Le Tchadien Moussa Faki Mahamat élu président de la Commission de l’Union africaine

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Depuis 2008, à la tête de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat a aussi été Premier ministre (de 2003 à 2005).
Depuis 2008, à la tête de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat a aussi été Premier ministre (de 2003 à 2005).
Le ministre tchadien des Affaires étrangères a finalement été élu à la tête de la Commisison de l’organisation panafricaine face à quatre autres candidats.

Le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat a été élu lundi président de la Commission de l’Union africaine à l’issue de sept tours de scrutin lors du 28e sommet de l’organisation, à Addis-Abeba.

LIRE aussi : Commission de l’Union africaine : ce que veulent faire les candidats

Il succède à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma

Opposé à quatre autres candidats, Moussa Faki Mahamat l’a finalement emporté au dernier tour du scrutin face à la candidate du Kenya Amina Mohamed. Le diplomate Ghanéen, S.E. Thomas Kwesi Quartey est élu vice-président de la Commission de l’UA.

Également ancien Premier ministre de son pays, Moussa Faki Mahamat est élu pour un mandat de quatre ans et succède à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, saluée pour avoir mis la question des droits des femmes sur la table, mais critiquée pour son bilan en termes de paix et de sécurité. Selon un communiqué de la présidence kényane, il aura fallu 7 tours de scrutin pour départager les cinq candidats en lice. La présidence de la commission de l’Union africaine fait traditionnellement l’objet d’une rotation informelle entre les régions du continent. En 2012, l’anglophone Nkosazana Dlamini-Zuma avait été élue face au francophone Jean Ping (Gabon) au terme d’une campagne particulièrement acrimonieuse.

Une élection marquée par les luttes de pouvoir

À 56 ans, cet ancien Premier ministre et actuel ministre tchadien des Affaires étrangères a suivi tous les dossiers stratégiques dans lesquels son pays a été engagé : Libye, Mali, Soudan du Sud et Centrafrique, jusqu’à l’intervention actuelle dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Son élection à la tête de l’exécutif de l’UA pourrait satisfaire la France et les Etats-Unis, qui soutiennent le Tchad et son régime de fer dans la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram et d’autres entités armées dans le Sahel.

La capitale, N’Djamena, accueille d’ailleurs l’état-major de la force française Barkhane.

Le nouveau président de la Commission de l’Union africaine, qui rêve d’un continent “où le bruit des armes” serait étouffé par “les hymnes de la culture et le grondement des usines”, souhaite placer “le développement et la sécurité” au rang de ses priorités.

Trilingue français, arabe, anglais, ayant étudié à Brazzaville et Paris, il veut “rendre l’UA moins bureaucratique, moins procédurière aussi… La libre circulation des biens et des personnes doit devenir effective. Construisons des routes, des voies de chemin de fer, créons des passerelles entre nous”, avait-il confié à l’hebdomadaire Jeune Afrique en amont de l’élection.

Cheveux grisonnants, Moussa Faki Mahamat est par ailleurs un fidèle du président tchadien Idriss Déby Itno. Les deux hommes sont issus de l’ethnie zaghawa et le premier a occupé plusieurs places de choix dans les gouvernements successifs du second, les plus importantes étant les postes de Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Place à l’Afrique centrale

Le président Déby marque des points en réussissant à placer un homme de confiance à la tête de l’exécutif continental, le jour même où il a cédé la présidence tournante de l’UA, qu’il occupait depuis un an, à son homologue guinéen Alpha Condé..

Le candidat victorieux est issu du bloc régional de l’Afrique centrale, qui passe pour le parent pauvre du continent avec sa faible croissance économique et ses alternances politiques quasiment impossible. Dans son propre pays, la réélection en avril 2016 du président Déby dès le premier tour avec 60% a suscité son lot de contestation, tandis que la situation budgétaire est catastrophique en raison de l’effondrement des revenus pétroliers. Désormais à la tête de l’UA, le Tchadien a la lourde de tâche de satisfaire tout un continent.

 Publié le 30/01/2017 à 16:29  | Le Point Afrique

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2 COMMENTAIRES

  1. La réussite de ce candidat ne pouvait que plaire à la France et aux États Unis,d’aucuns diront qu’ils l’ont même appuyé. Mais il faudra donné au peuple tchadien la récompense du martyre qu’il est entrain d’endurer. En effet, le Tchad, pays pétrolier, est aujourd’hui le pistoleros de l’Occident en Afrique avec une armée dotée des moyens conséquents. Pendant ce temps, les fonctionnaires ne sont pas payés, la population croupit dans la misère.

  2. félicitations…… le tachad meritait bien cela….. j’espere que le mali a vote pour ce candidat….!

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