Les manifestants avaient prévu d’emprunter le boulevard Modibo Keïta, de bifurquer vers la Place de l’indépendance. Les organisateurs annonçaient vouloir ensuite rencontrer le Premier ministre pour lui remettre une copie de leurs doléances.
La marche a été bloquée à son point de départ par un important dispositif de sécurité déployé aux alentours du siège de la CSTM. Des policiers, gardes et gendarmes, matraques à la main, veillaient au grain. « Vous avez empêché la marche, vous n’allez pas tout de même nous empêcher de tenir un meeting d’information », a lancé à la cantonade un organisateur de la marche en traversant la foule pour entrer dans la cour de la CSTM.
Dans la cour, un manifestant ne décolérait pas : « les policiers ont enlevé la première banderole accrochée à la porte et arrêté certains camarades militants de Sécuricom ».
Sur les autres banderoles tendues au mur, on pouvait lire : « Non à l’injustice sociale et au non-respect des engagements pris par la direction de Sécuricom », « Arrêt immédiat et remboursement des prélèvements au titre de l’AMO », « Halte aux licenciements abusifs et massifs des travailleurs dans les mines et société privées de sécurité ».
Mahamadou Sissoko, le responsable du département de la mobilisation de l’organisation et des activités sociales et culturelles de la CSTM, s’est adressé à la centaine de manifestants regroupés, majoritairement des jeunes et quelques femmes : « nous avons voulu organiser cette marche pacifique pour dénoncer les violations répétées du droit syndical dont notre centrale est victime. Nos militants sont victimes de licenciements abusifs et massifs, et tout ça, nous constatons que l’Etat est en train d’observer un calme qui ne répond pas à nos préoccupations ».
Mahamadou Sissoko explique que la confédération avait demandé aux autorités de renouer le dialogue avec l’organisation syndicale qui avait décidé d’une marche pour se faire entendre. Entre-temps, constate-t-il, il y a eu un changement de Premier ministre. « Au vu de cette nouvelle situation, le comité exécutif s’est réuni d’urgence lundi matin pour décider de reporter la marche, car nous avons souci d’avoir un interlocuteur crédible », assure-t-il. Visiblement tout son auditoire n’était du même avis puisque certains entendaient toujours manifester leur mauvaise humeur.
Le secrétaire général adjoint de la CSTM, Thierno Moctar Ly, a de son côté expliqué que la confédération est composée de 15 fédérations et de syndicats affiliés parmi lesquels il y a celui de la police nationale. Ce Syndicat de la police nationale (SPN), du moins sa branche militant à la CSTM, avait fait beaucoup parler de lui les jours précédant la marche. Son secrétaire général, Youssouf Fofana, situant même l’initiative de la marche dans les revendications de la police.
S. TANGARA