Trois crises majeures à l’agenda du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba

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Poignée de mains entre le président du Soudan Omar el-Béchir (G) et celui du Soudan du Sud Salva Kiir, à Addis-Abeba, le 14 juillet 2012.
Photo AFP/

Les chefs d’Etat africains, réunis à Addis-Abeba en Ethiopie depuis ce dimanche 15 juillet, assurent qu’ils sont prêts à contribuer à une force de paix régionale dans l’est de la République démocratique du Congo. Ils se sont également penchés sur la situation sécuritaire au Mali et dans l’ensemble du Sahel. Les délégations ont par ailleurs assisté à une poignée de main vigoureuse et inattendue entre les présidents des deux Soudans, et à un début de dialogue. Trois dossiers brûlants pour ce sommet de l’Union africaine.

 Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Jean-Karim Fall

Le continent doit faire face à de graves défis dans le domaine de la paix. C’est le constat de Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine qui s’inquiète de la multiplication des conflits : Soudans, Mali, République démocratique du Congo, la liste est longue. Plusieurs acteurs des crises actuelles se sont d’ailleurs déplacés à Addis-Abeba.

Jean Ping a annoncé que l’Union africaine était disposée à envoyer des troupes dans l’Est du Congo pour participer à une force régionale afin de contrecarrer les desseins des rebelles du M23. Cette proposition, dont les contours sont flous, devrait être discutée dans le courant de l’après-midi de ce dimanche à Addis-Abeba, lors d’un sommet rassemblant les pays des Grands lacs.

Les deux principaux acteurs de la tragédie qui se joue actuellement dans les Kivus ont fait le déplacement : le Rwandais Paul Kagame et le Congolais Joseph Kabila. Ce dernier s’est d’ailleurs entretenu dans la matinée avec le « Monsieur Afrique » de la Maison Blanche, Johnnie Carson.

Jihadisme africain

Aux rébellions classiques, l’Afrique est également confrontée à une nouvelle menace que le Gabonais Jean Ping a qualifiée de jihadisme africain. Celui-ci s’articule, selon lui, autour d’al-Qaïda au Maghreb islamique, de Boko Haram au Nigeria et des shebabs en Somalie.

Autre sujet sensible abordé, celui des tensions entre le Soudan et le Soudan du Sud. Et sur ce dossier, les discussions avancent : les deux présidents soudanais ont déjà commencé à dialoguer, dès hier soir, samedi 14 juillet, dans un grand hôtel de la place.

Blocage pour la présidence de la Commission

Mais la bataille pour le poste de président de la Commission, l’organe exécutif de l’organisation, sera également de toutes les discussions. Comme en janvier dernier, le bras de fer oppose la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma et le Gabonais Jean Ping.

Pour l’instant, la situation est totalement bloquée. Aucun des deux candidats n’est en mesure de franchir la barre fatidique des deux tiers des voix. La plupart des diplomates l’admettent : il y a urgence, le fonctionnement de l’organisation est entravé par cette guerre des chefs et par les divisions.

Dans son discours, le candidat Jean Ping a rendu hommage à Nelson Mandela, qualifié d’icône vivante. « Nous devons resserrer nos rangs », a-t-il lancé, s’adressant implicitement à l’Afrique du Sud et aux pays d’Afrique australe. Car au-delà de ces deux personnalités, ce sont deux régions qui s’affrontent : l’Afrique australe et l’Afrique centrale, épaulées pour l’occasion par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

rfi.fr  / 15/07/2012

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