Prévue pour le 8 avril 2014, la marche de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) annoncée à renfort de publicité et d’articles de presse a été finalement reportée sine die. Pour cause : les marcheurs ont été surpris et dispersés au point de leur rassemblement (devant le siège du syndicat) par une force mixte composée des agents de la police nationale et de la garde nationale. Bilan de cette descente musclée : 7 arrestations parmi les manifestants.
Après moult tentatives échouées en vue de rentrer en tractation avec le gouvernement pour trouver un terrain d’entente quant à la prise en compte de ses revendications, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali avait décidé, hier 8 avril 2014, de battre le pavée.
Objectif : amener le gouvernement à sortir de son silence de sourd face aux récurrents cris de détresse des travailleurs affiliés au syndicat. Mais, c’était sans compter avec les autorités du pays. Car, cette décision des marcheurs a été tuée dans l’œuf en face de la devanture du siège de l’institution qui devait servir de point de rassemblement et de départ de la manif par une descente musclée des forces de sécurité aux environ de 8 heures.
Et les manifestants, pour la plupart, habillés en T-shirt blanc portant des slogans tels que : Halte aux violations des droits des travailleurs ont été contraints à jeter l’éponge. Beaucoup d’entre eux n’ont eu leur salut que suite à leur retranchement dans l’enceinte de la cour de l’institution syndicale. Par contre d’autres n’ont pas eu cette chance. Car selon des témoignages recueillis sur place, les forces de sécurité ont procédé à 7 arrestations au cours de leur opération dont le nom de certains responsables du syndicat est cité.
Interrogé par nos soins pour avoir la version des faits du côté du syndicat, le responsable du département de l’Administration, de l’Emploi et de la législation du travail du CSTM, Boubacar Hamadoun Kébé signe et persiste que la marche avait été annulée par le bureau exécutif du syndicat la veille et nie en bloc l’arrestation des manifestants. Selon lui, cette décision du bureau exécutif du syndicat a été prise après une analyse de la situation politico-sécuritaire du pays.
Pour mémoire, cette marche avortée du CSTM était entre autres motivée par le licenciement abusif des travailleurs, l’arrêt immédiat du prélèvement et le remboursement de cotisation de l’AMO en faveur des non adhérents, la précarité de l’emploi et de la cherté de la vie. A en croire M. Kébé, le syndicat est prêt à se battre jusqu’à l’aboutissement totale de ses revendications.
Youssouf Z Kéïta
Boubacar Sidiki Traoré