Grand souhait et ardent désir des pères des indépendances noires africaines, l’unité africaine des peuples qui s’esquisse désormais de fil en aiguille à l’horizon avait toujours été cette grande chimère continentale ayant fait le bonheur des ex puissances coloniales.
Cependant, depuis la succession d’événements aussi imprévisibles qu’ahurissants, qui secoue présentement la région ouest africaine, l’Afrique toute entière est tenue en haleine et compte bien s’inspirer de la tournure invraisemblable de cet épisode retentissant en cours et qui risque de consacrer le renouveau d’un continent historiquement pillé et marginalisé. Ce renouveau africain est surtout le résultat de l’échec patent d’une Françe-Afrique obsolète, qui exaspère aux quatre coins du monde et irrite même certains grands hommes d’Etat français qui s’inquiètent de l’escalade de désamours que suscite actuellement leur nation aux yeux du monde. Pourtant certains gouvernements de pays africains tardent mordicus à se laisser emporter par les vagues du changement annonciatrice d’indépendances recouvrées, extasiant ainsi une jeunesse ouest africaine consciente du danger existentiel qui plane sur leur région. Le tocsin a en effet été sonné conjointement par cette jeunesse vent debout et des sociétés civiles autrefois résignées et logées dans une torpeur résultant de la kyrielle de drames sécuritaires auxquels le Mali, le Niger et le Burkina sont sujets depuis une décennie. Toutes choses à l’origine de cet éveil forcé des consciences quasi-généralisé, conduisant à des insurrections populaires et des vindictes populaires ayant déjà eu raison de plusieurs régimes et ne tarderont probablement pas à conjuguer au passé les quelques restants. Cette grande lutte à l’unisson se singularise foncièrement par le soutien populaire des peuples aux autorités transitoires qui ont osé franchir le Rubicond avec l’ex puissance coloniale qui peine à réaliser ce qui lui arrive. Par ailleurs, cette unité des peuples africains qu’on croyait chimérique ne semble pas si utopique que ça et force est d’admettre aujourd’hui que preuve en a été faite ces derniers temps par les populations de l’Afrique de l’Ouest, vraisemblablement déterminées à aboucher la même trompette pour clamer haut et fort un ras-le-bol face aux ingérences extérieures et leur propension à soutenir la mauvaise gouvernance.
En tout cas, en Afrique et particulièrement dans sa région Ouest francophone, on commence à comprendre qu’on est plus victime de notre propre suicidaire laxisme que des manigances extérieures, qui ne peuvent prospérer que dans la division et le manque de solidarité entre nations africaines.
Ousmane Tiemoko Diakité
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