Enseignement supérieur : Le Snesup accuse le Doyen de la Fseg d’affairisme et réclame sa révocation

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Pour assainir le milieu universitaire, le Syndicat national de l’Enseignement supérieur (Snesup)  demande la révocation du Doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion, Pr  Ousmane Papa Kanté. Le Snesup envisage aussi une grève illimitée à partir du 25 juillet. L’information a été donnée à la faveur d’une conférence de presse tenue le 19 juillet à l’Ensup.

Aujourd’hui, le Syndicat national de l’Enseignement supérieur (Snesup) est très remonté contre les ‘’pratiques anti-pédagogiques’’ du Doyen de la Fseg. Qui, selon eux, est en passe de transformer l’espace universitaire en un centre commercial. Pour rendre fonctionnels les organes de gestion de la faculté des Sciences économiques et de gestion, le Snesup va au-delà de la demande de suspension du «commerçant», Ousmane Papa Kanté. Il exige son départ immédiat.

pratiques ‘’anti-pédagogiques’’ Selon le  secrétaire général du Snesup, Dr Abdou Mallé, la fermeture des salles de classe en 2015-2016 durant 4 mois pour revendiquer plus d’enveloppe d’heures  supplémentaires ; l’organisation des examens oraux payant à 10 000FCFA par d’enseignement; l’usage de la police pour empêcher les enseignants permanents d’accéder aux salles de cours ainsi que le dysfonctionnement des DER et de l’Assemblée de faculté sont des motifs plus que valables pour révoquer le Doyen Kanté en toute urgence. Comme si cela ne suffisait pas, poursuit Dr Mallé, au cours de la grève illimitée du Snesup en avril 2017, M. Kanté a forcé les cours et les évaluations en remplaçant les enseignants permanents par les vacataires de tous bords. Pire, après la suspension du mot d’ordre de grève illimitée, il a utilisé la police pour empêcher les enseignants permanents d’accéder à la salle de concours au seul motif qu’ils ont observé la grève du Snesup, a-t-il ajouté. Aussi, indique le conférencier, suivant l’arrêté N°2017-2134/Mesrs-SG,  54% d’enseignants permanents ont été exclus de l’état de paiement des heures supplémentaires. Alors qu’au même moment, « sur l’état des heures supplémentaires du 1er semestre 2017, le Doyen Ousmane Papa Kanté et le Vice-Doyen, George Hady Keïta, se sont octroyés 540 heures supplémentaires, soient 5 400 000 FCFA en un semestre. C’est scandaleux qu’un tel arrêté soit signé par le ministre de tutelle », s’offusque le secrétaire général du Snesup. Pour lui, cela constitue un abus de pouvoir, une injustice qu’il faut corriger. Ces faits sont suffisamment graves pour révoquer immédiatement le Recteur et le Doyen afin d’engager une procédure judiciaire contre eux, déclare Mallé. Dans son intervention, le secrétaire général du Snesup, Dr Abdou Mallé, a dénoncé la complicité de Mme le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec   le Doyen. Car, explique-t-il, après  avoir observé une grève de 48 heures pour la suspension du Pr Kanté, le Recteur a suspendu le Doyen de ses fonctions suivant la lettre circulaire N°2017-0234/Ussgb-R/SG le 12 juillet 2017. Cela, en  sachant qu’il n’avait pas compétence à le faire. Avant de notifier au ministre de tutelle le 14 juillet que seul le ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est compétent pour suspendre un Doyen de ses fonctions conformément aux textes. «Malheureusement, Mme le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n’a toujours pas signé la lettre de suspension du Doyen de la Fseg pour remplacer celle du Recteur. Afin d’être en phase avec les textes de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako», regrette Dr Mallé. Or, indique-t-il, cette gestion chaotique entretenue par la ministre de tutelle a des conséquences dramatiques sur le terrain, notamment en terme de sécurité.  «Au regard de l’inaction de Mme le ministre et l’indifférence du Premier ministre, le Snesup n’a d’autres choix que de déclencher une grève illimitée pour nettoyer la Fseg de cette administration pourrie et incompétente», a-t-il déclaré. Avant de poursuivre que si le ministre  continue de se montrer complice de ce réseau de mafia en refusant de le démanteler, le vent du mouvement va l’emporter.

Faut-il le rappeler, dans un préavis de grève daté du 4 juillet 2017, le Snesup   menace d’aller en grève illimitée à compter du 25 juillet s’il n’obtenait pas un début de satisfaction à ses revendications.   Il s’agit de la révocation du Doyen de la Fseg; la restitution immédiate des cours aux enseignants permanents de la Fseg, le paiement immédiat de 2 mois d’heures supplémentaires effectuées par les enseignants permanents de la Fseg ; la mise en place d’une administration provisoire à la Fseg; l’audit de la gestion du Doyen et du vice-Doyen de la Fseg. S’y ajoutent la prise immédiate d’une ordonnance pour l’application de la grille plancher 640 et plafond 1460 pour compter du 1er janvier 2018; la mise en place immédiate de la commission bipartite d’examen des dossiers des 502 travailleurs contractuels pour leur test de recrutement prévu pour le mois d’août 2017 ; la signature immédiate des arrêtés de hiérarchisation des omis du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition. Et enfin l’adoption immédiate du nouveau statut «Enseignant-Chercheur » et l’éradication de la violence dans l’espace universitaire.

Oumar KONATE

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