Tombé en disgrâce depuis les dernières assises de sa section syndicale (Syntade) et de la centrale syndicale (Untm), le Secrétaire général déchu de l’ANPE est en rupture manifeste avec les règles du code de travail et continue de défier les directives des plus hautes instances du monde syndical malien.
En atteste le sit-in organisé, la semaine dernière, suivi d’un préavis de grève porté par une fronde d’autant plus restreinte que ses revendications rame à contre-courant de la représentation syndicale légitime de l’ANPE. Ni retard, ni dysfonctionnement, soutient en effet le comité syndical officiellement reconnu en indiquant au passage que leur Agence n’accuse aucun retard de paiement. «Ce sont des incitations à la révolte que le personnel mûr et très professionnel de l’ANPE, de même que son syndicat, ne sauraient tolérer ni cautionnées», a ainsi confié un responsable du bureau dirigé par Drissa SIdibé, en réfutant du même coup tout préavis de grève émanant des instances syndicales légalement installées. Autant d’affirmations qui corroborent le contenu d’un courrier parvenu à la tutelle où Drissa SIdibé, le seul et unique Secrétaire général reconnu de l’Agence , s’est personnellement chargé de battre en brèche les allégations et dénonciations faites «au nom et pour les seuls intérêts de Keffing Kanté. Faut-il ajouter que ce dernier ne représente plus le personnel au Conseil d’administration de l’Anpe, son décret pour ce faire ayant été abrogé au profit de son successeur Drissa SIdibé.
En définitive, la fronde entretenue envers et contre la volonté du personnel d’exécution – ainsi que des responsables des structures – est d’autant moins suivie qu’elle est dénuée de motivations soutenables et jure manifestement avec les principes de la saine collaboration entre employeur et employés, estime le directoire de l’ANPE. Et d’appeler les frondeurs à l’observance de leur devoir de respect envers les actes administratifs en rejoignant leurs nouveaux postes d’affectation, sous peine de sanctions ultimes pour insubordination. Une atteinte à la liberté syndicale ? Approchés par nos soins à ce sujet, le directoire de l’ANPE se défend de tout arbitraire ou entrave quelconque à la liberté syndicale. Il ressent en revanche tel un devoir la préservation de l’ordre interne et du climat de quiétude auxquels la structure doit son bon fonctionnement ainsi que les prouesses engrangées depuis 3 ans qu’elle est conduite par le DG Ag Nock. Toutes choses qui, aux yeux de la Direction générale, n’est point envisageable sans la symphonie adéquate entre le comité syndical de l’ANPE et la centrale syndicale. Or, il se trouve qu’en vertu des directives et instances appropriées de cette dernière, de l’Untm en l’occurrence, Kefing Kanté ne jouit plus du privilège d’inamovibilité administrative dont il semble se prévaloir. En clair, comme le prévoient les conventions internationales et autres textes nationaux, le décret l’ayant désigné comme représentant du personnel au sein du Conseil d’administration de l’ANPE est caduc depuis sa suspension et sa radiation du syndicat par l’Untm, a confié un collaborateur du DG, allusion faite à son refus de se soumettre aux mesures administratives.
Au fait, il est reproché à l’intéressé, depuis sa révocation et une mesure de mutation, de réagir en organisant la résistance avec une poignée de travailleurs se trouvant dans le même cas. Une sorte de rébellion est ainsi instaurée au sein de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi, qui consiste à défier l’administration par des actes répréhensibles soumis comme tels à l’arbitrage des services compétents de la législation du travail. En attendant le verdict, la fronde animée et entretenue par Kefing Kanté s’en donne à cœur-joie et semble chercher refuge dans la protestation syndicale sur fond de dénonciations d’atteinte à l’accord d’établissement Anpe-Personnel. Des revendications tirées par les cheveux, juge le directoire, en défendant qu’aucun avantage dudit accord d’établissement n’est lésé et n’a jamais été compromis. Pas plus que l’Agence n’enregistre le moindre retard de paiement que la fronde brandit pour drainer foule mais sans succès apparent.
A KEITA