Prendre connaissance des priorités, des préoccupations et les points de vue syndicaux sur les diverses questions qui concernent les travailleurs maliens, tel était l’objectif d’une visite de courtoisie du Directeur du Bureau International du Travail (BIT) Abidjan à la Bourse du Travail le mercredi dernier. Une visite qui a permis au responsable du BIT de comprendre les efforts fournis par l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali) non seulement pour la paix et la stabilité au Mali mais aussi pour la défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs maliens.
Le Directeur du BIT (Bureau International du Travail), M. Frédéric Lapeyre a effectué du 18 au 24 novembre 2021, une visite de travail au Mali dans l’objectif de prendre contact avec le gouvernement et les partenaires sociaux. C’est dans ce cadre qu’il a été reçu en audience le mercredi 24 novembre dernier en visite de courtoisie à l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). Le but de cette visite était de prendre connaissance des priorités, des préoccupations et les points de vue syndicaux sur les diverses questions qui concernent les travailleurs maliens.
Après les salutations d’usage, l’honneur est revenu au Secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé de détailler devant son interlocuteur du jour les missions et les efforts déployés par la Centrale syndicale pour la stabilité et la paix au Mali. Dans son intervention, le Secrétaire général s’est penché sur les différents programmes de l’UNTM qui restent dans l’attente d’une suite favorable au niveau des pouvoirs publics.
Tout d’abord, le secrétaire général de l’UNTM s’est prononcé sur les acquis obtenus par la Centrale pour tous les travailleurs maliens. Entre autres, l’augmentation de l’allocation familiale qui était de 1500 F CFA mais qui est ramenée, à cause du combat de l’UNTM à 3500 F CFA pour les enfants normaux et à 4000 F CFA pour les enfants vivants avec un handicap. A cela, il a ajouté la réduction des factures d’eau et d’électricité, l’ITS à 13% et le SMIG qui est aujourd’hui à 40.000 F CFA.
Malgré la bonne volonté affichée par l’UNTM, les différents gouvernements successifs ont tout fait pour soutenir financièrement certains syndicalistes dans la mise en place d’autres centrales syndicales. L’Etat doit éviter de délivrer des certificats de conformité à certains responsables syndicaux dans l’objectif d’affaiblir la Centrale syndicale qu’est l’UNTM. Des syndicats qui ne respectent même pas les conventions de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) et même les questions de moralité. Aujourd’hui, pense M. Yacouba Katilé, l’Etat doit mettre fin à l’existence de certains syndicats qui ne représentent rien dans le monde du travail. Cela, à travers des lois ou des décrets allant dans le sens de l’assainissement des centrales syndicales au Mali. Sinon, c’est actuellement le désordre au sein des organisations syndicales. Certains responsables, qui se disent syndicalistes, ont un pied dans la politique aussi. Comment le monde syndical malien peut évoluer dans cette situation désastreuse.
Ainsi, aux dires du Secrétaire général de l’UNTM, l’Etat doit créer aujourd’hui des cadres juridiques pour la constitution des syndicats. Tout en octroyant aux centrales syndicales leur indépendance en tenant compte de leur degré de représentativité et leur participation dans les grandes questions de la nation.
Le secrétaire général de l’UNTM a mis l’accent sur la participation de certains syndicats dans la vie politique. Sur ce point, M. Katilé a été clair : ‘’On n’a pas besoin de postes ministériels sinon on a été consulté lors de la mise en place du gouvernement. Pour nous, seule la défense des intérêts des travailleurs nous préoccupe’’, a-t-il déclaré devant le Directeur du BIT Abidjan.
Lors de la présidentielle de 2018, l’UNTM a élaboré un manifeste adressé à certains candidats potentiels dont les réponses pouvaient orienter la centrale syndicale dans la prise de certaines décisions. Malheureusement, les grosses pointures n’ont pas jugé utile de répondre au manifeste de l’UNTM. A travers ce manifeste, l’UNTM comptait jouer sa partition dans le développement du pays.
Parlant de tenue des élections professionnelles et du dialogue social, le Secrétaire général dira que l’Etat malien encourage l’impunité sur le plan syndical même si l’objectif visé est de réduire à néant l’UNTM. Sans la tenue des élections professionnelles et le dialogue social, certaines crises sur le plan syndical ne connaitront jamais de solutions. C’est pourquoi, lors des différentes rencontres et sorties, l’UNTM a toujours sollicité la tenue de ses assises.
La gestion du fonds COVID-19, l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), l’insécurité grandissante, sont, entre autres sujets abordés par le Secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé au cours de cette audience avec le Directeur du BIT Abidjan.
Parlant de la présidence du Conseil Economique, Social et Culturel (CESC) assurée par l’UNTM, le secrétaire général de l’UNTM dira que cela a été une sollicitation de tous les conseillers siégeant au CESC. Pour eux, l’UNTM a été indépendante de tous les pouvoirs publics, donc, aujourd’hui, pensent-ils, la Centrale syndicale peut présider aux destinées du CESC pendant les cinq prochaines années car ne voyant pas d’incompatibilité.
Au niveau international, le Secrétaire général a cité la participation de l’UNTM à plusieurs rencontres internationales de haut niveau au cours desquelles elle a apporté sa contribution, telle que la conférence annuelle de Genève. Cette visite coïncide avec la grève du SYNABEF (Syndicat National des Banques et Etablissements Financiers). Sur cette question, M. Katilé a proposé un dialogue social pour faire sortir le Mali de certaines crises. Se regarder entre cadres et dire ce qui est faisable et ce qui l’est pas. Les syndicats ne demandent rien d’extraordinaire au gouvernement et aux chefs d’entreprises. Quand ça va au niveau des entreprises, que les travailleurs soient intéressés car ils occupent une place importante dans la vie d’une entreprise.
En demandant l’harmonisation indiciaire au gouvernement, l’UNTM a voulu combattre l’injustice sociale dont sont victimes certains cadres maliens. Pour preuve, les indices des cadres sortis d’une même école le même jour varient d’une entité à une autre. Au moment où certains sont à 1200, d’autres trainent avec 920.
‘’Nous sommes fiers de ce que nous avons fait pour la construction du Mali’’, a conclu M. Katilé. Le Directeur du BIT Abidjan, M. Frédéric Lapeyre a informé l’UNTM de la tenue à Ouagadougou, au Burkina Faso, d’une rencontre sous régionale sur le dialogue social, la résilience, la paix du 16 au 17 décembre prochain. Il faut rappeler que M. Frédéric Lapeyre a été nommé depuis septembre 2020 Directeur du Bureau International du Travail (BIT) à Abidjan.
Youssouf Sangaré
Regardez ce qu les juges et les avocats ont fait dans ce jours? Ils ont pris le sillage du mensonge e libérant Bakary TOGOLA en déclarant le non-lieu, quel crime abominable contre le peuple malien? Ce geste nous conduira directement dans un chaos irréversible, car cela prouve à suffisance qu’il n’y aura jamais ce Malikoura qui ne cesse d’être chanté par nos jeunes colonels, nous sommes dans l’oeil du cyclone.
«L’indépendance du juge n’est pas dans les textes. Mais dans la valeur morale du magistrat lui-même, dans sa probité, dans sa compétence, dans sa conscience professionnelle (…) il cesse vraiment d’être libre et indépendant, le jour où il prend l’argent de la corruption».
«Nous avons un peuple admirable, capable d’accepter tous les sacrifices pourvu que ceux-ci soient équitablement répartis. Ce qui peut le décourager, le démobiliser, le révolter, c’est l’injustice. Faites donc en sorte que tous ceux qui sortiront de nos Palais de justice, après une sentence, disent : justice a été rendue».
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