« …Une seconde mesure, également urgente, pour la réalisation de l’unification de l’Afrique, c’est la création, dès maintenant, d’un comité panafricain des ministres des affaires étrangères, avant que nous partions de cette Conférence, une date devra être fixée avant la réunion de ce comité.
Ce comité doit créer au nom des Chefs de nos gouvernements, un organe permanent de fonctionnaires et d’experts chargés de mettre en œuvre l’organisation qui doit assurer le fonctionnement du gouvernement d’union africaine. Cet organisme de fonctionnaires et d’experts doit être composé de deux meilleurs cerveaux de chaque Etat africain indépendant. Les diverses chartes des groupements actuels et les autres documents pertinents pourront être présentés à ces fonctionnaires et experts. Un présidium composé de Chefs de gouvernement des Etats africains indépendants devra alors être convoqué pour adopter une Constitution et d’autres recommandations qui déclencheront le lancement du gouvernement de l’union de l’Afrique. Nous devons également nous prononcer sur le choix de l’emplacement où travaillera cet organe de fonctionnaires et d’experts, qui constituera le nouveau siège central, ou la capitale de notre Gouvernement d’union. Les suggestions les plus équitables pourraient portées sur une cité centrale, soit à Bangui, dans la République du Centre Afrique, soit à Léopoldville, au Congo. Nos collègues peuvent avoir d’autres propositions. Quoi qu’il en soit, ce Comité des ministres des Affaires étrangères, de fonctionnaires et d’experts doit pouvoir créer :
Une commission chargée d’élaborer une Constitution pour un gouvernement d’union des Etats africains ;
- une commission chargée d’élaborer un plan d’envergure continentale qui organiserait un programme économique et industriel unifié et commun pour l’Afrique ; ce programme doit comporter des propositions sur la création :
- d’un marché commun pour l’Afrique ;
- d’une monnaie africaine ;
- d’une zone monétaire africaine ;
- d’une Banque centrale africaine ;
- d’un système continental de télécommunications ;
- Une commission chargée d’élaborer un plan détaillé de politique extérieure et de diplomatie commune ;
- Une commission chargée de présenter des plans de systèmes communs de défense ;
- Une commission chargée de présenter les propositions de création d’une citoyenneté africaine commune. Ces commissions feront rapport au Comité des ministres des Affaires étrangères qui, à son tour, soumettra dans les six mois, leurs recommandations au présidium. Celui-ci, réuni en conférence au Siège de l’union étudiera et approuvera les recommandations du Comité des ministres des Affaires étrangères. »
Extrait choisi par Youssouf Sissoko