Semaine de l’intégration africaine édition 2011 :La mémoire des Pères fondateurs de l’OUA célébrée

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Le Mali a fait le choix résolu de l’intégration et s’est engagé de façon irréversible dans cette stratégie de développement, comme en témoignent ses différentes Constitutions, de l’indépendance à nos jours. L’organisation de la «Semaine de l’intégration africaine» est la traduction de cet engagement indissoluble et inaltérable. Cette année, c’est Mme le Premier ministre, Chef du gouvernement, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, qui a eu l’insigne honneur de procéder au lancement de la Semaine.

Partie du Stade Modibo Kéita à sept heures du matin, en passant par le Monument de la Place de la Liberté et la Tour d’Afrique, la Caravane de l’intégration africaine a été reçue au CICB par le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, les membres du gouvernement, les représentants des missions diplomatiques accrédités chez nous et les responsables des institutions de la République .

L’institution de la Semaine de l’intégration africaine, soutient le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, est une traduction concrète et tangible de la volonté politique, maintes fois réaffirmée, du Mali à aller à l’intégration africaine. Elle permet, selon lui, une forte communion entre la population malienne et ses frères africains vivant au Mali, et traduit l’intégration en réalité. Ainsi participe‑t‑elle à l’ancrage et au raffermissement du processus de l’intégration.

Le ministre Aliou Badara Macalou a, ensuite, évoqué, non sans émotion, la mémoire des Pères fondateurs de l’OUA qui, selon lui, dans une démarche visionnaire, ont doté le continent d’instruments qui se sont révélé être un puissant catalyseur de l’intégration de nos Etats et un véritable cadre de coopération.

Les Journées de l’intégration africaine, dédiées à la diffusion et la promotion des idéaux de l’intégration africaine, constituent un moment privilégié de brassage et de communion intense entre toutes les communautés africaines résidant au Mali et la population de notre pays, à travers des activités culturelles et sportives. C’est dans cet esprit qu’une vingtaine de communautés africaines vivant au Mali, coude à coude avec plusieurs associations maliennes, ont défilé devant le Premier ministre.

Le thème principal, «Vision 2020 de la CEDEAO, Passage d’une communauté des Etats en une communauté des peuples», selon le ministre Aliou Badara Macalou traduit le changement de paradigme, mettant l’homme au coeur du processus qui cesse d’être purement formel et institutionnel. «En effet, la Vision 2020 s’articule autour du passage de la CEDEAO des Etats à la CEDEAO des Peuples, avec comme objectif la création d’un espace communautaire ouest africain dans lequel les populations vivent dans la dignité et la paix, dans un Etat de droit et de bonne gouvernance. Elle est sous-tendue par le Programme Communautaire de Développement, qui entend être une plate­forme de collaboration entre les Etats membres, les Organisations régionales et les Acteurs Non Etatiques», a-t-il conclu.

Le Président du Conseil national de la jeunesse du Mali, Abdoulaye Touré, a, pour sa part, profité de l’occasion pour lancer un appel aux Présidents de la CEDEAO pour faire passer la communauté d’une «CEDEAO des Etats » à une « CEDEAO des peuples», créer un espace communautaire ouest africain dans lequel les populations vivent dans la dignité et la paix, parvenir à une région africaine sans frontières, bien intégrée dans le village planétaire et tirant le meilleur profit de la globalisation. Il ajoutera à cette liste la demande des jeunes adressés aux chefs d’Etats de l’espace CEDEAO de tout mettre en oeuvre afin que le programme communautaire de développement (PCD) soit doté des moyens adéquats pour réaliser ces objectifs dans le meilleur délai, en tenant compte des préoccupations des jeunes.

Dans le cadre de la Semaine de l’intégration africaine, une série de conférences est prévue au sein des différentes facultés de la place, en partenariat avec les structures de la jeunesse. Parallèlement, plusieurs activités allant de la Nuit de l’intégration à la dégustation des mets africains sont prévues. Enfin, un match et un dîner de gala boucleront la boucle.

Pierre Fo’o Medjo

Badara Aliou Macalou à Frat Mat:

«Le Mali s’est toujours conformé aux décisions de la CEDEAO»

Arrivée en Côte d’Ivoire depuis dimanche, le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration, Badara Aliou Macalou, a rencontré les autorités et s’est entretenu avec la presse avant son départ.

Des rencontres avec la communauté malienne vivant en Côte d’Ivoire, des entretiens avec les autorités ivoiriennes, notamment le Premier ministre (mercredi) et le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara (jeudi). Tel est l’essentiel du contenu de la mission du ministre malien. Il était aussi et surtout porteur d’un message du Président malien, Amadou Toumani Touré, à son homologue ivoirien, à quelques heures de son investiture.

«J’ai eu l’honneur et le privilège d’être reçu par les autorités ivoiriennes, le Premier ministre et le Chef de l’Etat, pour leur transmettre un message du Président malien. Un message de fraternité, d’amitié et d’expression de grande solidarité à l’ensemble du peuple ivoirien» a affirmé le diplomate malien, jeudi, à la fin de son séjour en Côte d’Ivoire. Le Mali et la Côte d’Ivoire, selon M. Macalou, partagent l’essentiel, d’où les vœux de prospérité formulés par le gouvernement malien à l’endroit du peuple de Côte d’Ivoire. «Le Président ATT a marqué toute sa disponibilité à œuvrer, avec le Président Ouattara, au confort et au renforcement des relations fraternelles entre les deux pays», a confié M. Badara Aliou Macalou.

Abritant la plus forte communauté de Maliens à l’extérieur, la Côte d’Ivoire ne peut que compter sur son voisin reconnaissant, au moment où elle est en train d’ouvrir une nouvelle page de son histoire. Du fait de la proximité entre les deux pays, l’impact de la crise post électorale a été ressenti au Mali, à en croire le ministre Macalou. «Les épreuves vécues par le peuple ivoirien ont été partagées par les Maliens vivant en Côte d’Ivoire et par les Ivoiriens vivant au Mali. De part et d’autre, ces épreuves ont conduit à des situations très regrettables sur le plan humain, mais également sur le plan économique», déplore-t-il.

Ajoutant que les 60% des échanges commerciaux du Mali avec l’extérieur passent par le port d’Abidjan, il a dit l’importance de la Côte d’Ivoire dans l’économie de la sous-région. C’est pourquoi, malgré ces impacts négatifs de la crise, les liens de proximité géographiques, historiques et culturels entre les deux pays n’ont pu être brisés. «Bien au contraire, nous sommes condamnés à cheminer, à vivre ensemble. Et les deux Présidents s’accordent à dire qu’il est convenable de renforcer ces relations, au bénéfice de nos deux peuples», insiste-t-il.

Répondant à une question des journalistes sur l’intervention des Occidentaux dans le dénouement de la crise ivoirienne, le ministre Macalou a dit ceci: «Le Mali étant un pays membre de la Cédéao, dont les positions ont été sans ambiguïté, s’est toujours conformé à ces positions. Les Occidentaux, comme les Africains, ont tous contribué au dénouement de cette crise, au travers de leur participation aux nombreuses démarches entreprises, des négociations, des médiations, qui visaient à éviter que la crise s’aggrave».

Après donc cette page douloureuse, le Mali conseille à la Côte d’Ivoire de «regarder l’avenir avec beaucoup d’espoir, dans la quête de la sérénité, de la paix, de la stabilité, en vue de son développement économique». A la fin, il a salué l’engouement sur le plan national et international autour de la cérémonie d’investiture du Président Ouattara, qui a (eu) lieu ce samedi (dernier) à Yamoussoukro. «Ceci est réconfortant pour la Côte d’Ivoire et pour tous ceux qui l’aiment, de voir que ce pays est en train de se donner les moyens pour renaitre de ses cendres. La mobilisation de la communauté internationale autour de cet évènement traduit aussi la solidarité et la volonté de coopération des uns et des autres à contribuer à la stabilité de la Côte d’Ivoire, qui sera au bénéfice de toute la sous-région».

Germaine Boni

Fraternité Matin N°13946 du 21-22 mai 2011

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