Élu secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), à l’issue des travaux du dernier congrès tenu au mois de mars dernier, Yacouba Katilé se propose de déposer un cahier de doléances contenant plusieurs points sur la table du gouvernement.
Le Mali, à l’instar des autres pays du monde, a célébré la journée du travail le 1er mai dernier. L’occasion était idoine pour le nouveau secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), Yacouba Katilé, qui venait ainsi de célébrer sa toute 1ère fête de travail à la tête de la centrale syndicale, de rassurer ses camarades sur les capacités et les bonnes intentions de son bureau.
C’est pourquoi, conscient de sa mission et des défis à relever, Yacouba Katilé, face à de milliers de syndicalistes, sympathisants et des membres du gouvernement, a affirmé que son bureau se propose de déposer dans les jours à venir des doléances sur la table du gouvernement. Mesurant l’ampleur et la délicatesse de sa mission, il a tenté de rassurer ses camarades de l’engagement ferme de son bureau à défendre la cause commune des travailleurs du Mali.
Ainsi, le nouveau patron de la centrale syndicale compte aller plus loin. Car, explique-t-il, l’Untm ne saurait entériner dans un silence complice les nombreuses atteintes au droit du travail avec leurs corollaires de licenciement abusif et sans droit, non immatriculation à la sécurité, non octroi de congé, non avancement en salaire et le refus de création et d’adhésion au syndicat.
De tels propos venant du secrétaire général d’un syndicat peuvent susciter de l’espoir chez les travailleurs maliens. Mais la concrétisation d’une telle volonté syndicale peut paraître compliquée quand on sait qu’en la matière, il pourrait être difficile pour beaucoup de syndicalistes de résister à la tentation et à la pression que cela peut provoquer. Or, il a été donné de constater que beaucoup de syndicalistes, face à des propositions et autres faits, ont choisi de lâcher la base, oubliant qu’ils ont été élus pour défendre les intérêts moraux et matériels de ces travailleurs.
Il ressort également des faits, que devenir syndicaliste au Mali, de surcroît secrétaire général, est une source d’enrichissement avec tous les avantages que cela peut procurer. Dans ces conditions, le nouveau secrétaire général de l’Untm pourra-t-il réussir là où son prédécesseur a en partie échoué, même s’il reste à reconnaître que ce dernier a quand même obtenu des points de satisfaction pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs du Mali ? Cette question mérite d’être posée d’autant plus que le syndicalisme demande beaucoup de sacrifices et de vigilance surtout dans un pays comme le nôtre où les tentations ne manquent pas.
En tout cas, le cahier de doléances qu’il promet de déposer dans les jours à venir, se veut correctif des torts causés aux producteurs des ressources. Il s’articule autour de la révision de la valeur indiciaire, l’augmentation du SMIC, la baisse de l’ITS sur les salaires du secteur privé et public, l’augmentation des allocations familiales. Dans ce même cahier de doléances, il est question de la relecture de la loi et de la décentralisation, la ratification des conventions 102 et 122 et la création d’une école nationale des mines. Il prendra aussi en compte la cherté de la vie.
Zakariyaou Fomba
