Il s’agissait pour la première centrale syndicale du pays qui aura joué un rôle prépondérant dans l’avènement de la démocratie de marquer un devoir de mémoire mais aussi, d’évaluer le chemin parcouru après 24 ans d’exercice par notre pays. L’actuel secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, a affirmé toute sa fierté pour le combat mené au prix du sacrifice humain par l’UNTM bien avant l’indépendance du Mali jusqu’à nos jours dans l’avènement de la démocratie au Mali et le respect des droits.
La journée a été très riche en témoignages et en contributions. En effet, pour répondre aux interrogations posées par le thème de la commémoration, la centrale syndicale a fait recours aux anciennes figures de la révolution comme Issé Doucouré, ancien secrétaire général de l’UNTM, Aly Niane, Ahmed Sidibé et Issiaka Traoré, tous anciens responsables de la centrale syndicale pour exposer au public la place de l’UNTM dans le combat démocratique. Mais aussi, ce qui n’a pas pu marcher dans l’exercice démocratique par les dirigeants de l’ère démocratique.
Les conférenciers qui sont tous des vrais acteurs de la révolution de mars 1991 ont mis l’accent, tour à tour, sur le rôle éminemment joué par la centrale syndicale de l’indépendance à nos jours, mais aussi, ils ont profité de l’occasion pour dénoncer quelques tares de l’exercice démocratique, dont la corruption, la mauvaise gouvernance et bien d’autres. Ceux-ci n’ont pas manqué à inviter la direction actuelle de l’UNTM à maintenir le cap en poursuivant la lutte pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maliens ; à travailler dans l’union ; et à ne pas négliger la formation des syndicalistes.
En faisant la genèse du syndicalisme au Mali de 1946 jusqu’à 1963, le doyen Ahmed Sidibé a affirmé avec fierté que l’UNTM a toujours été un syndicat révolutionnaire pour la réalisation des intérêts moraux et matériels des travailleurs, un syndicat qui lie la lutte politique à la lutte économique. Quant au doyen, Aly Niane, il a fait un rappel sur la création de la fédération du Mali le 20 juin 1960 puis son éclatement en août 1960. En revenant sur les actions du syndicat, celui-ci dira que l’UNTM s’était véritablement mêlée à la gestion politique et économique. Toutes choses qui ont permis à notre pays à atteindre des acquis. Elle a toujours participé à la gestion des affaires politiques. Son engagement et sa lutte ont contribué à l’avènement du multipartisme, à l’adoption du code de mariage qui favorisera l’émancipation des femmes. Elle aura été la première à se battre pour que le Mali possède sa propre monnaie. « Parfois le secrétaire général de l’UNTM était le conseiller technique d’un département ministériel pour maintenir le cap entre le gouvernement et les travailleurs », a-t-il témoigné.
Daniel KOURIBA
