Prévention des conflits : Le mali et les limites de l’U.A

1
Alassane Ouattara est assis entre le commissaire de l’UA Ramtane Lamamra (d) et le porte-parole Noureddine Mezni (g), le 14 juillet 2012 à Addis Abeba. © AFP

La crise malienne comme la reprise des hostilités en République démocratique du Congo ont montré les limites des mécanismes de prévention des conflits de l’Union africaine (U.A), ont estimé des experts et des diplomates lors d’une rencontre à Dakar.

 Les 2/3 du territoire malien sont actuellement aux mains de groupes armés islamistes,  mais tout semble indiquer que l’U.A ainsi que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont révélées  incapables de venir au secours de ce pays pour résoudre la crise.

Au même moment, dans la capitale malienne,  une classe politique impuissante reste à la merci du capitaine Haya Amadou Sanogo, auteur d’un putsch militaire qui a destitué l’ancien président Amadou Toumani Touré. Le capitane Sanogo semble pour l’instant être l’homme fort de Bamako.

En République démocratique du Congo, un énième mouvement armé le M23 s’est signalé dans la partie Est du pays et y défie l’autorité du pouvoir central.

« Toutes les tergiversations sur la compréhension de la crise actuelle au Mali prouvent que nous n’étions pas préparés », a regretté l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal Cheikh Tidiane Gadio.

De l’avis de M.Gadio, qui dirige aujourd’hui un Institut de paix et sécurité basé à Dakar , il est bon de se pencher, sur ces questions qui sont essentielles à la survie du continent.

« Dès les premiers mouvements au nord Mali, l’Union africaine a tenu une réunion de son  Conseil de  paix et de sécurité à Bamako, le 20 mars 2012 », a pour sa part rappelé le représentant du secrétaire des Nations-Unies en Afrique de l’ouest, le diplomate algérien Saïd Djinnit.

Il  a fallu malheureusement  « attendre jusqu’au 19 octobre » , pour que toute la communauté internationale adopte  une résolution sur le Mali, a-t-il déploré.

« Notre action laisse beaucoup à désirer. Le Mali est un exemple, il est donc impératif que nous redonnions à la prévention toute la place qu’elle mérite », a admis l’ambassadeur Mahmoud Kane, chef du bureau de liaison de l’U.A au Soudan.

Ce diplomate mauritanien a toutefois estimé qu’avec l’élection à la tête de commission dirigée par la Sud africaine Nkosasana Dlamini-Zuma, plus de place sera réservée à la prévention.

Au défi de la prévention, s’ajoutent ceux de la « la coordination » des actions de la communauté internationale  et les relations avec les (autres) organisations internationales notamment l’Organisation des nations-unies, a-t-il ajouté.

Pour l’ex-ministre sénégalais et ancien fonctionnaire international,  Ibrahima Fall, l’U.A l’organisation continentale doit aussi s’intéresser «  de manière plus  dynamique et proactive »  aux processus électoraux, souvent « conflictogènes », sur le continent .

Selon cet ancien envoyé spécial de l’U.A dans la région des Grands lacs, beaucoup de crises naissent au lendemain de scrutins chaotiques, notamment dans les pays où règnent les scrutins à un tour.

« Au risque d’être déplaisant l’U.A doit adopter une démarche proactive, plus dynamique, mais l’Union africaine est particulièrement silencieuse sur cette question », a-t-il déploré.

La prévention et la gestion et la résolution des conflits constituent les principales attributions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui tient du 19 au 21 décembre 2012 à Dakar un atelier de haut niveau avec des journalistes et des responsables de la presse africaine.

Ouestaf News / Jeudi 20 Décembre 2012

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. L’UA trahit son nom,car il n’est mème pas possible pour un citoyen malien par exemple de voyager en paix à travers les pays de la CEDEAO,et je pense que le mème manque de liberté de circulation des personnes et de leurs biens existe en Afrique centrale,orientale,australe ou au Maghreb.Nos etats ont echoué dans la realisation de L’UA.Chaque etat a continué à faire ce qu’il veut sans interèt pour les autres,alors que nos maitres europeens tendaient et tendent vers l’integration totale.
    ROUTE TRANSAHARIENNE,ROUTES ENTRE AU MOINS TOUTES NOS CAPITALES? seulement des projets historiques!On dirait que nous avons retenu la division,et le sous developpement comme la part de l’Afrique,pour ce qui concerne le partage des fruits des progrès de l’humanité.
    Nos dirigeants ont rempli leurs poches d’argent,pour n’avoir que de la honte aujourd’hui face au reste du monde qui nous demande:QU’AVEZ-VOUS FAIT AVEC LES AIDES,VOS RESSOURCES,VOS SAVANTS???
    Peut ètre ont peut repartir de nouveau,en unité .

Comments are closed.