Le 1er mai de chaque année est consacré, fête du travail. L’évènement a été célébré par l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) à travers un défilé sur le boulevard de l’indépendance. C’était sous la présidence du Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Me Abdoul Wahab Berthé, du secrétaire général de l’UNTM, M. Siaka Diakité, et de plusieurs membres du gouvernement.
Cette célébration qui est à son 48ème anniversaire est une occasion pour les travailleurs du monde entier de dresser leurs bilans et de rendre hommage aux travailleurs morts sur la brèche, le 1er mai 1886 à Chicago. Placé sous le signe de la protection sociale des travailleurs et de l’ensemble de la population, le 1er mai 2011 intervient après la célébration du cinquantenaire de l’accession à l’indépendance de notre pays.
Le secrétaire général de l’UNTM, M. Siaka Diakité, a profité pour dresser le bilan de l’action de la centrale syndicale.
Sur le plan des revendications, depuis 2007, un cahier de revendications dont certains points cruciaux connaissent un enlisement avait été soumis au gouvernement et au Conseil National du Patronat du Mali. Après un exercice habile de haute portée pédagogique pour éclairer ces points, Siaka Diakité explique qu’ils ne comprennent pas le silence du gouvernement et du Patronat. « Parfois nous sommes surpris de constater que les réponses attendues vont dans un sens contraire à nos attentes » a ajouté le secrétaire général de l’UNTM. Il avertit que l’UNTM et le gouvernement ont grand intérêt à éviter un bras de fer évitable.
Concernant l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), Siaka Diakité regrette les manifestations d’hostilité contre l’AMO et explique que l’AMO est l’un des points de revendications de l’UNTM qui d’après lui a été adopté de manière tripartite (Gouvernement-Patronat-Travailleurs) au terme d’un dialogue social conduit à son terme.
La convention 102 de l’Organisation Internationale du Travail nous engage et nous ne pouvons laisser le soin aux forces du marché de régler une question aussi vitale a déclaré Siaka Diakité, secrétaire général de l’UNTM.
Sur le plan du développement, le secrétaire général émet des inquiétudes. Le niveau actuel des ressources humaines est préoccupant. C’est pourquoi, dit-il, nous devons accorder au système éducatif, une plus grande considération si nous voulons entrer dans le cercle vicieux des nations émergentes.
Quant à la flambée des prix des denrées de première nécessité, Siaka Diakité propose de revoir le mécanisme de fonctionnement du Conseil National des prix afin de protéger le faible pouvoir d’achat des populations.
L’activité industrielle est primordiale pour assurer son développement économique d’un pays. Pour relever ce défi, l’UNTM propose l’organisation d’un forum national sur l’industrialisation du Mali. Un impératif national qui doit stimuler la pugnacité des opérateurs économiques, car dit-il le Mali ne peut longtemps demeurer un marché pour les autres, il doit prendre sa part de marché chez les autres.
S’agissant des élections générales de 2012, l’UNTM à travers son secrétaire général, encourage le gouvernement à prendre d’ores et déjà les dispositions y afférentes, à travers notamment un fichier électoral performant et publié à temps.
La crise actuelle dans le monde arabe notamment en Libye a aussi retenu l’attention du premier responsable de l’UNTM. L’Union Africaine doit se ressaisir impérativement en s’organisant autrement et en parlant d’une voie unique.
Après ce long discours, les 13 syndicats nationaux et leurs associations affiliées ont défilé au rythme de la fanfare nationale devant un public venu nombreux à cet évènement.
Daouda T. KONATE
Défilé du 1er mai sur le Boulevard de l’Indépendance
L’AMO a failli gâter la fête !
Des éléments mal intentionnés de la police, après avoir défilé avec une banderole au slogan anti AMO, ont tenté d’empêcher le syndicat national de la santé et de l’action sociale (SNS-AS) de défiler comme il se doit avec cette fois-ci une banderole pour l’AMO. L’incident a bien eu lieu devant les ministres de la sécurité intérieure et de la protection civile, le Gal. Sadio Gassama et de plusieurs autres ministres du Gouvernement.
Sur la banderole d’une des Associations affiliées à la SNS-AS, on pouvait lire : «Notre activité professionnelle comporte des risques, l’AMO constitue un espoir pour les travailleurs du Bâtiment». C’est justement ce slogan favorable à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) qui a irrité les policiers. Ainsi, donc après avoir défié l’UNTM favorable à l’AMO, en défilant avec un slogan accrocheur « NON à l’AMO » certains éléments ont tenté de déchirer la banderole de la section Bâtiment du SNS-AS pour se faire entendre. Mais, très vite les choses sont rentrées dans l’ordre grâce à la compréhension des uns et des autres et le défilé s’est poursuivi normalement.
Un incident malheureux devant les hautes autorités de la République qui confirme le malaise au sein d’une large partie de la population au sujet de ce régime social élaboré par le gouvernement pour assurer la santé pour tous les travailleurs.
On se rappelle, il y a quelques semaines, l’AMO a fait l’objet d’une grande manifestation de contestation. Et parmi les contestateurs, figure la police nationale qui est totalement opposée à l’application de l’AMO qu’elle juge entachée de beaucoup de zones d’ombre.
Cette action désespérée de la part de certains éléments de la police nationale interpelle une fois de plus le gouvernement à prendre ses responsabilités afin que l’AMO ne soit pas une source de déstabilisation de notre cher Mali.
D.T. KONATE