressive du coût de l’électricité et de l’eau), du cahier des doléances issu des recommandations du 12ème congrès de l’Untm et les sacrifices consentis tout au long de la crise multiforme pour l’engagement de la régularisation de la grille indiciaire avec rappel
consacré depuis 2012.
Parlant de l’inobservation des engagements souscrits par l’Etat du Mali vis-à-vis des travailleurs, le Secrétaire général de l’Untm Yacouba Katilé désapprouve la légèreté avec laquelle le Gouvernement continue d’imposer au forceps l’augmentation du coût de l’électricité. «L’Untm se demande ce que sont devenus Sélingué, Manantali, Balingué, les interconnexions et les immenses crédits alloués à leur mise en route. Contrairement au discours trompeur officiel, cette augmentation atteindra toutes les couches sociales ne serait-ce qu’à travers la poussée inflationniste sur le prix de tous les produits dont la production recourt à l’énergie. En foulant ainsi au pied leurs obligations, les autorités commettent une forfaiture, au-delà de la question de responsabilité et étalent donc au grand jour leur mauvaise foi», accuse le secrétaire général de la plus importante centrale syndicale du Mali.
En outre, Yacouba Katilé affirme que pendant la crise sociopolitique, l’Untm, par esprit de sacrifice et de responsabilité, a dû mettre en sourdine toutes ses revendications, parmi lesquelles l’engagement de régularisation de la grille indiciaire avec rappel, consacré depuis 2012, a été insidieusement vidé de sa substance. Quant au nouveau cahier des doléances issu des recommandations du 12ème congrès de l’Untm et à son traitement par les autorités, Yacouba Katilé explique qu’a l’arrivée du nouveau bureau, se trouvait éparpillées sur la table du gouvernement différentes doléances sans traitement donc sans solution.
Des impasses très préoccupantes
A quoi ressemble le calvaire des Maliens aujourd’hui ? C’est la question qui taraude l’esprit des responsables de l’Untm. ‘’Assurer à peine un repas sur les trois par jour !’’, c’est le triste constat fait par le Sécretaire général de l’Untm qui a rappelé qu’en 2002, le second président de la IIIème République avait convié les travailleurs à une concertation aux termes de laquelle des augmentations de salaires avaient été consenties dans l’ordre de 30% environ de croissance salariale d’une catégorie de grille indiciaire à l’autre. Autre constat déplorable, selon Yacouba Katilé : depuis le dépôt officiel du cahier de doléance, les autorités actuelles n’ont pas daigné le moindre égard pour manifester leur engagement. Toute chose qui le pousse à s’interroger sur les réelles motivations d’un tel mépris des autorités vis-à-vis de la principale centrale syndicale. A cela s’ajoutent les questions
essentielles de cherté de la vie à tous les niveaux. «Au même moment, pendant que les Maliens triment et continuent à raser le mur, le train de vie et le traitement des gouvernants n’arrêtent pas d’augmenter » malgré la crise que le pays traverse, regrette t-il. Pour terminer, Yacouba Katilé dira que pour faire face au défi existentiel, l’Untm ne se contentera pas des communiqués de presse, des dénonciations, des conférences de presse et des lettres de protestation. N’ayant pas exclu l’option d’aller en grève, les choses évolueront, selon lui, par rapport à la bonne foi ou au comportement des autorités.
Ibrahim M.GUEYE
Accueil UNTM / Syndicats