Le Mali a célébré vendredi dernier le 1er mai, la fête internationale du travail. A cette occasion, l‘Union nationale des travailleurs du Mali a organisé un défilé sur le boulevard de l’indépendance. La cérémonie s’est déroulée en présence des Ministres Madame Diarra Raky Talla, Zahabi Ould Sidi Mohamed et Maitre Moutaga Tall. A ceux-là s’ajoutent des anciens dirigeants de l’Untm pour magnifier la traditionnelle cérémonie. Cette fête intervient au moment où les conditions du travailleur malien ont connu des améliorations, même si tout n’est pas rose.
Malgré cette période de canicule, des centaines de personnes se sont déplacées pour participer à la manifestation. Camions et militants syndicalistes avaient du mal à occuper le boulevard de l’indépendance qui a drainé du monde.
Après avoir rappelé le contexte historique du 1er Mai, le secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé, reconnait que les négociations avec le gouvernement en 2014, ont abouti. Mais qu’à cela ne tienne, il dira que toutes ces mesures se révèlent d’une insuffisance déconcertante. Car, par rapport au coût de la vie, ces acquis sont insuffisants à réduire la précarité des travailleurs et même des populations. D’où forcément d’autres initiatives, voire le dépôt de nouvelles revendications.
Abordant la question de l’unité nationale, Yacouba Katilé dira que la fête du 1er Mai donne l’occasion à l’Untm d’exiger une pratique de bonne gouvernance, de démocratie, de respect des droits et libertés grâce à un nouveau contrat politique rendu nécessaire par la crise du Nord. Selon lui, nul besoin pour l’Untm de rentrer dans le débat des responsabilités, des culpabilités, qui chiffonnera davantage les rapports citoyens et patriotiques. Il s’agit plutôt d’envisager l’avenir à l’aune de nouveaux instruments imprégnés de nos valeurs de civilisation, de notre authenticité. Il s’agit de nouer le dialogue pour redéfinir de façon durable le Mali, la Nation.
« Sous l’impulsion conjuguée du Président de la République, du Chef de l’Opposition, la tenue d’un dialogue inclusif est nécessaire, incontournable pour que notre peuple s’approprie de la crise du Nord et lui trouve des solutions imbibées de nos valeurs de civilisation : esprit de pardon, amour inflexible du pays, de son peuple, engagement de leur bâtir un avenir radieux. Ce cadre permet de consolider les maigres réalisations accomplies depuis 1992. Mais sont-elles à la dimension des aspirations de grandeur du peuple ? De leur consolidation s’ouvriront les voies de réalisation du grand Mali», sollicite Katilé.
Ibrahim M.GUEYE
CELEBRATION DE LA FETE DU TRAVAIL
Cstm, CMT et Cdtm prônent l’unité dans l’action syndicale
Pour ce 1er Mai 2015, journée internationale du travail, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (Cstm), la Confédération Malienne du Travail(CMT) et la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali (Cdtm) ont décidé de faire Front commun pour un défilé-parade unitaire placé sous le signe de la Gouvernance-justice et paix. C’était à la place de la promenade des Angevins.
Le défilé s’est déroulé en présence de trois membres du gouvernement: Mahamadou Diarra, ministre de la justice et des Droits de l’homme, Mamadou Hachim Koumaré, ministre de l’équipement et des transports, Mamadou Gaoussou Diarra, ministre de la promotion des investissements et du secteur privé et plusieurs personnalités notamment, la secrétaire générale de la CMT, Madame Kamaté Kadiatou Touré et Madame Sidibé Dédéou Ousmane, secrétaire générale de la Cdtm.
C’est un défilé parade des quarante syndicats affiliés à la Cstm, la CMT et la Cdtm qui a donné le ton des festivités. Ils étaient enseignants, transporteurs, médecins, commerçants, miniers…, ces travailleurs de l’Etat et du Secteur privé, ont magnifié cette cérémonie à travers des démonstrations de leur savoir-faire et des messages produits sur des banderoles et des pancartes. Pour le secrétaire général de la Cstm, Hammadoun Amion Guindo, parlant au nom des 3 syndicats, cette union est une décision de grande portée syndicale afin de mener une synergie d’action. « Notre ambition est grande, c’est celle d’aller à une plateforme commune à partir de laquelle nous nous engagerons à échanger, à débattre et à mener si possible des actions communes. » Pour ce faire, il faut relever les défis ensemble, poursuit Hammadoun A Guindo, qui sont entre autres : la tenue des élections professionnelles de cette année ; la lutte contre les licenciements massifs et abusifs dans les sociétés minières et de sécurité ; l’intégration de tous les enseignants dans la seule fonction publique de l’Etat ; la relecture des conventions collectives (enseignement catholique, mines, transport, commerce, bâtiment, métallurgie, industrie alimentaire et textile, micro finance) ;l’accompagnement des fonctionnaires partants à la retraite avec au moins trois (3) mois de salaire brut ; le relèvement du niveau des pensions ; la cherté de vie ; l’insécurité ; l’ouverture de la protection sociale au secteur informel. Il n’a pas manqué non plus d’évoquer certains maux qui sapent notre société à savoir : la corruption, l’insécurité, la cherté de la vie qui, selon lui, sont dues aux carences de l’Etat.
Quant au ministre de la justice, Mamadou Diarra, représentant du Premier ministre, il a félicité le mouvement syndical qui, dit-il, est aujourd’hui arrivé à un carrefour. Il juge le discours du secrétaire général critique mais prospectif. Le ministre a par ailleurs invité tous les syndicats à un partenariat dynamique et fécond, gagnant-gagnant pour trouver ensemble des solutions idoines avec le gouvernement.
Sur les pancartes et autres banderoles, on pouvait lire des messages pour le retour de la paix et de la sécurité, mais surtout de la réconciliation nationale et l’égalité entre les Maliens.
Moussa Mallé SISSOKO