Les enseignants impatients de l’adoption de leur statut autonome

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L’année écoulée a été particulièrement secouée par la colère des enseignants, caractérisée par un mouvement de grève du Collectif des Syndicats de l’Education réclamant un statut autonome pour le personnel enseignant. A la suite d’un accord, le gouvernement s’est engagé à adopter ledit statut à la session de l‘Assemblée nationale du mois d’octobre 2017. Cette session, à peine ouverte, le lundi 2 octobre dernier, le Collectif, à travers, le Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT) revient encore à la charge. Ce syndicat s’impatiente de l’adoption du statut du personnel enseignant ainsi que l’application de tous les points ayant fait l’objet d’accord à la suite des différentes commissions de conciliation.

A l’occasion de la journée mondiale des enseignants célébrée hier, jeudi 5 octobre 2017 au Mali, le Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT) a organisé au Centre Djoliba de Bamako, une conférence débat sur le thème : « Enseigner en liberté, autonomiser les enseignants». Ladite conférence était animée par le Pr Issiaka Ahmadou Singaré, en présence du ministre des sports, Housseyni Amion Guindo, des représentants du ministère de l’éducation nationale et de la CDTM (Centrale démocratique des travailleurs du Mali), de l’honorable Moussa Diarra, représentant du parrain de l’événement, l’honorable Moussa Timbiné, premier vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, du secrétaire général du SYNEFCT, Boubacar Païtao et de nombreuses autres personnalités. Au cours de cette conférence débat, le secrétaire général du SYNEFCT, Boubacar Païtao, membre du Collectif des Syndicats de l’Education a attiré l’attention des plus hautes autorités du pays sur la nécessité d’adopter le statut autonome des enseignants tant réclamé.

« Permettez-moi de rappeler que l’année écoulée a été particulièrement secouée pour les enseignants, caractérisée par un mouvement de grève du collectif des syndicats de l’éducation réclamant un statut pour le personnel enseignant. Cependant, à la suite d’un accord, le gouvernement s’est engagé à adopter ledit statut à la session de l’Assemblée nationale du mois d’octobre 2017. Comptant sur votre bonne collaboration, nous attendons avec impatience l’adoption du statut du personnel enseignant ainsi que l’application de tous les points ayant fait l’objet d’accord à la suite des différentes commissions de conciliation. L’exécution des points d’accord s’inscrit en droite ligne du thème de la journée mondiale des enseignants de 2017 s’articulant autour de l’autonomisation des enseignants », a souligné le secrétaire général du SYNEFCT, Boubacar Païtao.

L’Assemblée nationale qui a ouvert ses portes le lundi 2 octobre 2017, semble déjà acquise pour l’adoption de ce statut tant réclamé par les enseignants. Pour preuve, au cours de cette conférence débat organisée par le SYNEFCT, l’honorable Moussa Diarra, représentant du parrain de l’événement, l’honorable Moussa Timbiné, premier vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, a fait savoir que les députés auront à faire un examen minutieux pour l’adoption du statut tant réclamé par les enseignants.

« L’ouverture de la session coïncide avec le statut tant réclamé par les enseignants. C’est pourquoi je vous promets ici, au nom du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, que les députés auront à faire un examen minutieux pour l’adoption du statut du personnel enseignant tant réclamé par les enseignants. Ce n’est pas un cadeau que l’on va faire aux enseignants mais comme on le dit couramment, il faut donner à César, ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu, ce statut, on vous le donne », promet l’honorable Moussa Diarra, député élu en commune IV du district de Bamako non moins président de la Commission du travail de l’emploi et de la formation professionnelle de l’Assemblée nationale du Mali.

Le 05 octobre 1966 à Paris, la conférence intergouvernementale spéciale de l’UNESCO, adoptait la recommandation sur la condition du personnel enseignant. Le 11 novembre 1997, elle adoptait la recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur. Du 12 au 15 novembre 2013, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) adoptait les directives sur la promotion du travail décent pour le personnel de l’éducation de la petite enfance.

Dans son discours, le secrétaire général du SYNEFCT, Boubacar Païtao a indiqué que la célébration de cette journée vise à commémorer l’ensemble de ces recommandations et directives sur les conditions de travail du personnel enseignant de la maternelle au supérieur. Dans de nombreux pays, dit-il, les conditions de travail des enseignant(e)s restent très difficiles d’où le thème de cette 23ème édition « Enseigner en liberté, autonomiser les enseignants ».

« Cette Journée est l’occasion pour l’ensemble des acteurs de pointer les réalisations et de réfléchir aux moyens de s’attaquer aux défis qui subsistent dans la promotion de la profession enseignante, notamment la pénurie aiguë d’enseignants dans le monde en général et au Mali en particulier. En effet, selon l’Institut de statistique de l’UNESCO, le monde aura besoin de 69 millions d’enseignants pour parvenir à l’universalisation de l’enseignement primaire et secondaire d’ici à 2030. Si les conflits, l’extrémisme violent ou l’ingérence politique, par exemple, mettaient la vie des enseignant(e)s en danger, ils entraveraient également leur autonomie professionnelle et leur liberté d’enseigner. Les mécanismes de responsabilisation externes, de même que le contrôle et l’imposition de méthodes ainsi que de programmes pédagogiques scénarisés, encouragés par nombre de partisans de la privatisation, ne cessent de discréditer le statut de la profession enseignante », a déclaré le secrétaire général du SYNEFCT.

Selon lui, les gouvernements et les employeurs ont le devoir de veiller à ce que les enseignant(e)s soient autonomisé(e)s, valorisé(e)s, honoré(e)s et respecté(e)s. Aux dires des représentants du ministère de l’éducation nationale et de la CDTM (Centrale démocratique des travailleurs du Mali), le métier d’enseignant est noble. Durant la cérémonie, le SYNEFCT a donné des attestations aux enseignants pour leur professionnalisme.

Il s’agit du ministre Housseyni Amion Guindo, Pr Issiaka Ahmadou Singaré, Dr Bamakan Soucko du Parti Parena, enseignante à l’ENSUP, Sidi Mohamed Maïga, Fatoumata Yaro de Mopti, Cheick Abdel Kader Keïta. Tous les récipiendaires ont remercié le syndicat pour sa marque de confiance. Selon le ministre Housseyni Amion Guindo, avec l’enseignement, on peut tout réussir dans la vie. « Quant on tue l’éducation, on tue tout », a-t-il dit. Quant au conférencier lui-même, Pr Issiaka Ahmadou Singaré, il a invité ses collègues enseignants à faire preuve de discipline et de rigueur dans le travail.

Aguibou Sogodogo

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1 commentaire

  1. C’est bien. On voit bien la différence avec le SNESUP de MALLÉ DAPRIPRA qui a comme stratégie syndicale la hargne.

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