Les syndicats affiliés à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) battent le pavé aujourd’hui, comme annoncé. Et rien, ni le contexte sécuritaire et encore moins « l’état de santé du président IBK », ne les en empêcheront. C’est du moins ce qui ressort de la conférence de presse tenue le lundi 18 avril dernier au siège de l’organisation syndicale. Hamadoun Amion Guindo, secrétaire général de la Cstm, et ses camarades semblent décidés à se faire entendre et entendent exiger du gouvernement la satisfaction de leurs doléances. La marche partira de la place de la liberté au monument de l’indépendance.
« Nous nous battrons avec tous les moyens légitimes pour qu’on nous mette dans nos droits. On a déposé notre préavis de grève lorsque le président de la République Ibrahim Boubacar Keita était en très bonne santé et il n’a rien fait pour qu’elles soient satisfaites. D’ailleurs, dans le communiqué de la présidence, il est mentionné que c’est juste une maladie bénigne, ce qui ne doit pas paralyser le pays. Nous souhaitons un prompt rétablissement au président IBK, mais nous maintenons notre marche… », a clamé M. Guindo. Voilà qui en dit long sur le désamour entre la Cstm et les gouvernants, accusés de fouler au pied ses propres textes. Pour le secrétaire général de la Cstm, le pays ne peut pas s’arrêter de fonctionner parce que le président est malade. « Nous allons continuer à vivre et à réclamer nos droits », dit-il. Cependant, Hamadoun Guindo se félicite du report de la marche de l’opposition, car selon lui, le parallèle aurait été vite fait entre cette marche et celle de la Cstm. « Il n’était pas facile pour nous de défendre qu’il n’y avait pas de relation entre les deux marches. Voilà pourquoi nous avons sincèrement applaudi quand l’opposition a annulé sa marche », s’est -t-il justifié.
Le langage de la force
À en croire les responsables de la Cstm, la guerre est désormais ouverte avec le gouvernement, en particulier avec le ministre en charge de la fonction publique qui traiterait la centrale avec mépris. Et cette guerre durera aussi longtemps que le gouvernement restera indifférent à leurs revendications, promet la centrale syndicale. En effet, selon le conférencier, « si le gouvernement s’abstient d’appliquer les textes qui régissent le pays, le citoyens montreront qu’ils ont des moyens de se faire entendre ». Il a rappelé les multiples actions posées par la centrale afin de mettre ses militants dans leurs droits. Malheureusement, aucune d’entre elles n’a porté fruit à cause, dit-il, de la mauvaise volonté du ministre du travail de la fonction publique et de la reforme de l’Etat, Mme Diarra Raky Talla. Pour certains militants de la Cstm, les autorités actuelles ne comprennent que le langage de la force.
Daouda Cissé et Amadou Coulibaly, respectivement secrétaire général du syndicat de la police nationale et du Syneb ont rassuré que leurs militants seront à la marche. Après avoir précisé que son syndicat ne s’est jamais désolidarisé des actions de la Cstm, Daouda Cissé a égrené un chapelet de revendications des policiers qui travaillent dans des conditions pitoyables. D’autres représentants de syndicats affiliés à la Cstm, présents à la conférence de presse, ont confirmé leur participation à la marche. Elle partira de la place de la Liberté au monument de l’indépendance, en passant par l’échangeur Babemba.
Après la marche d’aujourd’hui, la Cstm envisage de déclencher une grève les 3 et 4 mai prochain, si ses doléances ne sont pas satisfaites par le gouvernement.
I B Dembélé