16 mois d’arriérés de salaire, licenciements abusifs de personnel, manque d’investissement dans la société, etc., les travailleurs de la Base pour l’équipement des transports routiers du Mali (Betram-SA) vivent un véritable calvaire à l’issue incertaine, tant ils ont exploré toutes les démarches de médiation afin de ramener le Groupe Simaga, principal actionnaire, au respect des clauses de la privatisation.
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Rien ne va plus entre les travailleurs de la Betram-SA et leur associé, le Groupe Simaga. Une crise aigue règne présentement au sein de la société et interpelle d’urgence les plus hautes autorités du pays sur le contrôle de la mise en œuvre du cahier des charges de privatisation. Créée en 1975 par l’Etat malien avec l’appui de la République Fédérale d’Allemagne pour servir d’appui logistique à l’activité de transport routier, la Betram a été cédée en juillet 1993 à 600 millions de F Cfa au Groupe Simaga associé au groupement d’intérêt économique (GIE) constitué par les travailleurs de la société avec respectivement 95 % et 5 % des actions.
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De 1994 à nos jours, une série de crises et de méfiance s’est installée au sein de la société et s’amplifie d’année en année. C’est surtout le désintérêt du Groupe Simaga dans l’investissement et sa gestion peu orthodoxe de la société, la violation des clauses de cession dans la gestion du personnel, les multiples mois d’arriérés de salaire, le licenciement de près d’une vingtaine de personnes dont des délégués syndicaux qui sont les principales causes de discorde entre le GIE des travailleurs et le Groupe Simaga. En effet, le syndicat des travailleurs a initié, discrètement, une démarche de sollicitation et de médiation afin de trouver une issue heureuse à la situation. C’est dans ce cadre que l’AMUPI, l’UNTM, les ministères de l’Emploi, de l’Industrie des investissements, la Primature, l’Assemblée nationale, très récemment le médiateur de la république et même la présidence de la République ont été sollicités pour arbitrer. Mais en vain.
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Selon des responsables du syndicat dirigé par Samba Lam, l’objectif de Simaga est d’étouffer la société afin que les travailleurs démissionnent de l’entreprise. A cet effet, l’entreprise, avec ses sept hectares sis à Sogoniko au bord de l’avenue de l’OUA, sera unipersonnelle. «M. Simaga n’est intéressé que par l’immobilier de l’entreprise. Telle n’est pas notre souhait ; nous avons lié notre vie à celle de l’entreprise», indiquaient les travailleurs dans une correspondance adressée à l’assemblée nationale en 2005.
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Aujourd’hui, les travailleurs ne fondent aucun espoir sur la promotion de l’entreprise sous la direction du Groupe Simaga. Un responsable du syndicat, Moussa Sissoko, a insisté, au cours d’un entretien qu’il nous a accordé le 29 octobre dernier, qu’il “est très peu probable de procéder à la relance des activités de la Betram-SA dans la situation actuelle”. Avant d’ajouter : «le combat est d’appliquer les clauses résolutoires de la convention Etat/Simaga ou d’aller vers une séparation des associés».
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En fait, ce sont plusieurs dizaines de chefs de famille qui sont au bord du chômage tant le calvaire s’intensifie de jour en jour.
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L’indifférence du Groupe Simaga dans la gestion de la crise qui perdure laisse croire à la thèse d’asphyxie de la société afin s’acquérir des biens immobiliers. Pourtant, les clauses de l’acte de vente de la société précisent qu’au «cas où l’acquéreur [NDLR : le groupe Simaga] serait dans l’impossibilité de respecter le calendrier de réalisation des investissements, le vendeur [donc l’Etat] peut, un mois après la note écrite à travers une lettre recommandée avec accusé de réception ou après un ordre de paiement notifié par un huissier resté infructueux, se prévaloir d’office et sans aucune autre formalité de la résolution de la présente, le tout conformément aux conditions évoquées dans l’article 1656 du code civil». En clair, le strict respect du cahier de charges et du planning des investissements était l’une des conditions imposées aux repreneurs.
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La convention constituait pour le personnel une garantie pour leurs emplois et le maintien de l’objet social de l’entreprise. Aujourd’hui, la déception est grande. Après une série de grèves et de sit-in, un marathon judiciaire est engagé entre les partenaires, qui se regardent désormais en chiens de faïence. Aujourd’hui, 5 novembre 2007, le tribunal du travail doit statuer sur le cas Betram pour édifier les protaginistes.
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Seydou Coulibaly
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Rien ne va plus entre les travailleurs de la Betram-SA et leur associé, le Groupe Simaga. Une crise aigue règne présentement au sein de la société et interpelle d’urgence les plus hautes autorités du pays sur le contrôle de la mise en œuvre du cahier des charges de privatisation. Créée en 1975 par l’Etat malien avec l’appui de la République Fédérale d’Allemagne pour servir d’appui logistique à l’activité de transport routier, la Betram a été cédée en juillet 1993 à 600 millions de F Cfa au Groupe Simaga associé au groupement d’intérêt économique (GIE) constitué par les travailleurs de la société avec respectivement 95 % et 5 % des actions.
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De 1994 à nos jours, une série de crises et de méfiance s’est installée au sein de la société et s’amplifie d’année en année. C’est surtout le désintérêt du Groupe Simaga dans l’investissement et sa gestion peu orthodoxe de la société, la violation des clauses de cession dans la gestion du personnel, les multiples mois d’arriérés de salaire, le licenciement de près d’une vingtaine de personnes dont des délégués syndicaux qui sont les principales causes de discorde entre le GIE des travailleurs et le Groupe Simaga. En effet, le syndicat des travailleurs a initié, discrètement, une démarche de sollicitation et de médiation afin de trouver une issue heureuse à la situation. C’est dans ce cadre que l’AMUPI, l’UNTM, les ministères de l’Emploi, de l’Industrie des investissements, la Primature, l’Assemblée nationale, très récemment le médiateur de la république et même la présidence de la République ont été sollicités pour arbitrer. Mais en vain.
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Selon des responsables du syndicat dirigé par Samba Lam, l’objectif de Simaga est d’étouffer la société afin que les travailleurs démissionnent de l’entreprise. A cet effet, l’entreprise, avec ses sept hectares sis à Sogoniko au bord de l’avenue de l’OUA, sera unipersonnelle. «M. Simaga n’est intéressé que par l’immobilier de l’entreprise. Telle n’est pas notre souhait ; nous avons lié notre vie à celle de l’entreprise», indiquaient les travailleurs dans une correspondance adressée à l’assemblée nationale en 2005.
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Aujourd’hui, les travailleurs ne fondent aucun espoir sur la promotion de l’entreprise sous la direction du Groupe Simaga. Un responsable du syndicat, Moussa Sissoko, a insisté, au cours d’un entretien qu’il nous a accordé le 29 octobre dernier, qu’il “est très peu probable de procéder à la relance des activités de la Betram-SA dans la situation actuelle”. Avant d’ajouter : «le combat est d’appliquer les clauses résolutoires de la convention Etat/Simaga ou d’aller vers une séparation des associés».
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En fait, ce sont plusieurs dizaines de chefs de famille qui sont au bord du chômage tant le calvaire s’intensifie de jour en jour.
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L’indifférence du Groupe Simaga dans la gestion de la crise qui perdure laisse croire à la thèse d’asphyxie de la société afin s’acquérir des biens immobiliers. Pourtant, les clauses de l’acte de vente de la société précisent qu’au «cas où l’acquéreur [NDLR : le groupe Simaga] serait dans l’impossibilité de respecter le calendrier de réalisation des investissements, le vendeur [donc l’Etat] peut, un mois après la note écrite à travers une lettre recommandée avec accusé de réception ou après un ordre de paiement notifié par un huissier resté infructueux, se prévaloir d’office et sans aucune autre formalité de la résolution de la présente, le tout conformément aux conditions évoquées dans l’article 1656 du code civil». En clair, le strict respect du cahier de charges et du planning des investissements était l’une des conditions imposées aux repreneurs.
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La convention constituait pour le personnel une garantie pour leurs emplois et le maintien de l’objet social de l’entreprise. Aujourd’hui, la déception est grande. Après une série de grèves et de sit-in, un marathon judiciaire est engagé entre les partenaires, qui se regardent désormais en chiens de faïence. Aujourd’hui, 5 novembre 2007, le tribunal du travail doit statuer sur le cas Betram pour édifier les protaginistes.
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