Après 72 heures de cessation de travail, le Syndicat national de l’enseignement du supérieur (Snesup) projette une grève illimitée à partir du 24 juillet prochain. Le syndicat des universités reproche au gouvernement le non-respect des engagements du protocole d’accord signé en avril dernier.
Le torchon brule entre le Syndicat national de l’enseignement du supérieur et le gouvernement. Le climat de confiance instauré avec l’arrivée d’Abdoulaye Idrissa Maïga à la tête de la primature en avril dernier qui avait permis de désamorcer la grève illimitée n’a été que de courte durée.
Pour non-respect aux engagements signés en avril dernier, le syndicat a exécuté son premier préavis de cessation de travail de 78 heures les 18,19 et 20 juillet. Cette cessation de travail n’ayant pas permis de décrisper la tension, les enseignants ont décidé de mettre en application de son préavis de grève le mardi 24 juillet si une solution n’est pas trouvée à leurs revendications. Selon le secrétaire général du comité syndical de l’ex-Flash, Dr Boureima Touré, les professeurs ont repris les cours dans les facultés, grandes écoles et instituts. « Pour nous, c’était un espoir. Parce que nous avons pensé que la cessation de travail des enseignants du Snesup qui avait provoqué un arrêt total du secteur de l’enseignement supérieur pendant près de deux mois, les autorités allaient tirer les leçons. Mais, il est à reconnaitre que notre gouvernement a la mauvaise foi. Puisque tous les engagements signés n’ont pratiquement pas été respectés… ».
Le non-respect des engagements pris par le gouvernement nous a poussés à reprendre les armes. « Dans l’accord signé en avril, la prise immédiate d’une ordonnance pour l’application de la grille plancher 640 et plafond 1400 devrait commencer 1er juin 2017 et de la grille plancher 666 et plafond 1460 le 1er janvier 2018, la mise en place immédiate de la commission bipartite d’examen des dossiers des 502 travailleurs contractuels pour leur teste de recrutement prévu pour le mois d’août 2017. Aussi, faudra-t-il ajouté, la signature immédiate des arrêtés de hiérarchisation des omis du 16 juin 2015 et de la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition, l’adoption immédiate du nouveau statut «Enseignant-Chercheur» et l’éradication de la violence dans l’espace universitaire. Deux mois après, rien n’a été fait dans le sens de l’apaisement du climat social », dénonce Dr Touré.
Le second chapitre, selon Dr Bouriema Touré, est la révocation du doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG) pour des pratiques anti-Pédagogiques. « La restitution immédiate des cours aux enseignants permanents de la Fseg, le payement immédiat de deux mois d’heures supplémentaires effectuées par les enseignants permanents de la Fseg et la mise en place d’une administration provisoire à la Fseg est une urgence. Si le gouvernement ne réagit pas, rien ne nous empêchera d’aller en grève illimitée… ».
L’exécution de ses mots d’ordre de grèves aura un impact négatif sur le secteur de l’enseignement supérieur. Déjà, les étudiants des instituts, grandes écoles et universités ont observé 2 mois d’arrêt de travaux.
Bréhima Sogoba