Unité africaine, 48 ans après :Afrique cherche (désespérément) leaders panafricanistes

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En créant en 1963 à Adis Abeba l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) les pères des indépendances africaines caressaient un rêve panafricain. Les Kwamé N’kruma, Modibo Kéïta, Sékou Touré et autres Gamal Abdel Nasser, en véritables visionnaires, avaient poussé l’idéal panafricaniste jusqu’à laisser entrevoir l’avènement d’un exécutif central panafricain. Quarante huit ans, que reste-t-il de cet idéal ? Le bilan est pour le moins mitigé.

Si la décolonisation du continent, l’une des missions assignées à la défunte OUA, est totale avec l’indépendance de la Namibie en 1990, s’agissant d’émancipation économique et de la création des Etats unis d’Afrique, la coupe est encore très loin des lèvres. Il est vrai que le Parlement panafricain a été créé en mars 2004 par l’Acte Constitutif de l’Union Africaine en son article 17 comme un des neuf organes prévus par le Traité Instituant la Communauté Economique Africaine signé à Abuja, au Nigeria, en 1991.

La création du Parlement Panafricain est fondée sur l’idée de donner une plateforme commune aux peuples africains et leurs organisations de masses afin qu’ils soient plus impliqués dans les débats et prises de décisions concernant les problèmes et défis auxquels le continent est confronté. Le siège du Parlement se trouve à Midrand en Afrique du Sud. Les parlementaires Panafricains représentent tous les peuples d’Afrique. L’ultime objectif du Parlement Panafricain est de devenir une institution jouissant de tous les pouvoirs législatifs et dont les membres sont élus au suffrage universel. A défaut de l’avènement des Etats unis d’Afrique, la stratégie des cercles concentriques chère à l’ancien président sénégalais, Léopold Sedar Senghor, a fait ses preuves avec la formation d’ensembles régionaux au nombre desquels l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui sont respectivement des références en Afrique dans les questions politiques et de sécurité pour la première nommée et d’intégration économique pour la seconde.

Il y a aussi la Commission de l’Union Africaine qui a le mérite d’exister mais qui peine à faire entendre la voix de l’Afrique dans l’arène international et fait preuve de peu d’efficacité dans la résolution des crises sur le continent, comme on l’a récemment vu avec la Côte d’Ivoire et comme on l’observe dans le dossier libyen. Sans compter qu’avec la crise libyenne et les déboires du colonel Kadhafi une absence de leadership se profile à l’horizon. En effet, le départ éventuel-quasi-certain-du guide de la révolution libyenne, dont les occidentaux sont décidés à avoir la peau, laissera un grand vide qui sera difficile à combler. D’autant que les leaders visionnaires nourrissant des idéaux panafricanistes ne courent pas le continent africain. Il y a, bien sûr, Nelson Mandela. Mais il a déjà joué, de la plus belle manière, sa partition: le combat contre l’apartheid. Et à plus de 90 ans, on ne peut pas lui demander de porter l’étendard du panafricanisme laissé par les pères de l’indépendance.

Toujours est-il qu’on peut accuser le leader libyen de tout sauf de manquer d’ambitions panafricanistes même s’il faut dire qu’elles sont frappées au coin d’un soupçon de mégalomanie. Ses pétrodollars vont également manquer pour le bon fonctionnement des institutions de l’Union africaine.

Yaya SIDIBE

Le ministre Tiémoko Sangaré lors de la célébration de la journée de l’Afrique

“La commémoration de cette journée marque la volonté de l’intégration, la volonté de faire du continent une véritable puissance”

Le Mali s’est associé aux autres pays du monde pour célébrer, hier, la Journée mondiale de l’Afrique. Elle a été marquée par la montée des couleurs au monument de la Tour d’Afrique suivie d’une conférence-débat sur la politique agricole de la CEDEAO. Le ministre de l’Environnement et de l’assainissement, le Pr. Tiémoko Sangaré, après la montée des couleurs, a affirmé que La commémoration de cette journée marque la volonté de l’intégration, la volonté de faire du continent une véritable puissance.

Déclairée fériée dans l’ensemble des Etas membres de l’OUA, la journée de l’Afrique est le symbole d’un combat, celui de l’unité africaine, de l’indépendance d’un continent pour le progrès et le développement socio-économique. C’est une fête de la mémoire et de l’espoir. La célébration de cette journée du 25 mai, vise à se remémorer les efforts et sacrifices consentis par les pères fondateurs ainsi que les idéaux dont ils étaient porteurs.

La montée des drapeaux fut une cérémonie simple et courte, mais pleine de signification. Le Mali consacre à la célébration de la journée de l’Afrique toute une semaine avec le démarrage des activités de l’édition de 2011 de la semaine de l’intégration dont le thème est : “Vision 2020 de la CEDAO passage d’une communauté des Etats à une communauté des peuples”.

A la Tour de l’Afrique, hier mercredi 25 mai, la montée des couleurs a regroupé autour du Premier ministre, plusieurs membres du Gouvernement, les représentants des Institutions de la République, les ambassadeurs, les autorités du District et de nombreux autres panafricanistes.

Le ministre de l’Environnement et de l’assainissement, le Pr. Tiémoko Sangaré, a, au nom du Président de la République, souhaité une très bonne fête à l’ensemble des communautés africaines en résidence au Mali ainsi qu’au peuple malien lui-même, pour que vive l’Afrique dans un monde libre et prospère. Selon lui, la célébration de cette journée offre davantage l’occasion de rapprocher les peuples africains ; raffermir leur foi en l’intégration ; populariser l’idéal d’union du continent et rendre hommage aux martyrs de l’Afrique. Avant d’ajouter que la célébration de la journée marque la volonté de l’intégration, la volonté de faire du continent une véritable puissance.

Après cette cérémonie de montée des couleurs, une conférence-débat a été tenue au CICB sur la politique agricole commune de la CEDEAO. Elle a été animée par Souleymane Ouattara, Chef unité planification et analyse CPS/SDR.

Lors de sa communication, le conférencier a tout d’abord rappelé que la politique agricole de la CEDEAO a été adoptée en janvier 2005 après une étroite collaboration avec ses Etats membres et les Organisation socio-professionnelles. Cette politique régionale constitue un élément-clé pour la mise en œuvre du volet agricole du NEPAD (PDDAA). Elle précise les principes et les objectifs assignés au secteur agricole, l’orientation du développement agricole et les axes d’intervention à travers lesquels la sous région exploitera ses potentialités pour assurer une sécurité alimentaire durable dans les pays membres; une rémunération décente des actifs agricoles et l’expansion des échanges sur une base durable, tant au sein de la sous région qu’avec le reste du monde.

Poursuivant son intervention, l’orateur dira que les défis de la politique agricole sont de trois ordres à savoir : nourrir convenablement une population ouest-africaine de plus en plus nombreuse et fortement urbanisée, la promotion d’un développement durable, au double plan social et environnemental et la construction d’un marché régional performant et à l’insertion dans le marché international de l’agriculture ouest. Selon lui, Les interventions qui permettent d’atteindre les objectifs de la CEDEAO reposent sur trois axes principaux.

Il s’agit de l’accroissement de la productivité et de la compétitivité de l’agriculture, qui met l’accent sur la sécurité alimentaire, de l’accroissement des revenus des producteurs, la reconnaissance du statut des producteurs et la réduction de la pauvreté.

La mise en œuvre d’un régime commercial intracommunautaire et d’adaptation du régime commercial extérieur. Ces deux axes visent à faciliter l’accès aux marchés régional et international, afin de d’écouler les productions résultant de l’accroissement de l’offre, favorisé par la modernisation des systèmes.

Bandiougou DIABATE

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