Commerçants-gouvernement : Une entente précaire

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Après trois semaines de bras de fer et d’âpres tractations, restées vaines, pour arracher aux autorités financières une clause transitoire de trois mois suite à leur décision d’appliquer les mesures de surtaxes des marchandises mal déclarées, au taux de 30%, les opérateurs économiques ont enterré la hache de guerre. Au cours d’une rencontre le lundi 25 août 2014, le ministre des Finances n’a eu d’autre choix que de reculer devant leur grogne en décidant de leur accorder une atténuation temporairement de la mesure et consent à ramener momentanément les taxes en question à 10% au lieu de 30%.

 

Face cette proposition du ministre, les commerçants ne décolèrent toujours pas. Ils jugent trop court le délai d’application de la nouvelle mesure qui arrive à terme dans moins de 15 jours et maintiennent leur menace d’aller en grève. Car de sources proches du dossier, les discussions achoppent toujours sur la durée de la nouvelle mesure consensuelle entre les deux parties.

Après moult tentatives échouées pour amener le ministre des Finances sur la table de négociations, la menace des commerçants d’aller en grève a fait un effet. Car, le ministre a décidé de mettre de l’eau dans son vin en acceptant de les rencontrer le lundi 25 août 2014. Au cours de cette rencontre, les parties qui se regardaient en chiens de faïences depuis trois semaines ont décidé d’enterrer temporairement leur hache de guerre au terme de discussions houleuses. Car de sources concordantes, le ministre est resté campé sur sa position jusqu’à la dernière minute avant de jeter l’éponge face à la détermination des braves commerçants restés catégoriques tout au long des pourparlers. Au terme de ces négociations, les parties sont tombées d’accord finalement sur l’atténuation temporaire de l’application de la mesure.

Selon le président du syndicat des commerçants détaillants du Mali, Cheick Oumar Sacko, c’est le temps accordé (deux semaines) qui est trop court, et c’est ce qui alimente les débats entre les deux parties. A l’en croire, les autorités financières ont accordé un délai de grâce d’un ‘’mois douanier’’ qui arrive à terme la deuxième semaine du mois prochain. Selon Cheick Oumar Sacko, ce délai paraît aujourd’hui dérisoire aux yeux des opérateurs économiques qui revendiquent aujourd’hui trois mois pour faire face à la mesure. « Il y a toujours des tiraillements sur ce point qui continue à creuser le fossé entre le gouvernement et les opérateurs économiques », indique-t-il. Avant de réaffirmer que les commerçants ne seront pas en mesure de payer les 30% demandés par le gouvernement après deux semaines. « La mesure a causé un énorme manque à gagner chez les commerçants dont certaines marchandises se sont dépréciées au bout de trois semaines, exposées aux intempéries ».

                                                           Youssouf Z KEITA

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