Vers les États-Unis d''Afrique : Le chemin est encore long

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Le centre international de conférence de Bamako a accueilli vendredi, une conférence-débat sur le thème : "les États-Unis d”Afrique". Initiée par le club Ahmed Sekou Touré, la manifestation survenait dans le cadre de la deuxième édition de la semaine consacrée au leader guinéen.

Les échanges ont eu lieu en présence de la veuve du président guinéen, Hadja André Touré, ainsi que de nombreux panafricanistes.

Le conférencier Modibo Diakité a rappelé que l”objectif majeur du club Ahmed Sekou Touré est la vulgarisation des idéaux panafricanistes et de l”engagement de l”ex-président guinéen en faveur d”une Afrique libre du joug colonial. Il a expliqué les circonstances historiques de la création du mouvement panafricaniste et de la naissance de l”idée de l”unité africaine dans la diaspora africaine en Amérique. Cette idée motrice majeure a mobilisé durant plus d”un siècle les élites des peuples noirs aussi bien à l”intérieur qu”à l”extérieur du continent et s”est façonnée à travers l”apport de précurseurs du mouvement comme Williams Dubois, Marcus Garvey, Jomo Kenyatta et Kwamé N”krumah, dans les différents congrès panafricains.

Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, a souligné Modibo Diakité, le panafricanisme entre dans une seconde phase avec une offensive anti-coloniale qui culminera avec la création de l”OUA en 1963. La grande réussite de cette organisation africaine sera la décolonisation du continent. Les décennies suivant les indépendances vont être marquées par la mise en oeuvre de projets d”intégration régionale sur le continent, des projets qui vont vite voler en éclats à cause des égoïsmes nationaux et des pressions exercées par l”Occident sur certains leaders africains.

"C”est dommage que l”union africaine ne soit pas encore une réalité dans les faits, malgré les nombreux sommets regroupant les dirigeants du continent. Et pourtant tout laisse croire que le développement du vieux continent passe par une véritable intégration des peuples, surtout économique. Vus les moyens limités de nos pays à propulser le développement interne, les Africains doivent aujourd”hui penser leurs politiques et devenir les principaux artisans de leur développement", a conclu le conférencier.

Réagissant aux questions des participants sur les solutions éventuelles pour une véritable intégration africaine, Modibo Diakité estimera que l”union africaine est avant tout affaire de volonté politique. "L”Afrique a besoin de leaders responsables, soucieux du développement du continent et respectant leurs peuples et la justice. La jeunesse doit constituer cette graine et servir de vivier pour le décollage de notre continent", a-t-il soutenu.

M. KONATÉ

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