Commémoration de la journée du 1er mai : Le secrétaire général de la CSTM charge le gouvernement et interpelle la classe politique

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A l’occasion de la commémoration de la journée internationale du travail célébrée le 1er mai de chaque année, le secrétaire général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), Hamadoun Amion Guindo, en abordant toutes les préoccupations du moment, a chargé le gouvernement pour le non respect de ses engagements et interpellé la classe politique pour veiller à une bonne tenue des élections de 2012 afin d’éviter des aventures inutiles à notre pays.

C’est sur la « Promenade des Angevins », à Bagadadji, que la CSTM a célébré la journée internationale du travail. Placé sous le thème du « Pacte national pour l’emploi : défis du travail décent face à l’emploi des jeunes et des femmes dans l’économie informelle », ce 1er mai a été marqué par des défilés de tous les syndicats affiliés à la CSTM et la présence des membres du gouvernement. Selon le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, le choix de cette thématique n’est pas fortuit, car il traduit la foi et la détermination de leur centrale, face à la crise planétaire de l’emploi, à aller résolument vers la mise en œuvre des quatre piliers du travail décent : à savoir, le respect des principes et droits fondamentaux au travail, la création d’emplois, la protection sociale et le dialogue social.

Conscient de toutes les difficultés que rencontre la CSTM dans sa lutte, le secrétaire général, Hamadoun Amion, a prévenu les pouvoirs publics que la centrale ne fléchira pas dans sa mission et ira jusqu’au bout de sa logique philosophique de lutte syndicale. Ce combat syndical contre l’injustice à tous points de vue, le secrétaire général a assuré que cela prendra le temps qu’il faudra, mais la CSTM le mènera à bon port par des actions concertées et continues de dénonciation des violations des droits par les autorités et les pouvoirs publics. Il s’est également insurgé contre les mauvaises pratiques du gouvernement. A propos du non respect des engagements, la centrale critique ce mauvais comportement de nos gouvernements et pouvoirs publics dans le cadre des accords signés avec les partenaires sociaux, notamment la CSTM, pour résoudre les problèmes de la crise alimentaire, de la cherté de vie, de la pauvreté exacerbée et aggravée par la crise planétaire de l’emploi. Cette violation des engagements demeure la source de la presque totalité de tous les conflits de travail dans notre pays, a déclaré Hamadoun Amion.

Abordant le sujet de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) qui est aujourd’hui au cœur de la discorde entre le gouvernement et le collectif des syndicats constitué de la CSTM -à savoir la Coordination des Syndicats de l’Enseignement Secondaire (COSES), le Syndicat Libre des Travailleurs des Affaires Etrangères (SYLTAE) et la Section Syndicale de la Police Nationale (SPN)-, Hamadoun Amion Guindo a déclaré : « Nous ne sommes pas contre l’Assurance maladie obligatoire dans son principe ; mais nous rejetons cette procédure hâtive et précipitée qui ne nous donne aucune assurance.
En revanche, la CSTM se pose un certain nombre de questions quant à la mise en application de cette AMO. Avec quel personnel, quel plateau technique, quelle pharmacie et quel laboratoire l’AMO fera actuellement la prise en charge réelle des cotisants ? Quelle est la garantie de transparence de la gestion des fonds, quand on sait que plus d’un milliard a été gaspillé dès le premier mois de retenue pour l’achat d’un serveur s’interroge Hamadoun Amion Guindo? En attendant, la CSTM et les syndicats affiliés ont besoin d’être rassurés dans les prestations de qualité et la gestion des fonds et prennent acte de la volonté exprimée du gouvernement le 20 avril 2011 de prendre toutes les mesures pour respecter le choix de ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de l’AMO », a souligné le secrétaire général de la CSTM.

S’agissant de l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique, Hamadoun Amion Guindo a fait savoir que cette problématique demeure une des pierres d’achoppement entre leur centrale et les pouvoirs publics. Le secrétaire général et ses camarades exigent donc l’intégration de tous les enseignants contractuels à la seule fonction publique, conformément à la recommandation faite par le Forum national sur l’Education tenue en 2008.

Concernant la question de discrimination et l’exclusion, le secrétaire général Hamadoun Amion Guindo a rappelé que voilà bientôt 13 ans que la CSTM est victime de traitement différencié et discriminatoire de la part des hautes autorités du pays. Face à la volonté réaffirmée du gouvernement d’exclure la CSTM de toutes les institutions et organisations tripartites, son secrétaire général tient bon et déclare qu’ils ne baisseront pas les bras et que la lutte se poursuivra jusqu’à entière satisfaction.
Pour l’organisation des élections professionnelles qui fait d’ailleurs partie des points essentiels de ses cahiers de doléances de 2004 et 2007, la CSTM mène une bataille afin de régler définitivement cette brûlante question de représentation et de représentativité syndicales. Au sujet des élections politiques libres et transparentes en 2012, la CSTM se montre inquiète, car selon Hamadoun Amion, toute attitude tendant à retarder l’établissement du fichier électoral sera interprétée comme une volonté délibérément préméditée de prolongation du mandat qui ne saurait prospérer. Par la même occasion, le secrétaire général a lancé un appel pressant à la classe politique, à la société civile, aux ordres religieux et à la communauté internationale pour veiller à une bonne tenue des élections de 2012.

En ce qui concerne la réforme constitutionnelle, le secrétaire général de la CSTM a demandé qu’il faille laisser le soin aux prochaines autorités bénéficiant de plus de légitimité, de temps et de confiance pour engager le débat et le processus de cette révision si elle était encore jugée opportune, avant de préciser que ce n’est pas une question d’amour propre, mais de réalisme et de gestion du temps. « Nous demandons avec insistance la suspension du projet de réforme constitutionnelle pour qu’il ne serve pas d’alibi au retard de l’élaboration du fichier électoral et la non tenue des élections politiques aux dates constitutionnelles », a-t-il poursuivi.

En prélude à la commémoration de cette journée du 1er mai, le collectif des syndicats (CSTM, COSES, SYLTAE, SPN) a animé une conférence de presse le samedi 30 avril au siège de la CSTM en présence des différents secrétaires généraux des syndicats. Pour les organisateurs, il s’agissait de restituer les activités réalisées et de faire le point des activités que la CSTM compte organiser. Ils ont profité de cette rencontre avec les médias pour annoncer des activités prévues dans le combat contre l’AMO, dont une demi journée de mouvement sur tout le territoire national. Ils ont également mis cette rencontre à profit pour procéder au lancement de la liste des non adhérents à l’Assurance maladie obligatoire qui sera mise à la disposition de tous les cotisants en activité ou à la retraite.
Par Zakariyaou Fomba

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