Il y a de cela quelques jours, notamment le 22 octobre 2020, le gouvernement avait ouvert des négociations avec le Syndicat National de l’Enseignement du Supérieur (Snesup), pour trouver un accord favorable aux doléances qu’ils ont déposées sur la table de l’Etat, afin d’empêcher les grèves de 48heures et 72 heures qui se profilent à l’horizon. Si les 48 heures de grève seront observées les 3 et 4 novembre prochain, s’en suivront les 72heures de cessation de travail du 10 au 12 novembre. Aux termes des deux jours de négociation entre les deux parties, le constat est patent: c’est l’échec. Du coup, le Bureau exécutif national du Snesup (BEN-SNESUP), dirigé par Dr. Abdou Mallé, a maintenu les grèves. «Salutation militantes. Les négociations sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. La grève de 48heures (3 et 4 novembre) et de 72heures (10 au 12 novembre 2020) est maintenue», a informé, Dr. Abdou Mallé, ses militants après l’échec des négociations le 23 octobre 2020.
A rappeler que le préavis de grève de 48 et 72heures adressé aux autorités le 9 octobre dernier, stipule que les enseignants du Snesup décident d’observer une grève de 48 heures allant du mardi 03 au mercredi 04 novembre 2020 et de 72 heures allant du mardi 10 au jeudi 12 novembre 2020 si les points de revendications suivantes ne sont pas satisfaits. Au niveau des points statutaires, le Snesup exige l’application de la grille plancher 1368 et plafond 3000 aux Enseignants-Chercheurs; l’application immédiate des articles 66 et 97 du Statut des Enseignants-Chercheurs en vue de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire et de 02 ans de l’âge de la retraite pour les Professeurs/Directeurs de Recherche et les Maîtres de Conférences/Maîtres de Recherche; l’application immédiate de la prime de recherche conformément à l’article 34 du Décret N°2017- 0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des Enseignants-Chercheurs. Au niveau arriérés d’heures supplémentaires, les tâches liées aux examens et la régularisation des salaires, l’on cite le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires et des frais des tâches liées aux examens des structures; le payement des heures supplémentaires dues aux enseignants permanents exclus de l’arrêté de payement de 2016-2017 et 2017-2018 à la FSEG; le rétablissement immédiat des retenues arbitraires opérées sur les salaires des doctorants de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) et le déblocage des demandes de congés de formation; l’alignement immédiat des salaires des agents fonctionnaires de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou hiérarchisés le 1er octobre 2019; l’effectivité du payement des salaires des travailleurs contractuels de l’Institut d’Economie Rurale (IER) par la subvention de l’Etat.
Au niveau du recrutement et la carrière, le Snesup exige l’intégration de 59 travailleurs contractuels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique dans la Fonction Publique issus des 502 et la gestion des dossiers des contractuels en instance, y compris ceux de 2015-2020 ; la hiérarchisation des Attachés de Recherche et des Assistants par la relecture de l’article 15 du Décret N°2017-0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des Enseignants-Chercheurs; l’affectation immédiate des Enseignants-Chercheurs recrutés en 2017 dans les hôpitaux; l’effectivité du fonds «Etudes et Recherche» pour les institutions d’enseignement supérieur et de recherche.
Au niveau de la gouvernance, ils demandent l’effectivité de la régularisation de la situation administrative et financière des agents de l’Institut d’Economie Rurale (IER), du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), de l’Institut National de Santé Publique (INSP), de la FMOS/FAPH, de l’ENI-ABT; la délégation de pouvoir aux Directeurs des Instituts et aux Doyens des Facultés pour la gestion de leur part des ressources propres ; l’annulation de la décision de licenciement des agents du Centre Régional de Recherche Agronomique de Sotuba pour faits de grève; la signature du décret d’attribution de passeports de service aux enseignants-chercheurs;
Sur le respect des cadres organiques des structures, le Snesup demande la nomination immédiate du nouveau Recteur de l’Université de Ségou et l’élection des Doyens, des Vice Doyens et des Chefs de DER de cette université; la nomination du Vice-Recteur de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB); la nomination d’un Directeur Général Adjoint à l’Institut Pédagogique Universitaire (IPU), au Laboratoire Central Vétérinaire (LCV) et à l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHERI-ABT); la nomination du Directeur Général Adjoint et des Sous Directeurs à la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (DGESRS); le respect du cadre organique complet du Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST); la nomination d’un Directeur des Etudes à l’Ecole Normale Supérieure (ENSup) et à l’Ecole Normale d’Enseignement Technique et Professionnel (ENETP); l’élection des Chefs de DER à l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) et à l’Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux (INFTS).
Au niveau des infrastructures et les équipements, le SNESUP exige l’acquisition de deux navettes de 52 places au profit des travailleurs du pôle universitaire de Kabala; la construction d’une cité des enseignants au pôle universitaire de Kabala; la construction et l’équipement de la bibliothèque universitaire centrale (BUC). Sur le point de la sécurité, le Snesup demande l’opérationnalisation du plan de sécurisation de l’espace universitaire; la sécurisation du patrimoine foncier des Universités, des Grandes Ecoles et des Institutions de recherche ; l’attribution de blouses et de badges au personnel.
Hadama B. Fofana