26 mars 1991-26 mars 2015. Cela fait aujourd’hui 24 ans qu’a eu lieu la grande révolution ayant conduit à la chute du régime dictatorial et à l’arrestation du général Moussa Traoré. Depuis, selon le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, il existe beaucoup de points d’ombre que des explications contribueront à éclaircir. D’où l’UNTM, dira-t-il, a fait appel aux acteurs directs dudit évènement dont des syndicalistes pour s’exprimer et fournir d’amples informations à l’opinion nationale sur ce soulèvement populaire qui a coûté la vie à plusieurs centaines de Maliens. Il s’agissait ainsi pour les responsables de l’UNTM, à travers cette conférence-débat, de jeter un regard rétrospectif et d’évoquer l’apport et le rôle combien inestimables, que la centrale a tenus dans l’avènement de la démocratie au Mali. Pour lequel beaucoup de syndicalistes ont subi des brimades. Si certains ont été emprisonnés, d’autres se sont vus malmenés et torturés. Il était donc opportun pour les anciens syndicalistes de faire un bref aperçu sur l’historique de cette centrale qui a, au fil des années connu diverses appellations. Créée à partir de 1946 sous l’appellation de ” l’Union nationale des travailleurs du Soudan ” au sein de laquelle étaient affiliées toutes les centrales syndicales, selon le conférencier Ahmed Sidibé, c’est en 1963 que la plus grande centrale syndicale du Mali est devenue ” l’Union nationale des travailleurs du Mali ” connue sous le signe ” UNTM “.
Selon Ahmed Sidibé, contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de gens, le rôle et la place des syndicats dans l’histoire politico-sociale de notre pays n’a pas commencé le 26 mars. A part une courte période caractérisée par des contestations sur le chantier, les syndicats au Mali sont toujours restés aux côtés du peuple. Et ce, depuis 1932 où il n’avait que le syndicat des cheminots et celui des postes et télécommunication. Selon l’orateur, l’UNTM n’a jamais été obsédée par d’autre fin que celle de la défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs. Elle a, de tout temps, été à l’avant-garde de la résolution des problèmes de portée et d’envergure nationales.
Selon Aly Niane, l’UNTM est un syndicat révolutionnaire qui lie la lutte politique à la lutte économique. Elle a toujours participé à la gestion des affaires politiques. Son engagement et sa lutte ont contribué à l’avènement du multipartisme, à l’adoption du code de mariage qui favorisera l’émancipation des femmes. Elle aura été la première à se battre pour que le Mali possède sa propre monnaie. ” On est pas resté les bras croisés. On s’est mêlé de tout pour que le Mali puisse aller de l’avant ” a déclaré M.Niane.
Parlant des évènements du 26 mars 1991, les conférenciers diront que c’est à la suite de la décision prise par l’UNTM générale d’observer une grève illimitée jusqu’au départ du général Moussa Traoré du pouvoir que les autres groupements et associations ont commencé à réfléchir sur les voies et moyens pouvant mettre fin au régime dictatorial. ” Nous sommes les faiseurs d’histoire dans ce pays. S’ils ont pu accéder aux postes de responsabilités, c’est parce que c’est nous qui avons accepté de nous battre et à visage découvert. Nous avons été trahis et nous nous sommes trahis ” a ajouté Issiaka Traoré.
Ramata S.Kéita